Le cerisier

J'avais faim, j'avais soif; tu n'avais sur tes branches

Que ces petits fruits rouges que tu m'as donné.

Mais leur tendre fraîcheur a bien su m'étonner

Et leur goût m'a bercé dans la paix du dimanche.


J'étais si fatigué, je tombais sur les hanches;

Tu n'avais à m'offrir qu'un ombrage ordonné

Grâce auquel l'heure du repos avait sonné;

Et pour moi au soleil tu te rendais étanche.


Malgré ta protection était la solitude.

Mais pour parfaire en moi ce parfum de quiétude,

Tu fis danser pour moi tes hôtes au doux chant.


Merci beau cerisier, pour ton ombre, tes fruits,

Et pour tes choeurs d'oiseaux qui mon âme ont instruit:

Comme un peu de nature peut être attachant!