Le peuplement du Maghreb : une histoire de migrations plurielle

Mohammed Mezzine, Université de Fès

L’objectif de cette intervention est de tenter de suivre les étapes qui ont conduit à cette mosaïque de noms qui caractérise aujourd’hui la carte des origines, réelles ou supposées, du paysage humain au Maghreb , et de tenter d’en comprendre le processus et d’en saisir les contours.

En fait il s’agira de dépasser l’histoire linéaire et simpliste qui consiste à considérer la formation du peuplement du Maghreb comme une suite d’opérations migratoires qui se seraient poursuivies tout au long des siècles. Comme il s’agira de faire la part du « réel » et de la légende dans le fatras hétéroclite des informations que nous livrent les sources historiques.

L’historiographie maghrébine, grâce à Ibn Khaldoun et à d’autres historiens après lui, nous offre déjà une vue d’ensemble basée sur les déplacements des grandes confédérations berbères : les Senhaja, les Masmouda, les Zénata ; sur les arrivées successives des tribus arabes : Beni Hilal, Beni Maqil et Beni Soleim sur le territoire maghrébin, tout au long du Moyen Age, enfin les migrations andalouses d’une part et subsahariennes d’autres part qui, même avec leurs nombres moins importants, vont marquer de leurs empreintes le paysage humain du Maghreb.

Les investigations d’aujourd’hui, pour rendre intelligible la situation actuelle, soit par la théorie de « la fiction généalogique » selon laquelle, les fils essaiment loin du père, soit par l’explication historique, selon laquelle les groupes qui se disséminent, rendent difficilement compte d’une réalité complexe.

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L’objectif serait de reprendre ces directions de recherche pour mettre en perspective ces mouvements migratoires, de les intégrer à une conjoncture de traditions migratoires des peuples du Maghreb.