Archives 5 février 2025
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Textes 5 février
De nombreuses raisons ont pu inciter certains à penser que Jean était le Christ : les prodiges qui eurent lieu à sa conception et à sa naissance, l'excellence et l’énergie de sa prédication, sa vie mortifiée et la nouveauté de son baptême. Sans oublier, le bruit qui courait généralement parmi les juifs que le Messie était déjà venu.
Alors, Jean, Messie ou pas ? Jean rejette sans détour cette idée. Son rôle est celui d'un messager, pas d'un sauveur. Jean l’illustre avec l’histoire des sandales du Messie : il n'est même pas digne d’en délier la courroie et pourtant, dans les usages de l’époque, c’est le rôle d’un simple serviteur.
Si celui qui doit venir après lui est si fort, pourquoi Jésus a-t-il besoin de demander le baptême de Jean ? Celui-ci n’est qu’un signe de repentir pour la rémission des péchés mais il n’a aucun effet sur eux. Et puis, après tout, si Jésus est le Fils de Dieu, ce baptême ne lui sert à rien !
À lui peut-être mais à nous… il sert et il sert chaque jour. Par amour pour nous, Jésus se soumet volontairement à ce baptême pour nous rejoindre, nous, pécheurs. La symbolique de l’eau est vive dans la mémoire de ses contemporains qui se souviennent du passage de la Mer Rouge. Par elle, Jésus veut signifier, alors qu’il inaugure son ministère public, que c’est maintenant l’heure du passage de la mort à la vie qui va se jouer. Et pas n’importe quelle vie : celle de l’âme. Ce ne sont plus les eaux qui s’ouvrent mais les cieux !
Père Gilles Lherbier, d’après Luc 3, 15-16.21-22
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Je suis la vivante, hawwah en hébreu. Dans la tradition biblique, mon nom est toujours associé à Adam. Nous formons le premier couple, homme et femme, Adam et Ève.
Homme et femme, nous avons été créés à l’image de Dieu. « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme ». Comme il n’était pas bon que l’homme soit seul, Dieu fit de moi son aide. L’homme me reconnut « …os de mes os et la chair de ma chair ! » et il m’appela « femme, elle qui fut tirée de l’homme. » J’aurais pu mal le prendre… une aide ! Créée pour Adam, parce que j’ai de la valeur ou juste parce qu’Adam avait besoin de moi ? N’était-ce pas plutôt pour lui venir en aide ? Complémentaires dès le début.
Je suis une femme forte. Pourquoi a-t-il fallu que j’écoute le serpent : le plus rusé des animaux ; sagesse dans certaines cultures, Satan pour d’autres. Que je l’écoute et que je mange du fruit défendu… Lui avoir obéi a-t-il fait de moi une personne plus autonome ? Animée du désir de comprendre ? Non !
Le péché est entré dans le monde ! La relation à Dieu est brisée. « Alors le Seigneur Dieu le renvoya du jardin d’Éden, pour qu’il travaille la terre d’où il avait été tiré ». Expulsés du jardin d’Eden sans retour possible. Et pourtant, la vie ne s’arrête pas là. Aux portes du jardin, un nouveau monde commence.
Qu’est-ce qu’Ève, ma mère, me fait découvrir sur moi-même ?
Premièrement : Dieu nous a faits à son image. Ce que nous avons en commun avec lui ? La capacité de raisonner, d’être en relation, d’aimer et de faire des choix.
Être créé à l’image de Dieu confère à chacun de nous une dignité inaltérable, quelle que soit notre race, notre culture ou notre condition sociale.
Deuxièmement : Du côté d’Adam, Dieu fait naître une personne équivalente et complémentaire. Dieu crée la femme pour être une aide qui correspond à l’homme. Dans les psaumes, ce mot désigne l’aide divine, l’assistance matérielle et spirituelle. Dieu bénit donc la femme en l’associant au soin de la création. De là naît un élan qui nous met en communion, nous stimule et nous porte en avant.
Troisièmement : La morale de l’histoire. Adam et Ève soulèvent la question du sens de la vie et de la liberté offerte par Dieu. À chaque instant, nous sommes libres de dire oui ou non au mal. La bonne nouvelle, c’est qu’en nous donnant Jésus, son Fils, Dieu complète sa création. Il nous offre une nouvelle alliance. Suivre Jésus nous permet de découvrir en lui la force de résister au mal et de choisir le bien.
Soeur Anne-Claire Dangeard, d’après Genèse 2, 23
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Je suis la princesse, la souveraine, en hébreu. Je suis Sarah, femme d’Abraham, au livre de la Genèse. Bientôt je reçois un nouveau prénom. Il dit ma destinée. De Sarah, princesse pour son peuple, je deviens Saray, princesse pour toute l’humanité.
On vante ma beauté. Abraham me l’a dit : « Vois-tu, je le sais, toi, tu es une femme belle à regarder. »
Dans la Bible, vous pouvez m’entendre rire, pas toujours au bon moment. Quand Dieu m’annonce la naissance d’un enfant, malgré mon grand âge, c’est ma première réaction : je ris en moi-même. Quant à Abraham, lui aussi, il « tomba face contre terre. Il se mit à rire. »
Dans Le Mystère des Saints innocents, Charles Péguy chante l’espérance et la confiance : « La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’espérance. » Une espérance, contre toute espérance, qui transforme la stérilité en fécondité miraculeuse. C’est bien ce que j’ai vécu.
On m’attribue le statut de « matriarche ». Je suis la mère spirituelle des croyants, mère du peuple juif, mère d’une descendance nombreuse « comme les étoiles du ciel » : Isaac, né d’Abraham, Jacob et Esaü, fils d’Isaac et Rebecca, et les douze fils de Jacob…
Qu’est-ce que Sarah me fait découvrir sur moi-même ?
Premièrement : Sarah est considérée comme un modèle de foi dans le Nouveau Testament. Elle a cru en une promesse qui semblait humainement impossible (avoir un enfant à 90 ans). Elle a persévéré dans l’attente, malgré les années qui passaient. Sa foi a été récompensée par la naissance d’Isaac. Celui qui croit sera sauvé, « quiconque croit en moi, dit Jésus, ne mourra jamais ! »
Deuxièmement : "Dix mille difficultés ne font pas un doute", assurait saint John Newman. En revanche, les surmonter est un chemin qui renforce notre foi. Sarah a la foi mais elle doute aussi, comme lorsqu’elle rit en entendant la promesse. Sa foi est un chemin parsemé de doutes et d’épreuves.
Troisièmement : La morale de l’histoire. Dans la tradition chrétienne et juive Sarah représente la transmission de la foi, la confiance en Dieu et l’accueil de la vie qui perpétue l’alliance du peuple avec Dieu.
Soeur Anne-Claire Dangeard, d’après Genèse 17, 15
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Ce passage de l'évangile de Marc a de quoi surprendre. Comment se peut-il que la désignation véridique de Jésus comme "Fils de Dieu" soit ici le fait de personnes à l'esprit "impur" ? Leur attitude en effet n'est pas du tout au diapason de l'Esprit de Dieu révélé en Jésus. Ces personnes lui rendent un culte bruyant, à la manière de ces divinités païennes qui inspirent la fascination et la peur. On appelle ce comportement dévoyé : "la foi des démons". Car si les mots sont là, la foi authentique n'y est pas. Voilà pourquoi Jésus leur demande le silence. Mais si les porteurs de cette fausse croyance en Jésus ne savent pas ce qu'ils disent, leur manière d'être n'est cependant pas sans enseignement pour nous. L'esprit faux qui les saisit nous dit justement ce que n'est pas la foi. Elle ne consiste pas en mots seuls, mais dans l'engagement d'une vie en réponse à ce que les mots de la foi signifient.
Certes, lorsque nous confessons nous aussi Jésus "Fils de Dieu", nous ne comprenons pas complètement encore la portée de cette déclaration. Mais notre confession de foi est valide, si en dépit des doutes et des errements, nous persistons à cheminer à la lumière des Évangiles dans le clair-obscur de la foi.
Frère Pascal Marin, d’après Marc 3, 7-12
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Ces guérisons accomplies par Jésus ont un but : soulager ceux qui souffrent : « Venez à moi vous qui ployez sous le poids du fardeau, je vous soulagerai », dit le Christ. Oui Seigneur, viens nous soulager !
Ces guérisons sont aussi un signe. Elle montre que Jésus est bien le Messie, le roi annoncé : « Voyez, les boiteux marchent, les sourds entendent… »
Mais guérir une main desséchée n’est pas anodin car « les mains sont le paysage du cœur », disait Jean-Paul II dans un poème. Une main desséchée, atrophiée empêche de travailler, empêche de se nourrir puisqu’à l’époque on met la main dans le plat, empêche de vivre. La main handicapée empêche la relation : on a du mal à serrer la main, à caresser, à donner, à recevoir. Bref, cette main malade est le symbole de nos cœurs desséchés que Jésus régénère. « Les mains sont le paysage du cœur… » Viens Seigneur, ouvre nos mains, change nos cœurs !
Frère Philippe Verdin, d’après Marc 3, 1-6
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Ils ont raison, ces pharisiens. Ce n'est pourtant pas compliqué de s'organiser comme ils le font si bien. Il suffit de planifier et de prévoir de s'approvisionner avant le sabbat. Après, c'est trop tard. Il n'y a pas de plan B. Ceux qui suivent Jésus dans la pauvreté itinérante n'ont qu'à crever de faim. C'est la loi. Logique... Absurde, puisqu'elle va à l'encontre de l'esprit de la loi.
Comme le tentateur au désert, face à Jésus, les pharisiens brandissent l’Écriture, le cœur de l'Écriture qui est la Loi de Moïse. Comme au désert, Jésus leur rafraîchit la mémoire avec deux passages de la Bible. La Loi est au service de la vie. Ce message est inscrit au cœur de la loi elle-même depuis toute éternité. Jésus se battra toute sa vie pour le faire comprendre. Que l'on pense aux guérisons qu'il opère le jour du sabbat au grand dam des pharisiens. En réalité, Jésus ne vient pas relativiser la Loi, il vient nous en donner le souffle libérateur.
Frère Jean-Laurent Valois, d’après Marc 2, 23-28
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« Plusieurs le reprenaient, pour le faire taire; mais il criait beaucoup plus fort; Fils de David, aie pitié de moi ! Jésus s'arrêta, et dit: Appelez-le. Ils appelèrent l'aveugle, en lui disant : Prends courage, lève-toi, il t'appelle. L'aveugle jeta son manteau, et, se levant d'un bond, vint vers Jésus. Jésus, prenant la parole, lui dit : Que veux-tu que je te fasse ? » (Marc 10.48-51)
La lecture de l'Évangile va au-delà de la guérison physique et de la cécité ou de la vision extérieure. Elle nous invite à nous poser quelques questions. Avez-vous parfois l'impression d'être dans l'obscurité ? Avez-vous parfois l'impression d'être assis sur le bord de la route de la vie ? La plupart d'entre nous ont pu connaître des moments dans leur vie où ils ont eu l'impression de ne pas voir le chemin à suivre. Nous avons pu être confus, il n'y avait pas de clarté. La foi que vous aviez s'est peut-être éteinte.
La lumière que vous sembliez avoir ne vous éclaire plus. Il y a pu y avoir d'autres moments où vous vous êtes senti sur le bord de la route, à la recherche d'une opportunité. Si Bartimée n'était pas un mendiant aveugle, aurait-il tendu la main à Jésus avec la même intensité ? Ou aurait-il pu crier de la même manière alors que les gens autour de lui voulaient qu'il se tienne tranquille ? Il y a peut-être des façons de mûrir et d'arriver à soi-même. Il peut s'agir d'une porte d'entrée vers la plénitude de vie voulue par Dieu ou d'une cause de ces moments difficiles. Dieu utilise certainement ce qui se présente à nous, avec notre cécité, notre assise au bord de la route, notre mendicité, pour nous amener à la lumière. Quoique la vie nous réserve, ne perdons pas espoir, même si nous nous sentons comme Bartimée, dont la vie passe, Jésus vient à nous avec la même question : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » La question plus profonde que nous devons poser, comme Bartimée savait parfaitement ce qu'il voulait, est : « Savons-nous ce que nous voulons ? »
Questions de réflexion
1. Rappelez-vous un moment où vous vous êtes senti dans le noir. Comment l'avez-vous géré ?
2. En ce moment, savez-vous ce que vous voulez ?
3. Décrivez un moment où vous êtes sorti de vous-même pour sortir les autres de l'obscurité.
Prions… Seigneur, que ton amour libérateur et réparateur nous éclaire et nous guide à travers notre cécité – spirituelle, émotionnelle ou relationnelle – en nous aidant à trouver fidèlement un sens à notre vie. Puisses-tu aussi nous guider à être dociles et à tendre sincèrement la main aux autres qui traversent un moment sombre après l'autre, des crises et des idées erronées.
Jose I. Torres, président, comité de spiritualité national
Société Saint-Vincent de Paul
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Saint Luc, évangéliste, biographe, se fait aussi metteur en scène dans le genre dramatique. Voyez un peu le ralenti de la scène qu’il déroule sous nos yeux : Jésus entre, se lève pour lire, reçoit le rouleau du livre, l’ouvre, trouve le passage du prophète, referme, rend le livre et s’assoit. Il a bien dû lire à haute voix le passage d’Isaïe, mais le narrateur nous épargne ce détail ! Et une fois Jésus assis : arrêt sur image. La tension est palpable, tous les regards sont fixés sur lui : silence lourd d’attentes. Et l’annonce jaillit : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture ! » Jésus voudrait-il faire comprendre à l’assemblée qu’il est le Messie ? Tous ne sont pas prêts à l’entendre. D’ailleurs, l’épisode se conclura par une tentative d’assassinat (Lc 4, 29). La renommée de Jésus l’a bien précédé, ses guérisons et son enseignement sont bienfaisants, mais peut-il vraiment être le Messie élu de Dieu ?
Et moi, vais-je défier le regard et les paroles de Jésus ? – Si tu ne me guéris pas, je ne croirai pas ! Non, je veux y déceler l’amour de Dieu venu sauver tous les hommes. Alors je pourrai y puiser l’élan pour traverser les épreuves comme Jésus et le suivre dans la puissance de l’Esprit vers sa Passion dont le drame s’ouvre aujourd’hui.
Soeur Christine Gautier, d’après Luc 1, 1-4; 4, 14-21
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Deuxième dimanche
Deuxième douleur : La naissance de Jésus dans la pauvreté (Lc 2,7)
Deuxième joie : La naissance du Sauveur (Lc 2, 10-11)
Une prière :
« Saint Joseph, au nom de votre douleur, quand vous cherchez un asile dans les rues de Bethléem, et au nom de votre joie quand vous avez adoré Jésus nouveau-né dans la crèche, daignez intercéder pour nous. »
Troisième dimanche
Troisième douleur : La circoncision (Lc 2,21)
Troisième joie : Le saint nom de Jésus (Mt 1,25)
Une prière :
« Saint Joseph, au nom de votre douleur, quand le sang du Divin Enfant coula pour la première fois, et au nom de votre joie quand vous lui avez donné, de la part du ciel, le nom de Jésus, daignez intercéder pour nous. »
À suivre…