les Juifs des Haut Plateaux Algeriens : Exode,émigration et/ou "départ forcé"

Barkahoum Ferhati, CNRPAH, Alger

Le Ministre des Affaires religieuses, dans une récente déclaration annonce la reconnaissance de l’Etat algérien de la communauté juive en tant qu’entité religieuse libre d’exercer son culte en Algérie. On a compté 25 synagogues et tout autant de cimetières, disséminés à travers le pays. Délabrés, il est question de les restaurer. Précédée de la déclaration de Madame la Ministre de la culture qui voudrais « déjudaïser la culture algérienne ». En plus du pèlerinage annuel de Tlemcen organisé par l’Etat algérien pour la célébration de la Hayloula. Tandis que sur la toile du net, des internautes algériens se déclarent « Juifs algériens et fières de l’être ». Sans oublier, les débats houleux autour du « retour supposé» d’Enrico Macias et ceux autour du Film de Jean Pierre Lledo « Algerie, histoire à ne pas dire », qui soutient la thèse du "départ forcé" des Juifs.

On peut se poser des questions sur les raisons de ces déclarations antagonistes de deux représentants de l’Etat algérien qui laissent croire à l’existence d’une communauté juive en Algérie ? S’agit-il d’une présence « virtuelle » ou réelle de cette communauté? Mais aussi sur les difficultés de la communauté juive qui trime à se faire reconnaître en tant qu’entité/identité juive algérienne ?

Au-delà de l’histoire officielle qui justifie ses accusations à l'encontre des Juifs d'Algérie, par leur non adhésion à la « cause algérienne », je voudrais dans ma contribution, à travers des itinéraires de familles juives des Haut Plateaux algériens, notamment de Bou-Saâda, comprendre les motivations qui ont conduits à un « exode », à une émigration ou et au « départ forcé » vers Israël, la France ou ailleurs ?

Des questionnements qui interrogent l’histoire des Juifs en Algérie, celles des Haut Plateaux notamment, mais également les mémoires individuelles et collectives.