La pierre gravée (maison Boutavent)
Cette longue inscription écrite en latin, se lit, curieusement, en diagonale sur trois lignes ( la ligne du milieu complétant les deux autres lignes) : "peccator vivens generavit crimine mortem salvator moriens reparavit sanguine vitam par David Blanc, Jacques et Isaac, ses enfants Fait ce 7 bre 1731"
Cette inscription pourrait être traduite ainsi : "Le pêcheur en vivant engendra la mort par un crime. Le Sauveur en mourant restaura la vie par son sang."
On trouve souvent ces longues sentences sur des poutres ou des pierres gravées par des familles protestantes. C'est le cas de cette maison. On peut y remarquer la trace d'une fleur de lys qui a sans doute été martelée pour l'effacer au moment de la révolution.
Cette pierre, actuellement enchâssée dans le mur extérieur de l'agrandissement du caset était, à l'origine, à l'intérieur de la maison.
David Blanc aurait "reçu" les dragons en septembre 1685. La compagnie de dragons, arrivée le 16 de ce mois à Molines, a été logée au Serre par les consuls « chez ceux de la religion à discrétion pour les faire aller à la messe » ( Mémoire Garcin cité dans Le Queyras de A.Guillaume). Le 9 du même mois à Arvieux, "une compagnie de dragons est arrivée et on l'a logée chez ceux de la religion réformée. Ils ont fait changer presque la totalité de la population".
Qui sont ces dragons ? La dragonnade semble avoir été utilisée pour la première fois en Poitou en 1681 : cela correspond au logement forcé de gens de guerre pour obliger les Huguenots à se convertir. "Les dragons peuvent faire endurer tous les mauvais traitements : piller les provisions, briser les meubles, priver de sommeil, brutaliser et même violer. Les missionnaires bottés provoquent une terreur entraînant des mouvements massifs d'abjuration" (Personnages du Queyras de Stéphane Simiand).
Eric Brunet , propriétaire de la maison et du camping au-dessous, a trouvé cette pierre au cours de travaux dans son camping .
Elle se trouve à l'extrémité est du village, sur un mur exposé au sud .
"TOUT CE QUE PENSONS
DIEU VOIT TOUT CE QUE FEZONS
DIEU ECOUTE TOUT CE QUE DIZONS
DIEU ECRIT TOUTE NOS ACTIONS"
Pierre sculptée en clé de voûte au dessus d'une porte d'entrée de cour , sur la maison Michel/Charrut, Rue Château Clément. On retrouve les initiales du chef de famille. La date correspond probablement au moment où a été faite (ou refaite) l'entrée de la cour.
BM
LE
28
JUIN
18
36
Pierre gravée maison Blanc, Rue de Chanarette.
On retrouve ici, sur une pierre, le texte que les chefs de famille gravaient usuellement sur la poutre cochère .
W DB 1738
W signifie « vive », les initiales correspondent au chef de famille, parfois y étaient rajoutés les enfants, et la date. Cette pierre a probablement été gravée au moment de l'agrandissement du caset.
0n notera sur la photo suivante une pierre gravée, sur le même mur mais plus haut, datée de 1810, peut-être un nouvel agrandissement !
PIERRE BLANC 1810
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