New York
Oh vous, de l'autre côté de la toile électronique....;
A la demande générale d'une personne (et encore, un peu amochée le soir où
elle a formulé ladite demande), je reprends les aventures égocentriques
mais véridiques du "Chinois".
L'épisode que je vais vous narrer aujourd'hui pourrait s'intituler "les
tribulations d'un Chinois en Amérique du Nord après celle du Sud" mais on
dira plus simplement "eh, vous avez lu le dernier mail à la con d'Alex ?".
Je reconnais que ce sera plus facile.
Bref, je passerai les prologues à cette aventure qui ont eu lieu à
Besançon, et mon dur labeur pour partir avec un "truc qui marche" ; et
j'entamerai à la veille de mon départ. Le parfum d'épopée commençait à se
faire sentir dès lors que, ayant moultement chargé la voiture de location
recouverte d'un épais givre qui devait me mener le lendemain jusqu'à
l'aéroport, je découvris que celle ci était bloquée sur le parking
supérieur par une grille demeurant fermée en dépit des efforts que pu
fournir mon imposante musculature pour tenter de l'ouvrir. Heureusement,
Michel, potentiel compagnon de biture, sortant en même temps que moi appela
la sécurité pour venir me libérer au moment où le nuit se faisait de plus
en plus froide....
Le lendemain, c'est au cours des 9h1/2 de vol assis au fond de l'avion
engoncé entre un hublot dont les traces sont encore visibles sur mon visage
et un robuste Suédois (dommage....) que je m'aperçu que j'avais oublié mon
appareil photo. Ce que j'allais fortement regretter par la suite en
m'apercevant que le coût d'un jetable à NewYork avoisinait le coût de mon
appareil photo resté à Besançon (comment ça, "ça veut dire que je peux le
jeter ?"). Aussi pour me changer les idées je commençai à stresser
diablement en raison du hardware que je transportais par rapport aux
multiples fiches à remplir pour entrer aux US, promettant que je suis un
gentil garçon propre sur lui et que je vais déclarer toutes les
marchandises commerciales que je transporte. Je ne déclare pas ; je déclare
? J'optais bien sûr pour la seconde solution, redoutant déjà l'épreuve du
gant caoutchouc à ma halte aux customs.
Aussi, lorsque j'arrivais au lieu dit, je tendis la liste hard et software
en expliquant que j'étais quelqu'un d'honnête, qu'il ne fallait pas me faire
subir de tels sévices et commençai à raconter ma vie. Je fus alors
rapidement interrompu par un "buy" qui émergea da la bouche de mon
interlocuteur revêtu de son imposant uniforme. J'ai dû mal comprendre, je
continue (c'est vrai quoi, elle est intéressante ma vie) et de nouveau le
même rugissement, un peu plus tonitruant retenti. Cette fois, ma capacité
de compréhension s'en trouva décuplée et je pris rapidement la tangente.
C'est vrai quoi, il ne faut pas déconner avec ces gens là sinon c'est deux
balles de magnum dans la tête et la bite au cirage !
Pas de grand drame à signaler, si ce n'est les 100$ de taxi pour arriver à
l'aéroport, comment on arrive à les rassembler avec des distributeurs qui
n'autorisent des retrait de 60$ maxi et autres péripéties.
Non, le véritable fait majeur fut l'effroi et le dégout que je ressentis au
restaurant de l'hôtel en apprenant la récente annexion de l'Alsace par
l'Allemagne au cours de ma lecture de la carte des vins, voyant le
Gewurztraminer et autres délices de la même région classés parmi les vins
Allemands. On t'avait prévenu, Alain, que tu finirais compatriote de Jörg !!!
Puisque nous sommes arrivés au sujet restauration, qui me tient chaque fois
à coeur, on ne peut vraiment pas parler de bonheur paradisiaque. Jeudi midi
grande première, au lieu du traditionnel donut en guise de repas (j'ai beau
expliquer à mon collègue Américain que c'est un crime de faire sauter un
repas à un Français, le bougre récidive chaque fois), on va dans une boîte
à hamburger (volontairement, je n'utiliserai pas le terme de restaurant)
encore plus immonde que le MacDo. Je ne sais pas si c'est ça ou le diner à
Chinatown le soir, où voulant faire le cake qui avait passé 15 jours en
Chine je me jetais sur les trucs les plus ignobles du buffet que je
n'aurais jamais osé goûter sur place - et maintenant je peux vous dire que
l'octopuss c'est vraiment infect - mais mon estomac a recommencé à me faire
des siennes...
En ce qui concerne le taf, rien de particulier à signaler ; la formation
client se passe normalement, avec un taux de présence étonnamment bas.
Disons que j'ai à peu près une personne et demi qui assistent à la
formation. L'individu le plus intéressant ayant l'incroyable faculté de
s'endormir sur sa chaise au bout de quelques secondes en position assise.
C'est absolument impressionnant car je n'ai même pas le sentiment que c'est
à cause de moi ; je n'ai pas encore entamé mon speech qu'il a déjà sombré
dans sa torpeur... Mardi, ledit individu faillit tomber de sa chaise au
cours de son profond sommeil et de mon exposé ; par conséquent a-t-il posé
une journée de congé mercredi pour se remettre d'une telle tragédie. C'est
si éprouvant la vie de fonctionnaire à New York !!!
Enfin, tout s'est bien terminé et ma compréhension de l'Anglais s'en est
trouvée nettement améliorée le dernier jour lorsque la pachydermique mais
sympathique responsable du parking de NY m'a affirmé que j'avais "done a very good
job". J'ai compris du premier coup et n'ai pas eu besoin de faire répéter ;
j'aurais pourtant dû, pour le plaisir ! Enfin, le principal c'est que Le
Chef soit au courant ; je le mets par conséquent en copie du mail....
Venons en à présent au véritable intérêt du mail : un aperçu littéral de la
ville de New York : c'est tout simplement fabuleux. Le problème principal
étant le soleil se couchant à 16h à cette époque : on est obligé de courir
pour essayer de voir une paire de trucs sympa le samedi de jour. Par
contre, pour celui qui a un appareil photo béton, enfin, je veux dire, avec
toutes options incluant pause nocturne, cette période est fabuleuse de nuit
: les lumières de Manhattan, mêlées à celles des guirlandes de Noël qui
s'étendent en hauteur sur de gigantesques sapins le long d'interminables
buildings sont vraiment féeriques. Par contre la foule abondante galopant
et glapissant après ses cadeaux de Noël est là pour nous maintenir dans le
vif de la réalité.
J'ai donc trotté à travers Manhattan pour en voir autant que possible ;
malheureusement je suis arrivé à Wall Street la nuit tombée ; par
conséquent je n'ai pas pu faire de photo pour prouver à Vincent le
Magnifique 007 que j'avais été à Wall Street avant lui. Mais je lui
enverrai tout de même une carte postale !!! Je n'ai pas eu le temps de voir
la Statue de la Liberté, mais j'ai vu les Nations Unies, ce qui est
nettement plus important puisqu'à Civilisation II, la construction des
Nations Unies prend plus de tours que celle de la Statue.
Bien sûr, avant de venir à New York j'avais pris soin de prendre des
chaussures neuves (pas con, le mec !), ce qui m'a permis au bout de
quelques heures de marche d'avoir les pieds véritablement en sang et les
chaussures déformées. La prochaine fois j'emmènerai des tongs pour les
formations client.
Quoiqu'il en soit, une petite soirée photo - boisson régionale (i.e Coca ce
qui va ravir J.C !!) devrait s'imposer après mon retour.
Bref, après toutes ces mésaventures je prévoyais d'être de retour sur
Besac-sur-Doubs, mais le vendredi matin, émergeant de mon lit en traversant
quelque contrée onirique je ne trouvais pas, je trouvais un combiné téléphonique en
chemin que je décrochais. Et soudain, semblant crever le ciel, et venant de
nulle part, surgit la voix du Chef : "Bonjour, Mr M. ; nous avons besoin de
vous à Moorestown. Votre mission, si vous l'acceptez, sera d'oublier de
rentrer en Franche Comté La Bénite et de poursuivre votre aventure en
assemblant des serrures électroniques !" "- Oh oui oiseau , oh dit emmène
moi comme avant, comme dans mes rêves d'enfant, allumer le soleil, allumer
le soleil !" "- Bon arrête tes conneries, Alex, tu vas à Moorestown !"...
Et alors mes chimères s'envolèrent seules allumer je ne sais quoi et je
restais solitaire, émergeant de ma torpeur, à contempler en mon esprit
l'aventure qu'essayaient de comprendre mes deux neurones ayant survécu à ma
période universitaire et tentant de s'interconnecter de temps en temps.
Par conséquent pouvais-je m'envoler vers de nouvelles destinations où de
nouvelles surprises devaient m'attendre, avec en prime une panne de carte
Visa...
Mais tout cela fera (peut-être) partie d'un nouvel épisode !!!