Eva Jenkins & Emilia Chugunova (octobre 2025)
Si vous avez déjà eu un cours avec un des frères Pilon, vous savez que leurs cours sont difficiles. Par contre, avec les bons outils, la réussite est atteignable. M. Éric Pilon et M. Marc Pilon ont généreusement accepté de nous accorder une entrevue sur la signification de la réussite et leurs stratégies personnelles pour l'atteindre.
Évangéline (É) : Bonjour. Merci d’avoir accepté l’entrevue d’aujourd’hui.
Marc Pilon (MP) : Avec plaisir.
Eric Pilon (EP) : Avec plaisir.
É : Que signifie la réussite pour vous et pour un élève ?
MP : Je pense que quand nous définissons la réussite, c'est quelque chose qui est personnel. Très souvent les élèves vont définir la réussite comme la réussite académique. Pour moi, c'est plus que ça. C'est souvent au niveau personnel, quand nous sommes capables d'établir des objectifs clairs, de travailler et de persévérer en fonction de ses objectifs et d'analyser nos réussites, nos forces et nos faiblesses et d'ajuster notre tir pour atteindre ses objectifs ; c'est ça que je définis comme la réussite. Donc pas juste la réussite académique mais la réussite également au niveau personnel.
EP : Pour moi, la réussite est sous deux volets. Il y a le volet académique (avec une note numérique), mais il y a aussi la réussite au niveau personnel, des habiletés de travail, des habiletés sociales, etc. Donc je pense que quand un élève rentre dans le cours, il doit se définir personnellement son propre objectif. L'idée c'est de ne pas essayer de surpasser les autres mais d'être capable de se surpasser soi-même. Donc la note numérique c'est l'élève qui va la déterminer en fonction de ses habiletés et c'est d'essayer d'atteindre cette note là. Mais par la suite, au niveau des habiletés, c'est la même chose. C'est de fixer différents objectifs, par exemple au niveau de l'organisation et, si on a de la difficulté, d'être capable de démontrer une progression et de répondre à ses attentes là.
MP : Si je peux rajouter aussi très souvent quand on regarde la réussite, on regarde souvent la réussite globale, mais on a pas besoin d'attendre un an, un mois, deux mois pour voir si on réussit ou non. C'est quelque chose qui peut se faire au quotidien. Donc à chaque jour on peut évaluer nos réussites en fonction de ce qu'on a établi comme objectif.
Emilia (E) : Quelle est votre stratégie favorite pour assurer le succès (dans la vie et dans vos cours)?
EP : Pour moi, le succès qui va être assuré pour un élève, c'est au niveau de tout ce qui touche à l'organisation, que ça soit d'arriver à temps à un cours, d'être capable de remettre les travaux à temps, d'être capable de s'organiser soi-même son étude pour un test et sa répartition du temps et de balancer la vie académique avec la vie à l'extérieur de l'école, qui est aussi importante. Quand on est capable de développer de bonnes habiletés au niveau organisationnel, je pense que la réussite scolaire en découle en soi.
MP : Oui, pour moi, c'est dans le même fil d'idées, soit au niveau de l'organisation. Je dis toujours que si on est capable de quantifier quelque chose, on peut le mesurer. Donc quand on organise notre temps en sachant quelles sont nos activités, nos évaluations, nos projets, on peut déjà l'organiser soit par semaine, soit par mois et avoir un portrait global d'où on veut aller. L'organisation fait définitivement partie de la réussite.
É : Comment gérez-vous les faillites afin de les rendre un succès?
MP : Personnellement, un échec est une faillite seulement si on n'apprend pas de cet échec. C'est aussi nous personnellement qui sommes responsables de définir si c'est un échec ou si c'est une réussite. Alors parfois, nous n'atteindrons pas nos buts ou nos objectifs, vu que nous avons peut-être un peu plus de difficulté pour certaines choses, mais si nous prenons ceci et que nous apprenons quelque chose, toujours pour devenir meilleur, alors il n'y a pas nécessairement rien qui est un échec.
EP : Pour moi, un échec pour les élèves, ce n'est pas vraiment un résultat, mais plutôt un choix que l'élève a fait. La raison pour laquelle que je dis ça, c'est que si l'élève suit ce qui est demandé en développant son organisation, en allant chercher de l'aide, en utilisant les ressources nécessaires et en développant les bonnes habiletés, donc s'il met tous les ingrédients qui sont nécessaires, l'échec ne devrait pas s'ensuivre. Je dis toujours aux élèves que si tu es dans le cours et que tu échoues c'est parce que tu as mis plus d'effort à essayer d'échouer le cours que d'être capable de réussir le cours. Donc ce n'est pas vraiment un résultat, mais un choix que l'élève fait pour avoir cette note là à la fin.
Emilia : Croyez-vous que l'échec existe?
EP : Pour moi, oui, l'échec existe. Je sais que des fois dans le système d'éducation on essaie d'éviter l'échec, mais il ne faut pas voir l'échec comme quelque chose de négatif mais plutôt quelque chose de positif. En tant qu'enseignant, ce qui est important c'est d'apprendre aux élèves comment vivre cet échec là et d'être capable d'apprendre de l'échec pour devenir meilleur. Parce que, que ce soit à l'école ou que ce soit à l'extérieur de l'école, les échecs sont inévitables, mais l'important, c'est comment on fait pour grandir et apprendre de ses échecs pour devenir un meilleur individu.
MP : Un petit peu mentionné comme tantôt, pour moi, un échec est uniquement un échec si on n'ajuste pas nos habitudes et si au niveau interpersonnel, on ne grandit pas avec ce qu'on vient de vivre et qu'on ne fait absolument rien. Cette situation va créer un échec. Mais si on peut prendre cet événement là et s'améliorer, apprendre et grandir, alors on peut tourner n'importe quel échec en croissance personnelle.
É : Comment pouvons-nous trouver le succès dans la vie?
EP : Le succès est difficile à définir parce que chaque personne a son propre succès, que ça soit au niveau académique ou au niveau professionnel. Le succès devrait se définir par l'atteinte d'un objectif aussi petit qu'il soit. Mais pour être capable de définir le succès personnel, il faut savoir fixer des objectifs de façon précise. Ça revient à l'habileté que je disais qui était la plus importante : l'organisation. Si je prends par exemple que je veux devenir avocat et que je veux aller à l'université, il faut que j'aie une date précise. Si je définis la date et que je suis capable d'arriver et d'atteindre cet objectif là, alors je devrais le voir comme un succès. Ça peut être aussi petit que je veux, me fixer un budget ou je veux acheter une nouvelle auto. Si j'atteins cet objectif là, je devrais le voir comme un succès. Donc, le succès en général dans la vie devrait être une accumulation de petits succès qui définit que si je suis capable de faire ça éventuellement peut-être que je vais être capable d'égaliser ça avec mon bonheur personnel.
MP : Le succès, je pense que c'est quelque chose qui est très personnel et que ça varie de personne en personne. La tendance que j'ai remarquée est de définir le succès au niveau du matériel, de la quantité de possessions ou de la quantité d'argent qu'on a. Selon moi, le succès ne se retrouve pas dans le matériel, mais plutôt au niveau interpersonnel. Si tes valeurs sont très claires et que toutes tes actions sont en fonction de ces valeurs là, je pense que c'est ça le succès. C'est quelque chose qui est beaucoup plus interpersonnel que matérialiste.
E : Merci.
É : Merci beaucoup.
Si une chose est claire, c'est que la réussite n’est pas quelque chose d’universel. Elle varie selon l’individu et ses objectifs. Cependant, afin de réussir, il faut savoir se fixer des objectifs. Comme le dit M. Éric Pilon, « pour être capable de définir le succès personnel, il faut savoir fixer des objectifs ».