L'agneau et le loup
Un loup pris au piège hurlait de douleur ;
Vint à passer l’agneau, qui allait boire,
Attiré par le bruit de cette foire.
La vue du supplice brisa son cœur.
Le loup eut tôt fait d’en être conscient
Et supplia l’innocent pour de l’aide.
« Me promettez-vous, cruel quadrupède,
Je peux vous sauver sans être méfiant ? »
« - Pourquoi dis tu ça, mon bel animal ?
Je serai rempli de reconnaissance
Envers toi et tous les moutons de France
Si tu me sauves vite…. J’ai si mal ! »
« - Puis-je vraiment en toi avoir confiance ?
Tu as mangé mon frère sans procès !
– Quelle méprise ! Et comme ce décés
Agite encore souvent ma conscience ! »
Convaincu, le jeune agneau le libère,
Et le voilà aussitôt dévoré.
L’incident est peut être à déplorer,
Mais viande fraîche soigne le cerbère !
Quelles que soient les paroles, promesses,
Un loup reste un loup, il faut s’en méfier ;
On doit pour certains vaincre sa pitié
Même si ce n’est pas dit à la messe.