Langue, religion, musique, paysages, traditions, mythes, architecture, gastronomie... La culture Arménienne est riche. Cette page présente les principaux aspects de la culture arménienne, les sous-sections donnent davantage de détails, témoignant de la place qu'occupe l'Arménie dans l'histoire du monde et de l'humanité.
Ce site en anglais montre 10 choses les plus anciennes du monde qui viennent d'Arménie. On y trouve notamment la plus vieille chaussure du monde, le plus vieil observatoire du ciel à Karahunj (le Stonehenge Arménien), des outils de l'âge de pierre ou des installations pour la production de vin.
Passionnant, à lire !
On devine leur origine à leurs noms de famille finissant en "ian" : la communauté arménienne compte aujourd'hui environ 600 000 membres dans l'Hexagone. Cette diaspora est arrivée principalement au début du XXe siècle, à la suite des massacres perpétrés par les Turcs. Philosophe et maître de conférences à Sciences Po Paris, Michel Marian vient de publier L'Arménie et les Arméniens, les clés d'une survie (éd. Tallandier), un ouvrage à la fois pédagogique et divertissant, en cent questions réponses. Un formidable outil pour qui veut découvrir cette petite République caucasienne (3 millions d'habitants), à l'histoire si intimement chevillée à celle de la France.
A la question de leurs origines, les Arméniens ont pendant des siècles apporté une réponse biblique : ils étaient, prétendaient-ils, les descendants de Noé. Si l'on en croit la Genèse en effet, après de long mois à dériver, l'arche du patriarche aurait touché terre "sur les monts d'Ararat". Soit à soixante kilomètres d'Erevan, l'actuelle capitale arménienne. Le navire divin serait-il encore conservé dans les neiges éternelles du haut-plateau arménien ? De nombreux explorateurs ont tenté de retrouver ses vestiges… en vain jusqu'à aujourd'hui.
Le 26 mai 451, à la bataille d'Avarayr, 66 000 combattants arméniens étaient défaits par les troupes de l'armée perse largement plus nombreuses et épaulées par des cavaliers et des éléphants de guerre. Mais les pertes infligées par les Arméniens à leur adversaire furent si lourdes que le souverain Yazdgard II renonça à imposer le zoroastrisme aux vaincus. Ces derniers purent donc continuer à pratiquer le christianisme sans se soumettre à la polygamie, aux mariages consanguins, ni à des rites aussi étranges que le lavage des mains à l’urine de bœuf. Un sauvetage de leur foi que les Arméniens commémorent encore aujourd'hui.
Son nom ne l'indique pas, mais Badr al Djamali était bien d'origine arménienne. Et il connut un destin extraordinaire : cet ancien esclave se hissa au rang de général dans les armées de l’Empire fatimide avant d'être nommé, en 1074, "vizir au pleins pouvoirs" par le calife. Chargé de remettre de l'ordre en Egypte, il fit exécuter les chefs militaires récalcitrants avant de se débarrasser de cinquante mille rebelles en les vendant comme esclaves. Le tout puissant vizir Badr al Djamali invita ensuite 100 000 Arméniens à venir s'installer sur les rives du Nil.
C'est en 1762, au moment où ses livres Le contrat social et l'Emile sont condamnés à être lacérés et brûlés, que Jean-Jacques Rousseau, en exil en Suisse, adopte l’habit d’Arménien : un caftan (une longue tunique), une ceinture, un long manteau et un bonnet fourré. Le philosophe expliquait ce choix par un besoin de confort, plus important à ses yeux que la mode. Souffrant de calculs rénaux, ces vêtements lui permettaient en outre d’être régulièrement sondé sans avoir à se déshabiller complètement à chaque fois.
C'est peut-être parce les chrétiens n'ont pas d'interdiction religieuse à représenter la figure humaine que les Arméniens sont devenus, dès le milieu du XIXe siècle, les maîtres incontestés de la photographie en terre musulmane. Grâce à leurs compétences en chimie et dans l'art de l’enluminure (et donc des retouches), ils ouvrirent des studios dans la plupart des grandes villes ottomanes. Les plus réputés étaient ceux de Garabedian et Krikorian à Jérusalem, de Guiragossian et Sarafian à Beyrouth, de Berberian à Amman, de Halladjian à Haïfa. Le grand photographe turc Ara Guler, surnommé L'œil d'Istanbul et décédé en octobre 2018, était également d'origine arménienne.
La formule des célèbres carnets de papiers parfumés reste inchangée depuis leur création à la fin du du 19e siècle... à Montrouge (Hauts-de-Seine). A cette époque, Auguste Ponsot, chimiste, effectue un voyage dans ce qui est encore l'Empire ottoman et découvre que les Arméniens désinfectent et désodorisent en brûlant du benjoin, une résine qui vient de Malaisie. De retour en France, il met au point avec un pharmacien, Henri Rivier, le procédé de petits buvards à brûler, présenté lors de l’Exposition d’hygiène de 1888 et l’Exposition universelle de 1889. Un succès qui ne s'est jamais démenti.
Aux yeux des Arméniens, peu importe ses frasques. En 2015, la vedette de télé-réalité fut bien l'invitée la plus acclamée lors des célébrations organisées pour le centenaire du génocide. Venue en famille, la belle brune et le rappeur Kanye West (son mari à l'époque) ont organisé un concert gratuit sur les rives du lac d'Erevan. Depuis ce retour aux sources, Kim Kardashian a passé un test génétique qui a révélé qu’elle était Arménienne à 94 % et fait baptiser ses enfants dans la cathédrale Sainte-Etchmiadzin, la plus importante d’Arménie.
Dans la nécropole royale de Saint-Denis, on trouve un certain Léon V, dernier roi de l’Arménie cilicienne (un Etat fondé au XIe siècle au sud-est de l'Anatolie, par des Arméniens fuyant l'invasion seldjoukide). Explication : "le souverain appartient à la famille poitevine des Lusignan, l’une des plus illustres du Moyen Âge, qui, selon la légende, aurait compté parmi les siens la fée Mélusine. Il est monté sur le trône arménien grâce à un jeu d'alliances matrimoniales", explique Michel Marian. Souverain éphémère, - il ne régna que deux ans - est mort en 1393, mais ce n'est qu'en 1817 que son gisant de marbre entra, pour des raisons mal connues, aux côtés de ceux de Dagobert, François Ier ou Louis XIV.
Trois bandes horizontales, rouge (en haut), bleue (au centre) et jaune orangé (en bas) sont depuis le 24 août 1990, les couleurs officielles de l'Arménie. Le rouge symbolise le sang versé pour la défense de la patrie, le bleu représente le ciel, et le jaune "abricot" fait référence au sol fertile du pays. La loi arménienne autorise les citoyens à hisser la bannière nationale sur leur résidence, à condition que celle-ci soit à 2,5 mètres du sol, qu'il ne soit ni sale, ni élimé ou terni.
Le 20 avril 1965, l'Uruguay fut le premier pays à reconnaître officiellement le génocide arménien, au cours duquel on estime qu'entre 1,2 et 1,5 millions d’hommes, de femmes et d'enfants ont été exterminés. Depuis, une trentaine d'Etats, ainsi que le Vatican et le Parlement européen, l'ont suivi. La France, qui accueille la troisième communauté arménienne au monde, a reconnu le génocide arménien en 2001. Dix-huit ans plus tard, en février 2019, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé qu'une journée de commémoration du génocide arménien serait désormais célébrée le 24 avril en France dans l'Hexagone.
Dans le site ci-dessous, les éléments de fierté des Arméniens.
Le symbole arménien de l'éternité, que l'on peut aussi bien voir sculpté dans d'anciennes églises que sur des emblèmes contemporains et des logos d'entreprise, figure parmi les symboles culturels les plus significatifs en Arménie. On considère qu'il est aussi un symbole du soleil.
Le drapeau arménien a connu beaucoup de versions au cours de son existence. Une théorie voudrait que le drapeau de la république d'Arménie soit basé sur le motif conçu par le prêtre Ghevond Alishan qui en développa un modèle au XIXe siècle.
Le drapeau actuel est directement tiré de celui de la première République de 1918-1920. Selon le gouvernement arménien, ses trois couleurs (rouge, bleu et orange) représentent :
Le rouge symbolise le plateau arménien, la lutte permanente du peuple arménien pour sa survie, la perpétuation de la foi chrétienne, l'indépendance et la liberté de l'Arménie. Le bleu symbolise la volonté du peuple arménien de vivre sous des cieux pacifiques. L'orange symbolise le talent créatif et la nature travailleuse des Arméniens.
L'aigle et le lion des armoiries apparaissent sur les étendards des dynasties arméniennes et sur d'autres marqueurs culturels depuis plusieurs millénaires. Ils encadrent un cimier qui représente les symboles de quatre de ces dynasties avec le Mont Ararat en son centre. Ils sont supportés par cinq éléments : une épée, une chaîne brisée, une gerbe de blé, un ruban et des plumes. Ils représentent la force, l'indépendance, le caractère industrieux et intellectuel.
Mont Ararat
Le déluge permis à la vie sur terre de repartir, et lorsque Noé posa son arche, ce fut au sommet du Mont Ararat, dans les montagnes d'Arménie. Nous pouvons ainsi en conclure que la Bible nous raconte que la vie tout entière débuta en Arménie et que tous les peuples descendent des Arméniens. Rassemblons-nous, mes frères et sœurs!
Erevan
Rome existe depuis très longtemps grâce à ses grands projets d'infrastructure. Ses statues finement ciselées n'ont probablement pas été endommagées. Mais il est une chose plus ancienne que Rome, l’ancienne ville arménienne d'Erevan, connue sous le nom d'Erebuni. Celle-ci a été continuellement habitée depuis l'an 782 avant J.-C., ce qui à 29 ans d’écart, lui confère le statut d’aînée de Rome.
Echecs
A première vue on ne dirait pas que c’est un sport, à moins que nous ne pensiez que les circonvolutions mentales, dans lesquelles s'enroulent les joueurs, fassent pleurer un gymnaste. Or les échecs sont véritablement un sport. C'est même le sport national de l'Arménie, où ce loisir est omniprésent et ses nombreux champions considérés comme des héros nationaux. Il tient un rôle si important dans le pays, qu'il est devenu une discipline obligatoire à l'école. Echec et mat, monde !
Vignoble
"La bière a été créée par les hommes, et le vin par Dieu," a dit Martin Luther. Les proto-Arméniens, qui le fabriquaient il y a des milliers d'années, dans ce qui constitue le plus ancien vignoble de l’humanité, en conviendraient probablement. Et même s'ils ne se prenaient probablement pas pour des dieux, ils auraient été sûrement enchantés de leur découverte.
Cafés
Si vous vous arrêtez devant un Starbucks, un matin, ou si vous vous délectez à la pensée de vous asseoir dans un café parisien, de siroter un expresso et de voir des gens toute la journée, vous pouvez en remercier les Arméniens. Ce sont eux, après tout, qui ont fondé les premiers cafés en Europe au 17ème siècle. Depuis lors, des siècles de volupté caféinée se sont écoulés.
Châteaux
Enfants, rares sont ceux parmi nous qui n'aient jamais rêvé de posséder un château. Ils se détachent dans la plupart des histoires, du roi Arthur à Robin des Bois et aux Monty Python. Même si l'on peut penser que ces châteaux sont l’apanage de l’Europe occidentale, ils ont été, en fait, inspirés par la conception des châteaux du royaume arménien de Cilicie, où de nombreux Croisés faisaient route pour combattre en Terre Sainte.
Langues
L'anglais, le français, l'allemand, le russe et le grec, parmi des dizaines d'autres langues, ont en commun l’appartenance au groupe des langues indo-européennes. Même si l'on a émis à l'origine l'hypothèse que ces langues prennent leur origine dans le sous-continent indien, une hypothèse plus récente situe l'origine des langues indo-européennes dans les montagnes de l'Arménie.
Abricots
Il est délicieux et constitue un excellent coupe-faim - et il provient d'Arménie ! L’origine arménienne de l’abricot a été validée par les scientifiques qui ont baptisé ce fruit Prunus armeniaca, ou prune d'Arménie.
Ani
Si vous aimez les églises, rendez-vous à Ani, l'ancienne capitale de l'Arménie. En fait, vous auriez dû y aller, il y a quelques siècles, lorsqu'on la surnommait encore la ville aux mille et une églises, avant que les Turcs n'arrivent et n'en détruisent la plus grande partie. Or, aujourd'hui encore, les ruines qui parsèment le paysage montrent que cette vaste merveille architecturale, qui devrait faire l'objet d'une exposition, compose les structures d'une grande cité.
Zorats Karer
Vous connaissez probablement Stonehenge, mais ce site fut précédé par un aménagement de pierres, au sud de l'Arménie, appelé Zorats Karer. Comme Stonehenge, ces monolithes sont censés être un ancien observatoire, aligné en fonction des étoiles.
A quoi reconnaît-t-on une pierre croix arménienne ? Que représentent les couleurs du drapeau arménien ? Pourquoi ce peuple aime-t-il autant la grenade ? Et qui peut lire le khaz ? Voici un défilé d’images visuelles et de lieux commun ayant trait à ce pays.
En 2015, les fleurs de myosotis ont été choisies pour célébrer le centenaire du génocide arménien parce qu'elles expriment « la notion du souvenir éternel ». Ces utilisations viennent du surnom du myosotis.
C'est parce qu'elles "expriment la notion du souvenir éternel" que les fleurs de myosotis ont été choisies pour commémorer le centenaire du génocide arménien. Aussi appelée "Forget me not" (ne m'oubliez pas), cette fleur symbolise à plusieurs égards l'histoire de la diaspora arménienne.
Dans le détail, le diocèse Est de l'église orthodoxe arménienne explique que cette fleur "permet aussi d'évoquer symboliquement le passé (le centre noir: le génocide des Arméniens), le présent (les pétales violet clair: l'unité des communautés arméniennes dans le monde), l'avenir (représentant les cinq larges pétales représentant les cinq continents où vivent les survivants ainsi que la couleur des ornements sacerdotaux de l'Eglise arménienne) et l'éternité (les douze trapézoïdes représentant les colonnes du mémorial du génocide à Erevan)".