La Fronde
Bibliographie :
J. Cornette, Chronique de la France moderne, de la Ligue à la Fronde - T.2, SEDES, 1995, Paris.
H. Méthivier, La Fronde, P.U.F., 1984, Paris.
M. Pernot, La Fronde, Fallois, 1994, Paris.
O. Ranum, La Fronde, Seuil, 1995, Paris.
Fronde = contestation de la forme de l'Etat, à savoir l'absolutisme.
1- La minorité royale, le pouvoir en difficulté
Lorsque la Fronde éclate, en 1648, le jeune roi, Louis XIV, n'exerce pas entièrement son pouvoir. En effet, né en 1638, le roi n'est déclaré majeur qu'une fois qu'il atteint les 13 ans révolus. Or, en 1648, le fils de Louis XIII, s'il règne depuis 1643, ne gouverne pas encore. La Reine-mère, Anne d'Autriche, est parvenue à s'imposer auprès du conseil de régence, et à pousser, sur le devant de la scène politique, un homme en qui elle avait confiance, son principal conseiller, le cardinal Mazarin.
Cette forte présence d'une personnalité éloignée de la famille royale pousse les Grands du royaume à une politique de méfiance vis à vis du couple Anne d'Autriche-Mazarin. Chacun cherche à imposer son propre successeur, la période de régence constituant bien souvent une période de remise en cause de la monarchie. La politique financière menée par Mazarin derrière Particelli d'Emery se révèle mal perçue par les gens fortunées de la capitale :
l'édit du "toisé" (mars 1644) grève les constructions édifiées dans les faubourgs de Paris ; la taxe des "aisés" (août 1644) et le rehaussement des droits d'entrée dans la ville (octobre 1646) atteignent directement les Parisiens, à la grande indignation du Parlement. En avril 1648, l'annonce d'une retenue de gages, opérée au détriment des conseillers des cours souveraines, soulève la colère des gens de robe et fait perdre au gouvernement le peu d'audience qui lui restait encore (in Y.-M. Bercé et alii, Le XVIIe s., Hachette, 1992, p. 81).
2- Les frondes contre le pouvoir monarchique
- La fronde parlementaire (janv. - mars 1649)
Le 5 janvier, Mazarin emmène le jeune roi hors de Paris, qui est alors assiégée par l'armée royale de Condé. Le Parlement négocie la paix de Rueil (11 mars).
- La fronde nobiliaire (1650)
Alors que le Parlement se trouve maintenant du côté du pouvoir, les princesses et leurs amis se liguent avec les provinces : Normandie, Bourgogne, Limousin, Bordelais... Mazarin fait arrêter les princes de Condé, Conti et Longueville, dont il redoute l'influence dans l'Etat.
- L'union des deux frondes (déc. 1650 - fév. 1651)
Il s'agit de l'union des frondes des gens de robe et des princes. C'est le temps des "mazarinades" (4000 injures, pamphlets et chansons pour sceller le destin politique du cardinal).
- La fronde condéenne (oct. 1651 - fév. 1653)
Accusé de lèse-majesté, Condé apparaît comme un général espagnol.
Le 21 octobre 1652, Louis XIV, alors majeur, rentre à Paris. Quatre mois plus tard, c'est au tour de Mazarin de revenir dans la capitale.
3- Le jeune roi mâte la Fronde
Les villes, acquises à Condé, voient croître le poids de la rue, et ne paraissent plus sûres. Les garnisons condéennes sont attaquées au bénéfice des troupes royales.
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