Côté Chapelle
Le Coin de Molines est un des rares hameaux de la commune à n’avoir jamais eu de population protestante. Le seul édifice religieux du hameau est la chapelle Sainte-Elisabeth ou de la Visitation-de-Notre-Dame. Bien que de style 18ème siècle, sa construction est vraisemblablement antérieure. Elle a été rénovée à de nombreuses reprises (au 20ème siècle : 1908, 1988, et au 21ème siècle : 2013…) souvent grâce à un financement des habitants.
Côté four
Le four est dit « communal », c’est-à-dire à l’usage de tous les habitants qui fournissent le bois de préchauffage et de cuisson et l’entretiennent. Chacun prépare, fait lever et façonne la pâte chez lui, puis amène au four les pâtons portant sa marque, pour la cuisson.
Sur ce cadastre, on voit les deux bâtiments séparés par une « désioure », un étroit passage communal comme il en existe encore entre les maisons. Cette séparation entre les deux bâtiments est encore visible sur cette photo de 1917 d’Hippolyte Müller (1865-1933), chercheur en ethnographie alpine, fondateur et premier conservateur du musée dauphinois à Grenoble en 1906.
En 1917, les deux bâtiments ont deux toits indépendants ; il semble que celui de la chapelle à une pente soit en lauzes de schiste alors que celui du four à double pente est en bardeaux de mélèze. Un rajout de bardeaux de mélèze protège le petit passage entre les deux bâtiments. Le four ne présente ni porte ni fenêtre sur la façade nord. Le chevet de la chapelle n’est pas aligné sur la façade nord du four.
Aspect de la façade nord en 1978.
Sur cette photo, les deux bâtiments sont réunis maintenant sous un même toit à deux pentes en tôle recouverte par des bardeaux de mélèze mais leurs façades nord sont encore légèrement décalées.
La façade nord du four a été percée par une porte et deux fenêtres. Cette année 1978 est caractérisée par des chutes de neige exceptionnelles qui ont isolé le hameau du Coin pendant plusieurs jours.
D'autres restaurations ont eu lieu dans le courant du 20ème siècle. L'une a été menée sous l'impulsion du maire Siméon Michel qui était aussi le directeur de la colonie de Beauvallon dans les années 1970. Un éperon de consolidation a été construit avec l'aide des enfants de la colonie. Le 2 juillet, jour de la fête du village, les habitants et les jeunes séjournant à Beauvallon unissaient leurs efforts pour fabriquer du pain et des pizzas. La vente permit de financer une partie des travaux. Dans le cadre d'un projet éducatif, les jeunes ont refait également la peinture intérieure.
En 2013, de nouveaux travaux ont eu lieu : toiture, gouttière en bois de mélèze et façades.
La chapelle (1960)
La chapelle et le four restaurés. (1988)
La chapelle Sainte-Elisabeth ou de la Visitation-de-Notre-Dame
Son chœur se situe au nord et est voûté. Aujourd’hui une messe est célébrée chaque année autour du 2 juillet.
La chapelle du Coin de Molines est dédiée à sainte Elisabeth, ce qui en grec signifie « la maison de Dieu ». Au fond du choeur, au-dessus de l'autel, se trouve une huile sur toile d'environ 50 par 70 cm dans un cadre en bois doré qui représente la Visitation de Marie à sa cousine Elisabeth. Ce tableau de la Visitation est une copie d'après Michel Corneille, via la gravure de Pierre Daret (19ème siècle).
Des statues ornent le choeur : à gauche, l'Immaculée Conception, à droite sainte Elisabeth, des statues de la Vierge de plus petite taille dont une en terre cuite placée sous un globe de verre.
Dans le mur de gauche, on peut voir aussi les statues de saint Joseph et sainte Philomène.
Un chemin de croix orne également les murs.
Le Choeur avec le tableau de la Visitation et les statues.
Les statues de sainte Philomène et saint Joseph
Le four
Le four situé juste à côté de la chapelle appartenait à la communauté. En principe le pain y était cuit tous les mois en été et une fois à l'entrée de l'hiver. Le four à usage collectif permettait de faire une économie de bois. On chauffait un seul four pour tous les habitants. Placé dans un local spécifique et non dans les habitations en bois remplies de fourrage, il permettait de limiter les risques d'incendies. Le pain était bien sûr très dur après plusieurs mois d'hiver, on le mangeait alors en le râpant sur une grosse râpe appelée "gratouïre " et en le trempant dans un liquide : lait ou soupe.
Les portes du four ont été faites dans la Drôme. Sur la droite se trouve un autre petit four construit dans les années 1970 par un animateur du centre de Beauvallon. Il servait pour la cuisson des pizzas, plus rapide que celle du pain.
Le four à pain
Le four à pizza
La gratouïre
Mme Martin Mista au four à pain.
Samy Michel, éducateur à la colonie de Beauvallon, au four à pizzas. (1990)