La grande synagogue d’Oran, entre architectures et revendications identitaires

La contribution à ce colloque serait de mettre en exergue les liens mobilité / architecture. D’une part, les juifs ont continuellement été présents à Oran depuis sa fondation, en passant par les colonisations espagnole, ottomane et française. D’autre part, ils n’ont pas toujours bénéficié de lieux de culte « digne », chassés par les Espagnoles, récupérés par les Ottomans, la possibilité de construire une grande synagogue n’a été possible qu’à la colonisation française et ce qu’après le décret Crémieux. L’analyse de cette synagogue, une des plus importantes au Maghreb à l’époque, tente de démontrer à travers ses différentes composantes architecturales les traces de mobilité de cette communauté juive d’Oran. Les juifs expulsés suite à la reconquista, n’ont pas les mêmes revendications architecturales que ceux établis à Oran depuis sa création en 903. La lecture de la mobilité à travers un lieu de culte juif est aussi une manière de démontrer les influences des pays d’origine et des pays d’ancrage. L’architecture a, continuellement, été un puissant message dogmatique, politique et religieux. Dans un édifice religieux, en l’occurrence juif, l’image qu’il renvoie, souligne une identité souvent liée à l’histoire des mobilités de la communauté commanditaire. C’est sous ce volet que serait présentée une étude de la grande synagogue d’Oran.