La chorale Arpège innove... Après plus de 20 ans de concerts traditionnels, elle s'est lancée dans la comédie musicale !
Que représente cet investissement ?
- presque 10 mois de travail d'apprentissage des textes chantés,
- 6 mois de travail de mises en scène essayées en vraie grandeur à Moustéru, Saint-Agathon et Guingamp,
- 2 mois in-situ à l'espace multiculturel de Grâces,
- la création des décors,
- la confection des décors,
- les repérages sono et éclairages,
- les affiches, la publicité, les programmes...
le tout dans la joie, la bonne humeur et le plaisir d'être ensemble et de participer à un événement inédit.
Pour la chorale Arpège du Pays de Guingamp :
Photos (représentations du samedi et du dimanche) : clic
(Photos Jacques Rossi)Commentaire par Jean-Pierre Colivet
Pour la première fois, Arpège associe des jeunes aux choristes pour tenir les rôles de Cosette ou Gavroche enfants puis adolescents, Eponine, Marius. Cette relation intergénérationnelle est formidable. Elle donne du corps à tout le travail, apporte de la fraîcheur, de la bonne humeur, de l'entrain. Merci à Laurence et Pierre qui les ont fait venir travailler avec nous. Pour eux, ados ou préados, c'était un sacré défi, apprendre à sortir de leur carapace !
Enfin le grand jour arrive, il se faufile dans nos vies, nos existences, prend toute la place : "ne prenez pas froid, ne faites pas de jardin pour vous casser le dos, ne vous..." nous a recommandé notre chef.
On monte, on démonte, on remonte. Les automatismes sont acquis rapidement mais il reste encore de nombreux problèmes à résoudre en septembre : les placements sur scène, la justesse des voix, les textes qui posent parfois problème.
La pression monte, on y est. Demain 15 octobre nous aurons environ 450 collégiens pour l'avant première ! Que de stress pour les solistes, pour Evelyne qui a élaboré la mise en scène, pour Denis qui nous guide, pour Tési qui nous accompagne au piano...
Vendredi. Le grand jour est là. Les jeunes, accompagnés par leurs professeurs pénètrent dans la salle. Le rideau est fermé, le personnel dévolu à la technique est prête, le plan de feu sous les yeux. Les choristes sont en place dans les pendrions et le couloir arrière de la scène. Pas un mot, des regards complices, toute une anxiété latente : "mais oui, ça va marcher". "T'es sûr ?"
La musique commence, le rideau s'ouvre et c'est la ruée sur scène pour le premier tableau, la sortie des usines de monsieur Madeleine. C'est parti.
Dans la coulisse arrière quelques instants plus tard, deux ombres font les cent pas, se croisent, font demi tour, se regardent sans rien dire tout en fredonnant leurs airs : Valjean et Javert sont fébriles !
Enfin ils entrent à leur tour comme si de rien était.
Les scènes s'enchaînent très vite, la taverne, demain, la barricade, le suicide de Javert, le mariage et nous approchons de "la lumière", la dernière scène. "On est déjà au bout" ? Nous n'avons pas vu le temps passer !
Les saluts, les applaudissements, deux scènes rejouées. On a franchi le premier cap. C'est le soulagement, enfin presque car encore deux représentations nous attendent !
Samedi, début d'après midi. Les solistes sont là, attendus par les esthéticiennes. Ils seront rejoints un peu plus tard par les autres choristes et Denis peut commencer à nous mettre en voix. Tési et les musiciens sont là, s'accordent, font répéter tel ou tel personnage.
19 heures, les premiers spectateurs attendent dans l'entrée de l'auditorium. Ce soir nous jouerons à guichet fermé. Nous n'osions pas y croire. La veille, salle comble, ce samedi soir c'est pareil. Il n'y a rien de tel pour gonfler le moral de la troupe. Les angoisses de la veille remontent à la surface mais s'estomperont assez rapidement. Magie du lieu. Les spectateurs seront conquis, ravis de notre prestation, surpris que la troupe puisse réaliser un tel travail...
Dimanche après-midi, dernière représentation également à guichet presque fermé (à 10 places près...). Il faut se lâcher, donner un maximum d'émotion aux spectateurs. Ce sera réalisé pour le plus grand bonheur de tous. Après les traditionnels applaudissements et rappels, la troupe sort de scène, lasse, fourbue mais heureuse d'avoir réussi ce pari insensé d'il y a un an et demi.
Merci Denis et Evelyne d'avoir osé nous donner une telle œuvre à jouer.
Rendez-vous maintenant à Binic le 14 novembre à la salle de l'Estran.
Jean-Pierre Colivet
Les Misérables, comédie musicale d'après le roman de Victor Hugo
Musique de Claude-Michel Schöenberg, paroles d'Alain Boublil et J.-M. Natel