Impact socio économique:
Essentiellement liée à l'usage du tabac, mais aussi du cannabis, lui-même en progression dans le monde, et à quelques expositions professionnelles particulières, souvent intriquées avec un tabagisme, l'incidence de la BPCO est estimé entre 4 et 10 pour cent de la population générale soit entre 3 et 6 millions de personnes en France. (plan BPCO 2004 à 2010)
Le nombre d'insuffisants respiratoires graves bénéficiant d'une oxygénothérapie à domicile lié à une BPCO est estimé à 100 000 personnes.
Les études prévisionnelles estiment la BPCO au 3e rang de la mortalité en 2020, sa mortalité aura alors doublé par rapport à 1990.Cela représente environ 16 000 décès par an en France.
Les études prévisionnelles envisagent que la BPCO sera en 2020 la première cause de handicap.
Chaque année 40 000 nouveau cas sont admis en affection de longue durée au titre de la BPCO.
Chaque année la BPCO représente 800 000 journées d'hospitalisation.
Le coût annuel moyen d'une BPCO est de 4000 € par an.
Pour les patients admis en affection de longue durée il atteint 6000 € par an.
Pour les patients sous oxygène à domicile il atteint 10 000 € par an.
Le coût total estimé est de 3,5 milliards d'euros dont 60 % en dépenses d'hospitalisation pour des exacerbations et 40 % pour les traitements et prises en charge ambulatoire.
L'impact social et économique de la BPCO est donc considérable.
Parmi les actions de santé publique envisageables et qu'il faut privilégier figurent donc:
La prévention de l'entrée en tabagisme qui cible par conséquent les enfants et adolescents.
Poser la question du tabagisme et évaluer quantitativement celui-ci dans toute consultation et ceci dès l'adolescence.
Rechercher une consommation régulière de cannabis qui est estimé à 20 % de la population de moins de 40 ans.
le conseil minimal qui doit être proposé à tout fumeur et répété de façon à obtenir le plus grand nombre de sevrages tabagiques avant l'entrée dans la maladie.
Considérer comme suspect a priori de BPCO tout patient fumeur de plus de 40 ans et ou totalisant plus de 20 paquets années et solliciter une évaluation respiratoire comportant une radiographie, et une fonction respiratoire, un bilan standard comportant une numération formule au minimum.
Associer systématiquement un bilan de dépistage respiratoire au bilan cardiologique au-delà de la quarantaine.
S'inquiéter systématiquement d'une fréquence anormale de demandes d'antibiotiques ou de consultations motivées par des bronchites.
Les difficultés:
Liés à la minimisation des symptômes par les patients de crainte qu'on leur demande d'arrêter de fumer
liés à la crainte des patients des effets secondaires du sevrage en particulier chez la femme la prise de poids
liés à l'utilisation et à l'usage du tabac comme antidépresseur
la crainte du sevrage en tant qu'épreuve psychologique insupportable
la crainte des rechutes : aborder le sujet chez tous patients sevré à chaque consultation; On estime ainsi à 2/3 de la totalité des patients qui ne sont pas diagnostiqués ou dont le diagnostic est fait au moment de l'apparition d'un handicap. L'impact du tissu de médecins généralistes dans le dépistage de cette maladie est donc essentiel. Le problème n'est pas tellement d'y penser car tous médecins immenses chez un fumeur, et d'obtenir du fumeur qu'il accepte une évaluation pulmonaire au même titre qu'il accepte une évaluation cardiaque.
on estime que 50 % seulement des patients diagnostiqués font l'objet d'un traitement
Les enjeux :
Pour diminuer les coûts il faut arriver à diminuer la fréquence des exacerbations qui mènent aux hospitalisations.
Pour cela il faut au minimum connaître le degré de gravité de la maladie par une évaluation respiratoire, mais aussi une analyse objective de la dyspnée, de l'état nutritionnel et de l'état psychologique.
Pour les patients rentrés dans la maladie et selon leur degré de gravité
Aider au sevrage tabagique ; il n'est jamais trop tard pour bien faire.
Accompagner à la reprise d'une activité physique
organiser un suivi régulier au domicile ou au cabinet selon le degré de dyspnée
éduquer le patient à savoir correctement prendre ses médicaments, à savoir lui-même gérer sa trousse d'urgence, à connaître les signes d'alerte