Bardage des balcons pour augmenter le volume de la grange
En 1937 la maison au n° 215, est acquise par Antoine Allaix, rachetée à J. A. Ferro, cordonnier parti vivre à Toulon.
La maison est en mauvais état, mais offre des possibilités de stockage pour le fourrage et une étable.
Antoine la restaure, y fait d’importantes transformations. Il y installe son atelier de menuiserie et une forge.
Il fixe un bardage externe, à l’aplomb des balcons, pour augmenter les surfaces disponibles : c'est là qu'on faisait sécher les céréales, seigle, orge, blé... Ce bardage externe est toujours bien visible.
Plusieurs niveaux d’accès à la grange
Sur cette même maison, à l’arrière de la grange, visible depuis l’épingle à cheveux de la départementale, on peut voir deux plateformes qui servaient à rentrer le foin dans la grange, au-dessus de la porte qui, elle, est à hauteur du sol. A mesure que le niveau de fourrage s’élevait à l’intérieur, on utilisait la première, puis la deuxième plateforme pour amener la charrette au plus près du lieu de stockage. Les différentes couches étaient isolées les unes des autres par des planchers mobiles, que l’on installait au fur et à mesure du remplissage, pour permettre une meilleure répartition de la charge et une meilleure ventilation.
Un Bureau de Tabac
Après la guerre de 1870 (Napoléon III), on attribua de nombreuses licences de bureau de tabac à des veuves de guerre, pour leur permettre de subsister. Ce fut le cas de Tante Maria, une grand-tante de Jacques Alberge, dernière maison à droite, au 250, sur laquelle on peut encore voir, sur la façade est, le fer de scellement de l’enseigne.
Dans la maison, Jacques a conservé la balance à peser le tabac, et des bocaux qui servaient à le stocker.
Une fuste pour faire du pain
En 1960, le Queyras mise sur une manne nouvelle, le tourisme. L'utilité des fustes est remise en question par certains. Et c'est ainsi qu'une fuste (maison Momège – face au 40, Ruelle des Gauthiers) est vendue au boulanger de Saint-Véran, pour alimenter son four !!
On repère bien cette maison, (ancien caset), qui semble de ce fait toute petite, déshabillée de sa fuste, dans la descente vers la départementale par la Ruelle des Gauthiers.
Caset sans fuste - face au 40 ruelle des Gauthiers
Perspective de la Cime du serre : chacun avait droit à son soleil!
Clôt l’Henry et chapelle Saint Simon
Pour vous y rendre, il vous faudra descendre jusqu’au pont, par le chemin du moulin et rejoindre le sentier du sommet Buchet (marques jaunes).
Après un peu plus d’une heure de marche en suivant le balisage, sur un replat bordé de mélèzes, vous découvrez ce charmant petit refuge … Le clôt l’Henry.
C’était une cabane pastorale, remise en état par quelques habitants, avec ses 4 couchages et la possibilité de confectionner de rustiques repas dans une ambiance montagnarde. Une petite halte appréciée des randonneurs en été, des skieurs et des passionnés de raquettes en hiver et au printemps.
L’association des Amis de la Chapelle de Saint Simon et du Clôt l’Henry, constituée de bénévoles désireux de conserver et restaurer cette cabane l’a rendue progressivement confortable et plus accueillante été comme hiver. L’Association assure la maintenance et pourvoit au bois pour le chauffage.
Ce refuge est placé sous la protection de chacun, respectez-le !
Continuez votre randonnée : en un quart d’heure de marche, vous découvrirez la chapelle Saint Simon dans son écrin exceptionnel de lumière et de verdure.
Située à 2200m d’altitude, cette chapelle, détruite lors des guerres de religions et reconstruite au XIXème siècle, constitue un élément clé du patrimoine religieux de Molines.
La cloche de la chapelle Saint Simon
Jusqu’à 1948, la chapelle Saint Simon n’avait pas de cloche : à l’arrivée de la procession du 6 août, la messe était annoncée par le son des clochettes qu’agitaient les enfants en faisant le tour de la chapelle.
18 ans plus tôt, un certain soir de septembre 1930, l’abbé Guibert (1901-1951) avait rapporté sur ses épaules à Molines la cloche de la chapelle du Serre des Chabrands ‘’pour la sauver des vandales qui auraient fini par la briser, allant jusqu’à lui tirer des coups de fusil. Il l’avait mise en lieu sûr et gardé le silence sur sa disparition pour éviter des réclamations possibles de la commune de Ville-Vieille’’.(note marginale figurant dans le registre paroissial de Molines).
En effet, le hameau du Serre des Chabrands, qui fait partie de la commune de Château-Ville- Vieille, (de Ville-Vieille à l’époque), était complètement déserté depuis que la route reliant Molines à Ville-Vieille n’y passait plus (1890).
La cloche se retrouva donc en lieu sûr dans le couloir du presbytère de Molines :
‘’Je m’en souviens bien’’, raconte Etienne Allaix, ‘’elle était derrière la porte d’entrée. Parfois, quand nous allions au catéchisme, si le curé n’était pas dans les parages, nous la soulevions : il fallait être au moins trois, et nous la faisions sonner quelques petits coups.
Puis, quelques années plus tard, je devais avoir 18 ans, sous la directive de l’abbé Guibert, et en accord avec les paroissiens de Molines, nous, les jeunes, l’avons montée à la chapelle Saint Simon avec le cheval de René Descombes qui la portait sur son dos. Là-haut, nous lui avons fait un minuscule clocher en bois où elle est demeurée quelques années. Puis il y a eu une décision de la monter sur le toit de la chapelle, dans un vrai clocheton’’.
L’expédition racontée par Etienne a eu lieu en 1948. La cloche est donc restée 18 ans entreposée au presbytère de Molines avant d’arriver enfin à Saint Simon!
La restauration de la Chapelle
Elle a fait l’objet de gros travaux de restauration (2009-2010) initiés par l'Association et soutenus par la commune de Molines, maître d’ouvrage de cette opération, visant à valoriser et promouvoir le patrimoine local.
Chaque été, le 6 août, un pèlerinage rassemble les résidents autour d’un office religieux, des processions venaient autrefois de Molines, Saint-Véran et Ceillac et convergeaient vers le sanctuaire.
Après l’office, l’assemblée partage un pique-nique au-dessus de la source.
C’est un moment privilégié de convivialité pour les participants.