Protestants à Molines
La Vallée des Aigues est, dès le XIIIème siècle, une importante voie de passage et sans doute un refuge pour les Vaudois.
La première Eglise protestante (sans lieu de culte dédié) est fondée à Molines en 1565. Puis, avec l’extension, non sans tumulte, de la communauté, un temple est édifié en 1590, puis son campanile en 1591.
L’Edit de Nantes (1598) amène un apaisement. Mais l’avènement de Louis XIII (1614) va faire basculer la situation en faveur de la communauté catholique, et le temple du Serre est détruit le 17 janvier 1685. Dès le 12 janvier les cloches avaient été mises à l’abri par les réformés, et le pasteur avait pu s’échapper par le Col de l’Izoard…
Après la Révocation de l’Edit de Nantes (octobre 1685), la communauté protestante se partage entre une conversion de façade et une fuite périlleuse hors du territoire.
Inondations de 1957
Le Queyras est particulièrement touché par les inondations de mi-juin 1957.
Un printemps tardif, une neige encore très présente en altitude, de fortes précipitations sont les ingrédients de cette crue qui a modifié en profondeur le Queyras.
La Vallée des Aigues s’est trouvée sous un effet de foehn dès le 12 juin avec un début de crue de fonte de neige liée au redoux (mouren). La forte pluie qui s’est ensuite abattue durant 48 h, lors d’un retour d’est les 13 et 14 juin, a transformé les deux rifs qui traversent le village en torrents de boue.
La hauteur cumulée d’eau est évaluée à près de 230 à 240 mm. Le pluviomètre de Saint-Véran a débordé !
Le village a été séparé en deux par le Rif des Garcins, quelques maisons ont été évacuées et ensablées ainsi que les terrains aux abords des torrents. Les ponts détruits, le ravitaillement des deux rives s’est fait un temps à l’aide d’une perche ou d'un pont de fortune. Le rif des Borel, lui, a pris ses aises, le pont sur la départementale a résisté.
Devant la fruitière - carrefour Rue du Serre et Rue du Temple
Jardin de la maison Martin - Rue du Temple
Passerelle de fortune - Rue des Alberges
Devant le Pain de Sucre - Rue des Alberges
Molines, le rif Borel et le rif des Garcins
Durant cette nuit du 13 au 14 juin, l’Aigue Blanche emporte les terres du moulin sur son passage, les arbres et l’ancien moulin. Le paysage est radicalement transformé et l’accès à la montagne ou aux prairies de l’ubac est, pour une période, impossible. Cet été-là le transport du foin depuis l’ubac s’est fait à dos de cheval ou mulet avec trousses et banastes.
Le départ des génisses pour l'alpage - Pont du moulin - juin 1957
Aujourd’hui les traces de cet épisode ne sont visibles qu’en bord de rivière, quelques ravines subsistent aux abords du rif Borel à proximité de l’église ou à la Demoiselle Coiffée.
Mais à l’été 1957, l’environnement était tout autre comme en attestent les photos.
Cet épisode marque le déclin de l’agriculture, des familles quittent le village quelques années plus tard. Un changement s’opère également avec l’émergence du tourisme, notamment d’hiver. De nouvelles activités apparaîtront, des reconversions, comme en témoignent le bâtiment sur la droite, "le Pain de Sucre", ou encore l’hôtel "le Chamois", "le Val d’Azur" … C’est aussi le temps de la pluriactivité : avec l’installation de remontées mécaniques, l’éleveur devient l’hiver perchman, responsable de site, moniteur, pisteur...
Le moulin avant 1957
Le moulin vu par l'Abbé Guibert
Sur le cadastre de 1824, un moulin était situé plus en aval le long de l’Aigue Blanche.
Pierre de moulin
Pierre de moulin
Dans le hameau de molines, vous pouvez découvrir de nombreuses pierres de moulin.