La maison Beauvallon en 2024
L'ancienne maison Rafour
(années 1960)
La maison Beauvallon en 1967
L'histoire de cette maison nous en dit long sur le courage et l'opiniâtreté des hommes. Elle est un exemple de ce que furent les nombreux centres de vacances du Queyras dans les années 1970 : de petits moteurs économiques pour la commune et la vallée car, outre l'animation qu'apportaient ces centres dans les villages, ils étaient créateurs d'emplois et apportaient une dynamique au tourisme mais aussi à l'artisanat, aux commerces et aux transports.
Beauvallon est un quartier de la ville de Dieulefit dans la Drôme. Depuis 1929,on y trouve une école aux méthodes de l'éducation active pour les enfants « blessés par la vie ».
Actuellement, c'est un ITEP (institut thérapeutique éducatif pédagogique) et un SESSAD (service d'éducation spéciale et de soins à domicile).
En 1962, l'école cherche à installer un centre de vacances à la montagne. M. Morch, maire de Molines à l'époque, indique une grosse maison inhabitée depuis de nombreuses années, à l'entrée du hameau du Coin.
En 1963, l'école de Beauvallon achète donc cette ancienne ferme et y commence des travaux pour, dès l'été 1963, y accueillir une quarantaine d'enfants.
On ne peut que saluer le courage de toutes ces personnes, animatrices, infirmières, éducateurs, directeur qui ont démarré ce grand projet de la colonie de Beauvallon au Coin. En 1963, la route pour monter au Coin est en très mauvais état et ne permet pas le passage des autocars, surtout l'hiver. La maison n'est pas reliée au réseau d'eau, ni à l'écoulement. Il n'y a qu'un fourneau pour chauffer la grande salle et à 2000m d'altitude, même en été, il peut faire froid. Il n'y a pas le téléphone. M. Siméon Michel qui avait été engagé comme éducateur spécialisé à Beauvallon est chargé de préparer la colonie à l'accueil des enfants. Chaque semaine, il fait le trajet Dieulefit Le Coin, pour rencontrer les entrepreneurs, acheter des matériaux de constructions et du matériel destiné au fonctionnement de la colonie. En juillet 1963, quarante enfants participent à un premier séjour de vacances à la montagne. Outre un «wc de campagne», il n'y a encore qu'un évier, un lavabo, une douche et un wc relié à l'écoulement ... A l'automne de la même année, les travaux reprennent pour installer le chauffage central et améliorer les sanitaires afin d'accueillir des classes de neige. Ainsi, restaurée et améliorée peu à peu, la colonie de Beauvallon fonctionnera jusqu'en 2007.
Les adolescents contribuaient parfois à l'amélioration du centre. Ils participaient à de petits travaux : peinture, construction de la nouvelle cabane du téléphérique du lait.
M. Siméon Michel, d'un grand dévouement, sera l'un des principaux dirigeants jusqu'en 1994, date de sa retraite. Il sera aussi maire de la commune de Molines de 1978 à 1996.
Occupée par les enfants de Beauvallon ou louée à d'autres organismes sociaux, la colonie de Beauvallon perdurera jusqu'en 2007. Elle sera alors vendue et transformée en appartements.
M. Siméon Michel, directeur de la colonie de Beauvallon et maire de la commune de Molines de 1978 à 1996.
En 1988, une fête célèbre les 25 ans des deux centres de vacances du Coin : Beauvallon et le chalet Génépy. A cette occasion, chaque centre fixe sur sa façade un cadran solaire en lave émaillée. Celui de Beauvallon a malheureusement disparu après la vente de la maison.
La fête, le jour des 25 ans de Beauvallon et du chalet Génépy. On voit le cadran solaire situé au-dessus de la porte d'entrée.
Au milieu du 20ème siècle et jusque dans les années 1960, les bidons contenant le lait produit au Coin descendaient jusqu'à la route départementale entre Pierre Grosse et Fontgillarde par un câble. Un camion les ramassait et les acheminait ensuite vers les fromageries ou usines laitières du département. Avec les premières constructions de la SICA, le départ du câble dut être déplacé. Une nouvelle cabane fut donc construite avec la participation des enfants de Beauvallon.
On devine, au second plan sur cette photo, les poteaux qui soutenaient le câble permettant de descendre les bidons de lait sur la route départementale. Un transporteur acheminait ensuite ces bidons jusqu'à la laiterie de Gap.
La cabane aujourd'hui désaffectée
La cabane du câble transporteur du lait construite par les enfants de Beauvallon en 1973