La notion de diaspora à l'ère de la globalisation

Ami BOUGANIM, Ecrivain et philosophe

La globalisation crée de nouvelles conditions de circulation et de l'information, des croyances, des marchandises et des personnes. Elle procède à une mutation dans la notion d'exil que recouvrent les notions d'émigration. On circule plus librement que par le passé, on s'expatrie d'autant plus aisément qu'on ne se coupe pas totalement des siens restés en terre natale. Les Etats nationaux se donnent des diasporas, voire les encourage, pour des raisons économiques, diplomatiques, démographiques, culturelles. La condition diasporique, longtemps confinée aux Juifs, est en train de séduire les Etats nationaux. Elle bouleverse le paradigme socio-politique qui déterminait jusque-là la recherche sociologique, démographique et historico-politique. La présente intervention se propose de :

1. De poser les repères religieux et sociopolitiques de la diaspora juive à la période du Second Temple (200 av. J.-C. – 70 ap. J.-C.), de la diaspora juive pré-sioniste et de la diaspora juive post-sioniste (période actuelle).

2. De comparer cette troisième diaspora à la diaspora arabo-marocaine d'une part et judéo-marocaine d'autre part, de même que la diaspora irlandaise.

D'émettre une série de thèses sur les tendances socio-politiques inhérentes à la globalisation et à leurs répercussions sur les nouveaux mouvements d'émigration et flux de populations, de même que sur les identités nationales des Etats, tant ceux qui se donnent des diasporas que ceux qui reçoivent des émigrés.