L'extermination juive vue par des artistes juifs
David Olère, Gazage, après 1945.
Présentation : Il s'agit d'une peinture réalisée par un artiste juif après la guerre, sur ce qu'il a lui-même vécu.
L'auteur : David Olère est né à Varsovie, le 19 janvier 1902. Il est juif. Dès 1918, à l'âge de 16 ans, il expose des gravures sur bois à Dantzig et à Berlin. Il est employé, en 1921, par l'Europäische Film Allianz, comme peintre, sculpteur et décorateur. En 1923, il arrive à Paris où il travaille, toujours dans le cinéma, en particulier pour Paramount. Il se marie en 1930 et a un fils. En 1937, il déménage à Noisy-le-grand, dans la banlieue parisienne.
Arrêté par le police française, le 20 février 1943, il est interné à Drancy, puis déporté vers Auschwitz le 2 mars, dans le convoi n°49. Il est sélectionné pour le travail et commence par être terrassier. Puis, il est désigné pour faire partie du Sonderkommando, au Crématoire III de Birkenau où il transporte et brûle les corps au sortir de la chambre à gaz. En 1945, il survit à la "Marche de la Mort" et est envoyé à Buchenwald, puis au camp de Melk, puis à Ebensee où il est libéré par l'armée américaine. Il meurt à Paris, le 21 août 1985, assez désespéré par la montée du négationnisme.
Description
Explication / Signification
Félix Nussbaum, Les squelettes jouent pour la danse, 1944, une de ses dernières oeuvres.
L'auteur : Felix Nussbaum est né en 1904 à Osnabrück et mourut en 1944 à Auschwitz. Peintre moderne allemand, il participa à l'exposition des artistes libres de novembre 1938, à Paris, en y exposant des aquarelles. Réfugié en Belgique (d'où le mot juif en deux langues sur son passeport), il fut arrêté le 10 mai 1940 par la police belge et interné au camp de Saint-Cyprien. Pendant son séjour en camp, il ne dessine que des ébauches, mais après s'être évadé, il retourne à Bruxelles où il peint. A la fin de la guerre, il fut arrêté par la Gestapo à Bruxelles, le 20 juin 1944, transporté à Auschwitz et assassiné. Son épouse, l'artiste Felka Platek (?-1944), fut arrêtée en même temps que lui et subit le même sort.
Contexte : À partir de 1941, la guerre et la persécution dominent l’œuvre de Nussbaum, ainsi que la peur et le désespoir qu’elles engendrent. Malgré le début des déportations d’août 1942, sa femme, Felka Platek, s’obstine à rester en Belgique. Pour échapper aux rafles de la Gestapo, le couple se cache dans la mansarde d’un immeuble situé dans la rue Archimède. C’est grâce à une inébranlable confiance dans la peinture que Nussbaum trouve le moyen de résister et de conjurer la peur.
Ses dernières toiles restituent l’attente impuissante devant la mort des juifs menacés. Squelettes piétinant un champ de ruines, claironnant la fin des temps dans les trompettes du Jugement dernier, Le Triomphe de la mort (signé du 18 avril 1944), ultime toile peinte par Felix Nussbaum, offre une vision prophétique de l’effondrement général du monde aussi bien que de la propre fin de l’artiste. Nussbaum fait ici appel à deux thèmes de la tradition occidentale chrétienne : le Jugement dernier et la danse macabre.
L'oeuvre de Nussbaum, composée de 40 peintures et de 19 dessins, retrace le parcours d'un artiste juif persécuté.
Description
Explication / Signification