Simard, Genest, Labonté, Bouchard

En 1985, paraît une réalisation du Ministère des Affaires culturelles du Québec, produite par la Direction générales des publications gouvernementales :

SIMARD Jean, GENEST Bernard, LABONTÉ Francine, BOUCHARD René, Pour passer le temps, Artistes populaires du Québec, 17 les cahiers du patrimoine, 186 pages.

Ce livre est l’aboutissement d’une vaste enquête menée sur l’ensemble du Québec. Plus de 350 créateurs sont recensés. On ne retient qu’une cinquantaine de témoins : sculptures animalières, peintures de scènes traditionnelles, modèles réduits de bâtiments et de moyens de transport, décorations de jardins, etc.

Les 9 artistes beaucerons suivants sont retenus :

Boucher Louis (1925-1974) naît à Saint-Honoré-de-Shenley, en Beauce, et il habitera Sainte-Hélène-de-Bagot, Saint-Nazaire et Saint-Eugène de Drummond. Il sculpte des ours et des oiseaux de toutes sortes, écureuils, moufettes, castors, orignaux, chevreuils.

Boucher-Dubreuil Agathe (1918-) : voir page spéciale sur elle.

https://sites.google.com/site/ecrivainshistoirebeauce/boucher-dubreuil-agathe

Fournier Philippe (1903-1991) et né à Saint-Hilaire-de-Dorset, alors dans le comté de Frontenac. il réside aussi à Halifax, Drummondville, Tingwick, Montréal, Victoriaville et Deauville. Depuis 1966, il sculpte, menuise et découpe le bois pour fabriquer des maquettes, des marionnettes, des maisons d’oiseaux et des vire-vent.

Goudreault-Brousseau Évelina (1901-1987), née à Sainte-Marie-de-Beauce, elle élève sa famille, avec son époux Aimé Brousseau, à Sainte-Justine de Dorchester. Comme son père Charles, elle sculpte toutes sortes d’oiseaux et des animaux : coq, poule, canard, perdrix, pic-bois, hibou, couleuvre, écureuil, mouche, cygne, butor, etc.

Grenier Alphonse (1908-1980), père de famille de 18 enfants, écoule toute sa vie à Saint-Jena-de-la-Lande, en Beauce. Menuiser jusqu’en 1968, la maladie le porte à se réorganiser. Comme il idsait, il fabriquera dorénavant des bébelles : girouettes, vire-vent, décorations de parterre, cendriers, coffres et coffrets. U autre volet de l’artisan : la représentation d’animaux.

Parc contre, il sera reconnu pour ses fameuses boites à musique en bois, verre, métal, plastique et caoutchouc. Le tout est actionné par un petit moteur électrique qui actionne à la fois le tourne0-disque, les poulies et courroies reliées aux personnages. L’agressivité et la sexualité humaines, réprimées par la famille et le clergé, sont omniprésentes. Sadisme, diable, fantasmes, nudité dansent la cadence, homme-chien pianiste, joueurs de xylophone, de flûte, d’accordéon et de piano…contrôle des pulsions.

Poulin Eugène (1902-1993), né à Saint-Joseph-de-Beauce. Agriculteur à la retraite, il s’adone à sculpter des maquettes et à peindre. les représentations d’animaux abondent. Aussi, les personnages de feuilletons télévisés sont présents : Séraphin Poudrier, Jambe-de-bois, le Père Gédéon…Il diversifie son œuvre artisanale : moyens de transport, Sainte Vierge, Frère André, divertissements populaires.

Prévost Hervé (1903-?) est natif de Saint-Victor-de-Tring, en Haute-Beauce. Avec ses parents, il déménage dans le comté de Mégantic. Maréchal-ferrant depuis 1920 il tient boutique de forge à Pontbriand. Vers 1972, retraité, il occupe ses passe-temps en sculptant des girouettes t vire-vent. À l’hiver 1978, il réoriente sa production; il moule des objets dans le ciment : canards, lapins, poules, poussins, chiens et chats. Il récupère les emballages de plastique de chocolat de Pâuqes pour ses moules.

Samson-Fortier Adrienne (9 mars1932-) est la fille d’Ernest Samson et d’Émilie Gilbert de Saint-Prosper, en Beauce. Le 19 juin 1952, elle épouse Théodore Fortier. Le jeune couple s’installe d’abord à Sainte-Clothilde; en 1959, ils reviennent sur la terre paternelle.

Influencée par sa mère artisane, avec des os, Adrienne confectionne de petits animaux, des pièces religieuses et funéraires. De peites bûches sont converties en modèles réduits d’édifices. En 1968, elle peint sur le verre et le bois. Des carrés de sucre liés par l’eau et du sucre glace servent parfois de matériaux de base. Elle ne signe pas ses pièces.

Turmel-Rodrigue Dolorès (1932-) voit le jour à Saint-Joseph-de-Beauce. Elle est l’épouse de Viateur Rodrigue. Vers 1958, elle commence à peindre à l’huile. Cependant, l’année 1967 peut être considérée comme le vrai début d’une passion. À la lecture d’Edmond-Joseph Masicotte, elle tente d’exprimer « ce qui est en dedans et qui n’est jamais sorti.»

Raconter les choses, faire revivre par ses tableaux des moments de vie emportés par le temps, montrer la Beauce au début du siècle vont devenir des impératifs. Paysages de la région beauceronne, coutumes et divertissements traditionnels.

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Le collectif d’auteurs du présent livre :

En 2013, Un nouveau directeur est en poste à la Direction du patrimoine et de la muséologie du Ministère de la Culture. Il s’agit de René Bouchard. Quant à Francine Labonté, elle a rédigé certains textes et elle a procédé à la révisionlinguistique des textes du livre Pour passer le temps, Artistes populaires du Québec.

Simard Jean :

L’attribution du Prix Marius Barbeau 2005 à Jean Simard, membre actif de notre Société depuis sa fondation en 1975, reconnaît son importante contribution à l’ethnologie comme professeur, auteur, innovateur, bâtisseur et inlassable chercheur sur le terrain, parcours enrichi d’une vision élargie de la discipline et analogue à celle de Marius Barbeau.

Né à Québec le 6 janvier 1941, Jean Simard obtient en 1963 un baccalauréat en philosophie de l’Université de Montréal, en 1966 une licence ès lettres en histoire de l’Université Laval et en 1972 un doctorat en sciences historiques de l’Université de Strasbourg (France). C’est d’ailleurs au cours de ses études en France qu’il rencontre Luc Lacourcière, alors professeur invité d’Amérique, qui aura une influence déterminante sur le tracé de sa vie.

Jean Simard mène une carrière de professeur à l’Université Laval à compter de 1972 jusqu’à sa retraite en 2000. Son enseignement porte sur l’ethnologie du Québec et des francophones en Amérique du Nord. À son arrivée à l’université Laval, il est associé à l’équipe des Archives de folklore, alors composée de Luc Lacourcière, Madeleine Doyon-Ferland, Conrad Laforte, Roger Matton, Jean DuBerger et Jean-Claude Dupont, avec mission d’y développer de tous nouveaux champs d’étude : l’iconographie, l’art et la religion populaires. Au fil de l’enseignement, de la recherche et de nombreuses publications, il présente une vision tant globale et intégrée des phénomènes religieux que révélateurs des changements sociaux, culturels et économiques de la société québécoise et de la francophonie nord-américaine. Sa perception du phénomène religieux populaire s’est donc élargie à l’ensemble des disciplines des sciences humaines ainsi qu’aux confessions religieuses minoritaires du Québec, les anglicans, les protestants et les Juifs.

Il publie une dizaine d’ouvrages d’envergure et quatre-vingts articles, rapports et comptes rendus de recherche, donne plus de cinquante communications scientifiques et conférences publiques, fournit des prestations à la radio et à la télévision, écrit des scénarios de films documentaires et d’expositions thématiques et dirige pendant plusieurs années les destinées des revues scientifiques Canadian Folklore Canadien (maintenant Ethnologies) et Les Cahiers des Dix.

Il convient de rappeler que Jean Simard a été membre du bureau de l’ACEF/FSAC et rédacteur adjoint de la revue en 1981 et 1982, puis rédacteur en chef en 1983 et 1984. Son passage à la barre de la revue a pour effet d’augmenter sensiblement la présentation et la qualité du français écrit. Son apport à la recherche est également perceptible par les nombreux fonds d’archives à son actif aux Archives de folklore de l’Université Laval. D’avant-garde et conscient de l’impact des nouveaux média, il participe en 1997 avec la Société québécoise d’ethnologie et le ministère de la Culture du Québec à la mise en ligne de l’exposition virtuelle « Les Maîtres de l’art populaire » du Québec.

En 1990 son ouvrage Les Arts Sacrés du Québec (Éd.Mortagne, 1989) lui vaut la médaille Luc-Lacourcière, décernée chaque année par la Faculté des lettres de l’Université Laval à l’auteur du meilleur ouvrage sur l’ethnologie des francophones en Amérique du Nord. En 1991 il entre à la Société des Dix dont il est le secrétaire de 1995 à 2000 et en 1995, il est reçu à la Société Royale du Canada.

Jeune retraité, Jean Simard poursuit ses activités scientifiques. Il est membre des comités de rédaction de Rabaska, revue d’ethnologie de l’Amérique française, et d’Études d’histoire religieuse, revue de la Société canadienne d’histoire de l’Église catholique, poursuit son travail sur le terrain dans la région de Chaudière-Appalaches et récemment il a lancé un ouvrage sur les travaux qu’il a menés depuis vingt-cinq ans : Le Québec pour terrain. Itinéraire d’un missionnaire du patrimoine religieux. Enfin, il est actuellement président sortant de la Société québécoise d’ethnologie.

Grâce à sa vision holistique de la discipline, à un sens inné de sa diffusion et d’une grande sensibilité envers l’Autre dont Marius Barbeau eut été fier, Jean Simard demeure encore et toujours par son travail sur le terrain un excellent » lobbyiste » de l’ethnologie.

Quelques livres publiés seul ou en collaboration :

Une Iconographie du clergé français au XVIIe siècle. Les dévotions de l’École française et les sources de l’imagerie religieuse en France et au Québec (1976); Un Patrimoine méprisé : La religion populaire des Québécois (1979); Le Grand Héritage : L’Église catholique et la société du Québec (1984); Religion populaire, religion de clercs ? (1984); Pour passer le temps : Artistes populaires du Québec (1985); Les Arts sacrés au Québec (1989); Les Croix de chemin du Québec : Inventaire sélectif et trésor(1994); L’Art religieux des routes du Québec (1995); Le Patrimoine religieux au Québec. Exposé de la situation et orientations(1998).

Élaine Bouchard, Société québécoise d’ethnologie

http://www.acef-fsac.ulaval.ca/prix-et-bourses-dassocie/recipiendaires/jean-simard-2005/

Genest Bernard :

Il est un écrivain et ethnologue, né en 1941. Vers 1968-1969, il est enseignant de français à l’École Normale de Beauceville. Depuis 1974, il sera rattaché à la Direction du patrimoine du Ministère de la Culture et des Communications du Québec. Souvent à contre courant des tendances à la mode, il a été et demeure un farouche gardien de la culture populaire et du patrimoine dans ses manifestations matérielles et immatérielles multiples.

Œuvres :

  • Ile d'Anticosti : pré-inventaire ethnographique, 1974

  • Le four à chaux de la baie Sainte-Claire, Anticosti : relevé ethnographique, 1975

  • Chalouperie Godbout : boutique et instrumentation, Saint-Laurent, Ile d'Orléans, 1976

  • Arthur Tremblay, forgeron de village, 1978

  • Massicotte et son temps, 1979

  • Les artisans traditionnels de l'Est du Québec, 1979

  • Saint-Rémi-de-Napierville : les croix en fer forgé du cimetière, 1979

  • Un Monde peuplé d'animaux : Wilfrid Richard et les siens, sculpteurs, 1986

  • Une saison au bord de l'eau : lac Magog : un site de villégiature dans les Cantons-de-l'Est, 2003

  • Le patrimoine culturel immatériel : un capital social et économique, 2004

Honneurs :

  • 1998 : Médaille Marius-Barbeau

  • 2003 : Prix des Dix

  • 2004 : Prix Alphonse-Desjardins

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Genest http://www.er.uqam.ca/nobel/sodix1/?q=node/26/

Rapaillage d’André Garant

Bernard Genest

Pour passer le temps

Jean Simard