La dernière guerre des hommes

Quelques extraits :

Des êtres venus d'ailleurs :

Dès lors que les premières lueurs apparurent dans le ciel chacun donnait des coudes pour être le premier à saluer cet ennemi inconnu. Un objet se rapprocha peu à peu, et atterrit au moment ou le ciel palissait, frappé des timides rayons que notre astre bienfaiteur daignait darder vers cette région perdue du globe. On aurait dit un bâtiment marin - au grand désespoir de ceux qui pensaient voir débarquer une belle soucoupe bien ronde - avec son nez pointu et sa carcasse rutilante. C'était un navire sans pont, à mi chemin entre le destroyer et le sous-marin. De petites ailettes latérales possédaient des moteurs dont la poussée au sol semblait être assurée non pas par des réacteurs standards mais par des dispositifs magnétiques contrant l'effet de la pesanteur. Quelques secondes avant de toucher le sol, des écoutilles s'ouvrirent à plusieurs endroits le long de l'engin afin d'en sortir de grandes pattes d'araignées métalliques, qui devaient permettre à l'engin d'atterrir sur n'importe quel type de relief et de sol. La surprise, l'angoisse, mais aussi l'admiration et la curiosité se lisaient tour à tour sur les visages dont les images étaient retransmises en direct au ministère, et sur certaines chaînes d'information américaines qui, plus au courant des affaires internationales que notre département des renseignements, ne pouvaient pas manquer un tel événement médiatique en dépit des avertissements du Pentagone.

De l'amour :

Elle était assise dans son sac de couchage entre-ouvert, enveloppée dans un pull pour ne pas avoir froid, et dans un demi sommeil passait sa main dans ses cheveux, la tête baissée, comme pour rassembler ses idées. Je m'accroupis entre elle et Nathalie, qui au contraire s'était cachée au fond de son sac et attendait le dénouement pour en émerger. " Capitaine… Claire ", chuchotai-je " nous avons besoin des munitions ! ". Sa main quitta son front pour se poser sur le sol à l'endroit où j'avais la mienne. Dans le jeu des ombres et de la nuit, nos doigts se trouvèrent ainsi au contact, et, machinalement, je fis glisser ma main sur la sienne et la serrai tendrement. Sans doute parce qu'elle n'était pas complètement sortie de sa torpeur, elle ne bougea pas, releva les yeux vers moi et me répondis : " elles sont dans la boite à mes pieds… attends, je te donne la clé du cadenas. " Je fus surpris de son tutoiement, mais il est vrai que petit à petit nous avions abandonné toute formalité entre nous tous. Alors elle retira ses phalanges, et sorti d'une poche de son pantalon une petit clé que je saisis. Nous étions à ce moment là face à face, à quelques centimètres l'un de l'autre. Même dans la pénombre, elle resplendissait ; elle était ce que j'avais connu de plus merveilleux dans ma vie.

Un anti-héros prêt à tout :

Le matelot en profita pour me coller contre le sol et m'étrangler. Je n'arrivais pas à me défaire et commençai à suffoquer. Je n'avais plus de souffle pour appeler de l'aide, pour prendre un grand bol d'air et tenter de desserrer la prise, plus de souffle pour respirer. J'avais agis trop rapidement, en solitaire, trop sûr de moi j'avais affronter un gaillard nettement plus costaux et entraîné que moi aux luttes de marins. Non, ce n'était pas possible ! Moi, Edouard d'Urtant de Belmont, de sang bleu, officier de cavalerie, je n'allais pas mourir étouffé par un voyou ? Adieu les combats héroïques, la gloire, les étoiles au képi, et la poignée de main du ministre pour avoir ramené la paix dans notre beau pays et avoir débarrassé le monde des envahisseurs d'un autre univers ! Mes yeux s'humidifiaient, mon cœur battait à tout rompre… non, le Seigneur ne pouvait pas tolérer cela ?

Des combats épiques :

Au clin d'œil il se jeta de côté, et, entre les grilles, visa la première cible. Son mouvement furtif fut entendu et des mouvements d'armes se firent depuis l'intérieur du camion, dans notre direction. Je commençai donc mon travail au même moment, et avant même que l'un d'eux puisse ajuster son tir, ou se mettre à couvert, trois tombaient du véhicule raide morts ou agonisant. Marc avait gâté les deux siens ; du travail propre, en pleine tête, peut être quelques tâches de sang sur les otages, mais rien de plus. Les balles commencèrent à siffler autour du petit talus, mais bien que mal protégés, la piètre performance de nos adversaire nous permit de continuer notre jeu de massacre sans blessure. Il nous fallu moins de dix secondes pour tous les étendre le nez dans la poudreuse. J'avais canardé ceux qui étaient bêtement restés à découvert, alors que le sergent avait effectué un véritable travail d'orfèvre sur qui s'était dissimulé derrière une caisse ou une porte du camion.

Du suspens :

Entendant des pas, je poussais la première porte et m'y engouffrai. Je réalisais soudain que je n'étais pas armé. Deux cadavres décoraient la salle, dont celui d'un gaillard surpris en plein repas, qui laissait nonchalamment traîner son visage dans le potage. Il n'opposa aucune résistance lorsque je récupérai le couteau planté dans son dos ; un magnifique instrument de cuisine. Il y avait du sang répandu un peu partout ; de nombreuses assiettes brisées, et sans doute plus d'individus avaient laissé leur vie dans cet endroit que l'on en retrouvait à présent. La mutinerie avait peut être démarré ici, au cours d'une querelle éclatée en plein déjeuner, mêlant quelques cuisinier, membres d'équipage, et officiers. D'ailleurs, qui dirigeait le bateau à présent ?

Et des larmes :

Je croisai le regard de Claire. Elle pleurait à chaudes larmes. Elle n'était peut être pas amoureuse de lui, mais elle l'appréciait beaucoup. Il l'avait toujours aidée, soutenue, choyée, et c'est sans doute pour cela, par fierté, qu'elle avait toujours gardé quelques distances avec lui. Il était le dernier ami qu'elle avait. Et il était mort. Je l'avais tué.