(Le Chinois en) Argentine

Je ne voulais pas encore écrire d'email, mais me consacrer cette fois à la

rédaction de cartes postales individuelles... Bon, finalement, après étude

analytique du problème, on reprend les bonnes vieilles tribulations du

"Chinois" (j'insiste sur les guillemets autour de Chinois ; si si !). En

effet, outre le gain de temps, qui n'est pas négligeable car je n'arrête

pas, le gain pécuniaire (je vous rappelle l'importance du lucre pour moi et

mon malheur à travailler dans un Etat avide de l'argent des travailleurs) a

eu une importance majeure dans cette décision. J'explique : vu qu'en

Argentine, ils se sont récemment alignés sur la dollar, la carte postale

qui coûte 1 Frs environ à Paris coute ici 1,5 $. Ajoutez à cela l'enveloppe

et les timbres (encore 1,5 $, sauf si je passe par l'hôtel où ils me

chargent encore de 0,5 $ pour le service) on arrive facile à 20 balles pour

vous envoyer une vue de Buenos Aires que vous pourrez choper sur Internet avec un

message à la con du genre "salut les copains, je vais bien, les meufs ici

sont bonnes mais je n'ai pas de temps à consacrer à leur étude". Multipliez

ça par le nombre de destinataires de ce message et vous comprendrez qu'on n'a

pas besoin d'avoir fait le CNAM pour choisir rapidement

la solution électronique.

Bon , allons donc ! J'arrive la semaine dernière dans ce beau pays. Tout de

suite, je me sens bien. Pas l'angoisse sinocommuniste à l'aéroport, la

communication passe bien et j'échange même quelques phrases en Espagnol

avec le chauffeur. Le bonheur ! Ca sent le déplacement sympa ce coup ci !

Bon, arrivé à l'hotel où l'on me dépose, je m'aperçois que ma réservation

est faite pour un autre hotel. Pas de problème, je dégaine mon Nokia

sensiblement enveloppé de son cuir noir d'un geste souple, ample, mais

vif et tape le numéro du bureau de Buenos Aires qui va tout arranger. Manque

de pot, ici, pas de réseau GSM...

Et c'est là qu'on comprend que les emmerdes commencent.

Enfin, le temps de courir partout, de se faire carrotter 200$ dans le

distributeur du coin, d'aller retirer du fric pour de bon à 3 bornes et de

trouver un taxi et me revoilà en route.

Bon, je passe sur les détails pour finalement dire que même si je n'ai pas

des gros rigolos en formation ça ne se passe pas trop mal. J'avoue même

être assez content de moi (sans dec !) et surtout j'apprécie de constater

qu'au bout du monde, au moins, ça bosse ; Ils ne font pas des journées de

PD eux ! Je n'irai pas jusqu'à dire qu'ils sont aussi bon que le service

client export de Besançon, mais ça doit être parce qu'ils n'ont pas un

aussi bon chef (tu vois chef que des fois nous aussi on fayotte !). Le seul

truc qui est chiant, c'est que comme on coupe la journée au milieu, et ben

le midi on ne mange qu'à 13h30. Encore, si la bouffe de leur cantine était

bonne ça irait... quoiqu'on a tellement faim qu'on arrive à l'avaler. Pour

tout vous dire, je pense qu'au retour il va falloir que je mange au restaurant universitaire

quelques mois pour me réhabituer doucement à la nourriture comestible...

Enfin, on se venge le soir sur des bons morceaux de boeuf que les Rosbeefs

ne viennent pas empoisonner ici et on va se coucher morts de fatigue (même moi).

Tellement on est crevé quand on rentre, que je viens de découvrir ce WE

qu'il y avait un mini bar dans ma chambre d'hôtel ! Oui, je l'avoue, moi

Alex le champion du 100 mètre Ricard, ai passé une semaine dans la même pièce qu'une

dizaine de mignonettes d'alcool sans en toucher une seule !!!! Faudra que

je consulte dès mon retour.... Sinon, j'en ai profité pour visiter un peu

la ville aujourd'hui dimanche. Pour vous dire comment c'est sympa, et bien

ce n'est pas du tout comme Besançon ! C'est grand, c'est animé, et le

dimanche soir à 22h passées on trouve encore des bureaux de poste ouverts.

Bien sûr, on se rend compte en passant dans certains quartiers que le

salaire moyen de la population n'est pas de 40000$ par mois, mais on ne

peut pas vraiment parler d'une ville pauvre, pourrie, polluée comme Pékin.

Voilà ! Et pour couronner le tout, mes compagnons de training sont tous

rentrés chez eux ce WE et m'ont laissés tout seul à l'hôtel avec Lorreine

la Brésilienne vilaine. Inutile de vous dire que c'est très sexe !