horaires

J'ose rêver que nous vivons comme dans le film La belle verte, où le "travail" comme on l'entend à ce jour n'existera plus, mais dans cette énergie de partage et d'échange.

D'ailleurs, nos grands-parents, combien d'heures par jour travaillaient-ils ? 12, 14 heures par jour, ou plus, alors qu'en général, nous sommes à 36 heures par semaine. J'ai connu l'époque où j'ai eu un job avec 45 heures par semaine, ou plus.

Je suis heureuse de pouvoir participer à cette évolution des mentalités, des modes de vie.

Quand je compare - bien que je n'apprécie pas ce mot - mon jeune temps, et auparavant encore plus, sauf exception, les femmes étaient destinées au foyer, à l'éducation des enfants. Jamais un père n'aurait donné le biberon, le bain à son enfant, ou poussé le landau. Alors qu'aujourd'hui, quand j'ai la chance d'observer un papa qui s'occupe de son enfant, je suis émue et, pour être sincère, peut-être un peu jalouse de n'avoir pas connu cela.

Je veux croire que nous vivons l'égalité dans la différence des sexes, que les hommes apprécieront, honoreront leurs épouses, et vice-versa.

J'ai un rêve, c'est de contribuer à ce que les femmes apprennent, au plus jeune âge si possible, à s'aimer, se respecter. C'est ce qui fera changer le monde de mon point de vue. J'en partage par expérience.

Nous vivrons une sorte de jardin d'Eden.

Marie-Muriel

20 minutes d'écriture - thème imposé

Des heures supplémentaires en veux-tu en voilà. Le rythme était insupportable et ces heures supplémentaires nous mettaient toutes à genoux. Nous n’en pouvions plus de travailler 15, voire 16 heures par jour. Parfois on devait même venir le samedi pour finir notre ouvrage. Aucune de nous n’arrivait à terminer dans les temps ce que nous devions faire. Les tâches étaient pourtant sans grande difficulté. Il n’y avait pas de geste particulièrement technique ou compliqué à réaliser mais c’était répétitif et la productivité demandée par l’entreprise était gigantesque. Les dirigeants voulaient sans cesse produire plus et plus pour, disaient-ils, rester compétitifs. C’est pour rester compétitifs également qu’ils refusaient d’augmenter notre salaire, qui lui ne l’était pas du tout compétitif. Heureusement nous pouvions, de temps à autre récupérer une partie de ces heures supplémentaires. C’était déjà ça mais ce qu’on aurait voulu, c’était une augmentation quand même. En effet, à force de faire des heures supplémentaires, nous ne voyions plus ni nos enfants, ni le soleil, même en été.

Zoé

20 minutes d'écriture - 5 mots imposés

Règlement de travail

Article 1er - Durée de travail.

La durée hebdomadaire à temps plein convenue est illimitée pour les ouvrier et de 60 heures minimum pour les employés. Ainsi, tant que la tâche demandée n'a pas été accomplie, le travailleur peut considérer la présente entreprise comme sa seconde maison, son repère, sa tanière, exceptionnellement son tombeau. Car comme le dit Shakespeare : "Les hommes doivent souffrir leur départ comme leur venue ici-bas : le tout est d'être prêt".

Article 2 - Dépassement de la durée hebdomadaire de travail.

Non-applicable dans le présent contrat. Car comme le dit Shakespeare : "Ce sont les étoiles, les étoiles tout là-bas qui gouvernent notre existence".

Article 3 - Les horaires de travail sont fixés comme suit : chaque journée de travail débute dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, transport en commun non-inclus. La fin du traval dépend de la capacité de chaque travailleur à se mouvoir en surhomme, comme détaillé dans l'article 1er. Repos accordé : 30 minutes à répartir non pas par jour mais sur les 6 jours de travail par semaine. Car comme le dit Shakespeare : "Il est des coutumes qu'il est plus honorable d'enfreindre que de suivre".

Le remplacement d'un horaire normal par un horaire flexible sera communiqué en temps et en heure avec application immédiate, mais ne doutez pas que l'annonce sera faite en toute poésie.

Article 4 - Les jours habituels d'inactivité sont déterminés en fonction de la production, semaine après semaine, évitant ainsi la monotonie des semaines qui se suivent et se ressemblent. Car comme le dit Shakespeare : "Combien le train du monde me semble lassant, insipide, banal et stérile".

Article 5 - Les jours fériés seront officiellement fériés mais officieusement travaillés. Car comme le dit Shakespeare : "L'espérance d'une joie est presque égale à la joie".

Noël, Pâques, Toussaint, Ascension et Pentecôte : n'ayant de Dieu que le travail, ces jours ne sont pas considérés comme fériés.

Article 6 - Rémunération.

La rémunération est calculée au feeling, à l'instinct, avec en vue l'horizon limpide du lendemain ; mais n'oublions pas tout de même Skakespeare qui écrivit avec grande justesse : "Celui qui accepte avec le sourire d'être volé vole lui-même quelque chose au voleur".

Article 7 - Augmentation et promotion.

Ces deux notions donnant l'illusion au travailleur que demain chantera peut-être, alors que peut-être pas, nous préférons les exclure de la dynamique de l'entreprise car comme Sakespeare ne manqua pas de le souligner : "Qui n'a pas d'espoirs n'aura plus de regret".

Article 8 - Obligations incombant aux travailleurs.

Le travailleur a l'obligation d'exécuter son travail avec soin, conscience, et sans mot dire car comme Shakespeare le nota un jour : "Les hommes qui parlent le moins sont les plus vaillants".

Article 9 - Protection des travailleurs.

C'est mus par cette même citation que les syndicats et toute association de travailleurs sont formellement interdits dans l'entreprise.

Article 10 - Fin de contrat.

Le travailleur sera remercié sans préavis ni indemnité mais en se souvenant toujours de cette phrase de Shakespeare : "Rien n'est bon ni mauvais en soi, tout dépend de ce que l'on en pense".

Enfin, le travailleur reconnaît avoir pris note avant signature de cette dernière citation finale : "Tout esclave a en ses mains le pouvoir de briser ses chaînes".

Jennifer

60 minutes d'écriture - forme du texte et genre littéraire imposés

Le travail de ma mère était commercial. Elle avait créé un commerce à deux pôles très différents... D'un côté tabacs, cigares et cigarettes et de l'autre objets de toilette, savons, parfums. Donc, dans ces années 1948-1962, cela voulait dire un côté hommes et un côté femmes.

Elle assurait très sérieusement toute la gestion, sa soeur l'aidait de temps à autres pour assumer la clientèle.

La période des fêtes était celle où la sonnette de la porte du commerce n'arrêtait pas, de 9h le matin à 9h du soir.

Comme elle devait, dans notre maison pas très grande, assure les réserves ; tous nos lits étaient garnis en-dessous par des réserves de cigares, de savons et de parfums.

Elle n'avait que le dimanche comme congé et 15 jours durant l'été. Dur labeur qui rapportait pas mal d'argent puisqu'elle nous gâtait beaucoup.

Michelle

10 minutes d'écriture - thème imposé

La porte a claqué

je ne sais plus quand.

J’ai levé la tête pour adresser

un « Salut, bon week-end »

Il n’y avait déjà plus personne

plus un bruit.

Depuis combien de temps cette porte

a claqué,

je ne sais pas.

L’heure tourne en rond

J’écris rapidement

« Je reste au bureau, bisous »

et j’appuie sur envoyer.

Je ne regarde ni l’heure

ni la nuit qui s’est abattue.

Mes paupières clignotent face à

mon écran.

C’est Noël dans mes yeux.

Lydia, ce doit être elle

qui a claqué la porte.

Lydia, qui a repris du service

mais qui aurait dû

rester chez elle.

Elle dégobille son post-partum

et dégringole, jour après jour.


Quand Antonio me frappe

l’épaule

je sais qu’il est six heures

et que le jour apparaît.

Antonio dit « la forme » mais ce n’est pas

même une question.

J’acquiesce et le regarde vider

les corbeilles à papier

L’unique différence entre lui

et moi

au bureau à l’aube

ce sont nos études.

Sur mon GSM, l’heure a fait

le tour,

un message

« Je m’en vais, bisous »

et ce sentiment diffus de ne pas avoir accompli mon devoir.

La porte claque

La journée redémarre.

Delphine

20 minutes d'écriture - 5 mots obligatoires