métiers du futur

Mona est mère de famille et c'est bien son métier reconnu à mi-temps en 2119, année d'aisance mais seulement dans quelques pays privilégiés. 

Son second mi-temps, elle l'occupe trois heures par jour à surveiller les robots viticulteurs. Elle doit voir s'ils font ce qu'ils sont sensés faire ou noter les déviations ou défectuosités. Elle ne peut pas les toucher car tout contact, même indirect, est interdit entre les plantes utiles et les humains. 

Le soleil, devenu trop brûlant depuis le changement climatique de 2080, décourage d'ailleurs toute longue activité externe. Sans être (re)devenu troglodyte, l'homme moderne est devenu un homme d'intérieur. Les pays côtiers sont devenus des pays sur pilotis et Venise n'attire plus personne depuis qu'elle est sous-marine. 

Mona est donc très heureuse d'être née dans ce qui a été jadis le Benelux. Désormais, on voyage peu et on rêve plutôt d'horizons lointains. 

Mona a su insuffler à ses enfants le plaisir de vivre simplement et sans le luxe superflu toujours bien existant grâce à la publicité adaptée aux nouveaux médias. Mona aime son vin, son pain maison, ses légumes maison et vit presque en autarcie. 

Elle donne cours mais bénévolement car les étudiants ne vont plus à l'école. Elle trouve cela dommage car elle a encore fait partie de la dernière génération scolarisée. 

Mais tout change et elle se demande ce que feront ses descendants en 2219... 

Daniel

20 minutes d'écriture - thème imposé

Nina s’est dans un premier temps spécialisée dans la médiation climatique et puis, ça l’a fatiguée cette compétition entre professionnel.le.s pour des changements minime. La succession de demi-mesures des états pour éviter la catastrophe climatique et ces richesses faites sur le dos des autres. Demi c’est même gentil, 1 centième des mesures nécessaires. Fini ces héritages de bullshit jobs, d’écran d’ordi, d’informatique quantique. Elle voulait plus de contact humain et son échappatoire face à ce monde qui brûle c’est de prendre soin, aimer et la baise. Nina est travailleureuse du sexe et aide à domicile, les plus vieux métiers du monde comme elle aime le dire et les plus humains. Elle aime ses jobs car elle y rencontre et crée des relations avec des humain.e.s, elle est dans la vie.

Elle voit son travail comme être payée pour aimer correctement des gens et pratiquer du sexe avec ces personnes choisies, elle aime cela. Principalement avec des habitué.e.s qui lui paie un prix fixe au mensuel. Nina dit qu’elle ne travaille pas réellement. A chaque jour ses client.es et leurs spécificités. Elle a une bonne couverture de santé et les gens valorisent sont activités.

Elle reçoit des courriers de conjoint.e la remerciant de nouvelles pratiques amené dans leurs logis et de la charge mentale qu’elle leur retire.

SAm

20 minutes d'écriture - portrait d'une travailleuse dans 100 ans

Mâleur :

Homme moderne qui a su faire abstraction de l’éducation ancestrale. Il est porteur d’idées

nouvelles et émancipatrices. Considère son ou sa partenaire comme son égale à tout point de vue.

Combattant vaillant du malheur, avec H, pour le plus grand bien de la société.

Antonia

Elle ne dort pas beaucoup. 4 heures par nuit lui sont plus que suffisantes. Elle fait le métier qu’elle aime, qu’elle a toujours aimé, bien avant le moment de la cérémonie qui devait annoncer la guilde à laquelle elle serait assignée.

Elle a l’habitude de prendre un petit déjeuner très frugal. Deux cachets lui suffisent. Elle les reçoit chaque semaine dans sa boite postale selon la commande qu’elle a faite la veille. Elle aime bien changer les couleurs de l’emballages et des cachets eux-mêmes. Aujourd’hui le café était bleu-ciel et le croissant couleur pistache.

Elle touche son poignet gauche de son pouce et commence sa journée de travail. Elle reçoit les données de son premier client : femme, blanche, 33 ans, rendant visite à ses futurs beaux-parents. Le pouls élevé, adrénaline. Normalement, elle ne devrait plus recevoir ce type de tâches depuis sa promotion, le mois passé.  Elle appuie de nouveau sur son poignet, et encore une fois... Le client suivant. De nouveau une femme, 74 ans, une année avant de prendre sa retraite, vient de recevoir le message de son management concernant une faute de travail.

Le pouce sur le poignet elle cherche le contact bleu et commence à transmettre la traduction au manager. Elle ferme les yeux, boit rapidement un verre d’eau et continue.

Après avoir fini avec son quatrième client, le témoin vert commence à clignoter. Elle reçoit pour la première fois un rapport de non-conformité : « Madame la traductrice d’émotions, vu la situation du dossier no. 212307151002, vous devez impérativement suivre 3 heures de mise a jour de vos compétences. Contactez votre superviseur endéans les 60 minutes ».

Mara

50 minutes d’écriture – époque imposée


En 2122... 

Manou avait entendu dire qu’il y a cent ans, le plein-emploi était considéré comme une utopie. Elle ne pouvait même pas s’imaginer un monde où des gens sans emploi avaient été rémunérés. C’étaient des temps étranges, où l’on se rendait dans des endroits appelés magasins pour acheter des vêtements ou de la nourriture que l’on préparait, une fois rentré après sa journée de travail. 

Sa grand-mère lui avait raconté plein de récits pittoresques sur ses voyages durant ses vacances annuelles d'été, lors desquels elle se rendait à la mer ou dans la montagne dans des contrées lointaines afin de se changer les idées. Aujourd’hui tout le monde pouvait se rendre en pensée dans tous les pays réels et imaginaires sans bouger de sa chaise. Mais plus personne n’en éprouvait l’envie. Pourquoi vouloir utiliser son esprit déjà sur-sollicité quotidiennement pour voyager en pensées ? 

De nos jours, tout le monde travaillait par transmission de pensée. Il n’y avait plus de rémunération. Les travailleurs, toutes catégories d’âge confondues, recevaient trois fois par jour des comprimés composés de tous les nutriments nécessaires pour se maintenir en bonne santé jusqu’à un âge très avancé. 

Manou travaillait dans l’unité de production des comprimés Alpha et Omega pour augmenter la concentration des travailleurs. On avait constaté une baisse de production comparé à l’année dernière et il fallait y remédier... 

Sonia

30 minutes d'écriture - époque imposée

Vous présenter mon métier ? Je suis artisan luthier. Luthier cordes pincées, pas cordes frottées, je crée principalement des guitares. Les guitares c’est avant tout la caisse de résonance, son ton, sa tessiture.

Le bois est rare, les essences rares sont très coûteuses. C’est alors toute une équation : utiliser le bois, le faire revivre, le magnifier pour produire de la musique ? Ou ne pas l’utiliser du tout pour espérer le laisser vivre sa vie d’arbre ?
Je peux utiliser les matériaux composites, ils rendent des sons nouveaux, parfois étonnants, mais le toucher est rarement aussi chaud, aussi sensuel : c’est différent. Il y a sans doute cette nostalgie de manipuler le matériau vivant, détonnant.

Lorsque c’est le cas, je dégage tout le temps possible ; c’est plus qu’une commande, c’est une œuvre. Pas question alors de rentabilité, ou de productivité et si les Intelligences Artificielles préconçoivent les plans, je retouche toujours celui que je choisis. Pas uniquement pour mettre ma patte, mais les IA, si elles sont performantes en pertinence, en robustesse, leur résultat est… plat, incolore, inodore bref prévisible. Or il faut avant tout créer la substantifique moelle rabelaisienne autant pour la jouabilité que pour la résonance. Cela seul est digne d’un instrument de 2123.

 

Joëlle

30 minutes d'écriture - époque imposée

Professeure.                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

Connait très bien la langue arabe.                                      

Connait très bien comment elle doit communiquer avec les enfants.             

Est calme .              

Est pédagogue .            

En Syrie maintenant c’est compliqué parce qu’il y a beaucoup d’instabilité politique. Pour les enfants, c’est difficile à comprendre . Notre société propose d’aller dans les écoles primaires et secondaires pour expliquer la politique syrienne (la situation actuelle , les institutions…). Nous sommes les meilleurs parce que nous avons une professeure d’arabe pour enfants et un spécialiste de la politique internationale .  

Aida

Consigne : écrire un texte publicitaire pour un service (une société, une association) fictif

Ecrit dans le cadre d'un cours de FLE (français langue étrangère) de Bruxelles Formation

2122. Cela fait 50 ans maintenant que la chaleur est devenue insoutenable sur terre et que l’eau s’est raréfiée. Seules quelques grottes situées dans les hauteurs, en Himalaya, dans les Andes ou les Alpes, sont encore aptes à accueillir des humains et quelques rares animaux. Plus aucune surface de la terre n’est apte à la culture des plantes, ni aucun océan à la survie des poissons. Paysans, maraîchers, pécheurs : toutes ces professions n’existent plus. Après un regain d’intérêt dans les années 2020 pour ce qu’on appelait alors la néo-ruralité, ces personnes ont du se reconvertir et trouver d’autres façons de vivre (ou survivre) . En 2022, Vandana Shiva, célèbre activiste indienne, posait la question de savoir qui nourrissait réellement l’humanité. A cette époque déjà sa réponse faisait peur et pourtant, alors que cela faisait déjà 50 ans (depuis le sommet de la terre de 1972) que les scientifiques alertaient sur l’urgence de changer nos modes de vie, notamment en retournant vers une agriculture paysanne plus respectueuse des sols et de l’environnement. Rien de tout cela n’a changé les choses. COP après COP, l’humanité continuait sa course folle. C’est donc la mort dans l’âme que, petit à petit, les paysans ont dû changer de vie, acceptant bien contre eux de voir se développer les méga-industries produisant les pilules nécessaires à la survie des corps humains. Certains et certaines d’entre eux se sont réfugiés dans les montagnes ou les forêts, là où l’ombre et l’humidité permet encore quelque culture peu gourmande en eau. D’autres se sont laissés appâter par les salaires et avantages matériels que leur faisait miroiter Nestlone et Bayonto, quittant champs et binettes pour travailler dans des laboratoires à concevoir pilules et sérums. D’autres encore sont morts, de faim pour certains. Suicidés pour d’autres. Petit à petit, il n’a plus été possible de produire de la nourriture autrement qu’à partir de synthèse d’éléments artificiels. Bêches, binettes, grelinettes, rateau, serfouettes, autant d’outils qui, dans un premier temps, ont été relégués au fin fond des musées, comme la Fonderie, et qui, à mesure que la vie dans les villes et les plaines est devenue insoutenable, ont été complètement abandonnés et oubliés. Tout comme les mots paysans, paysannes, terre, culture, récolte.

Zoé

40 minutes d'écriture - époque imposée

Emmerdeuse de « bon sens » un métier qui fait sens.

Chercheuse de sens un métier qui vous portera sens.

Sam

ASSISTANT PHARMACEUTI-TECHNIQUE

Un technicien chargé de secourir en urgence le personnel pharmaceutique pour empêcher un homicide en pharmacie.

Fozia

Réinventez votre métier

PROPORTIONNISTE : métier qui consiste à ajuster les quantités des choses. Surtout utile dans le marché du diamant. La/Le proportionniste scrute les diamants et dit avec exactitude la quantité nécessaire pour la conception d’un bijou. Il quantifie également d’autres pierres précieuses. Métier en danger suite à l’apparition du diamant de synthèse.

Ngalula

10 minutes d'écriture - forme imposée

Etat d’âmisateur / Etat d’âmisatrice

L’Etat d’âmisatrice agit dans des milieux d’instabilité et de doute. Son rôle est d’assurer que l’humeur soit prise en compte dans l’espace et que la musique amiante prenne un goût différent. L'état d’âmisatrice est souvent surperformante en binôme avec un.e scrupula-teur/trice, mais il y a un risque de polariser l’espace. L'état d’âmisatrice doit jongler avec les trop, sans déraper.

Sam

Peupleur : n.m. 1. personne dans une société en charge de créer une cohérence, une solidarité entre les individus afin de constituer un peuple. Ex : le peupleur est passé ce matin nous présenter les nouveaux arrivants. 

2. se dit de quelqu'un qui arrive facilement à mettre en lien des personnes a priori opposées. Ex : à cette soirée, Adèle a été une vraie peupleuse. 

Jennifer

Métiers inédits

Une insectiveuse est tout sauf un animal omnivore qui se nourrit presque exclusivement d'insectes pour son alimentation. Cet insecte capture des insectes plus petits que lui.

Oui, je le dis, tout sauf cette définition ci-dessus ! Une insectiveuse, prend soin de l’autre, ne le mange pas. Surtout s'il est plus petit qu’elle! 

Elle est en sorte une infirmière des insectes, d’ailleurs une de ses tâches principales est de polir les petites ailes des lucioles pour leur donner transparence afin de faire briller encore plus leurs petites lumières de nuit si douces aux yeux des humains. 

Avez-vous vu les yeux d’un humain après une longue journée de labeur, voir des lucioles voler dans la nuit sous une chaleur des plus douce d’un soleil déjà endormi ? 

Et bien ces yeux-là de l'humain fatigué, alors oui ils sont remis tout à neuf de joie, une joie qui l'aide à recommencer à croire que tout est possible encore demain!

Une terre sans insectiveuse ?  Non, non, non! Elle se terminerait par juste des yeux des hommes et femmes perchés sur des cavernes si lourdes de cernes tristes sans joie!

Conclusion: un monde sans insectiveuse ne peut être vivant ! C’est juste scientifiquement prouvé par la poésie bordée de bon sens.

Frédérique Biebuyck

10 minutes d'écriture - inventer un métier

Je suis l’imitatrice des chants d’oiseaux. On m’invite souvent au réveil d’un proche qu’on aime lorsqu’il a le droit de consommer La tartine de confiture.  Avec mes figurines en bois sculptées par mon arrière-grand-mère, je fais le son du rouge-gorge, de l’hirondelle, de la Corneille. Le jour de La tartine est un jour important. Je m’assure avec mes sifflements que cette personne ait un goût de la vie d’avant et celle pour laquelle nous vivons afin qu’il continue son acte de sobriété. Je suis là pour amener la joie et l’espoir. Je croasse le chant du corbeau les jours d’exécution des personnes qui ont fraudé la sobriété et je fais le merle, pour les naissances. Je suis un lien avec l’histoire et le signe d’événement moteur dans la vie de la communauté.

https://www.youtube.com/watch?v=5tFhB_2dmhU

Sam

20 minutes d'écriture - le travail du futur

Briser le cercle du conflit...

Vous êtes-vous senti lésé ?

Lorsqu’une dispute éclate, vous sentez-vous démuni ?

Vous vivez un conflit et vous ne savez pas comment le résoudre ?

Vous comprenez alors qu’il est difficile de sortir de cette impasse.

WINWIN vous offre la solution pour gérer les conflits de manière satisfaisante.

Notre logiciel d’Intelligence Artificielle vous procure le cadre et les moyens nécessaires à la résolution de votre désaccord.

Mara, Serge et Joëlle

Plaigneur

Taïno

Mon arrière petite-fille a 50 ans. En 2119, elle habite sur l'île de Basse-Savoie, aux Etats-Unis d'Europe. 

Elle est ratisseuse de fonds marins et passe donc le plus clair de son temps au fond des mers. Elle y fait des fouilles, y trouve des trésors enfouis qu'elle sort précautionneusement et met alors entre les mains des historiens de l'environnement. 

L'autre jour, elle a trouvé une voiture à moteur diesel très bien conservée. Immédiatement, elle a pris contact avec le musée de la voiture d'Everest pour leur faire part de cette incroyable découverte. La voiture comprenait encore son moteur, protégé par la carrosserie, mais également - ce qui est très rare - son volant, ses sièges (en tous cas leur ossature) et elle y a même trouvé ce que l'on appelait alors un auto-radio, qui n'était pourtant plus très répandu à l'époque où fut fabriquée cette voiture. 

Il y a quelques années, elle avait trouvé un lot fort intéressant de sacs en plastique. Ce type de sacs n'est plus fabriqué depuis la fin des années 2020 et a heureusement presque disparu des océans depuis le grand ramassage de 2073. Ce lot qu'elle a trouvé a permis aux historiens de dater l'existence de certains commerces à l'époque fort connus et très répandus tels IKEA, bien sûr, qui existe encore aujourd'hui mais également des commerces oubliés depuis comme H&M, Proximus ou Delhaize. 

Je suis très fière de mon arrière-petite-fille car ce qu'elle fait permet à l'humanité de ne pas perdre la mémoire. 

Anne

20 minutes d'écriture - thème imposé

Entreprise à deux personnes : sage-femme et jardinier.


Nous sommes deux femmes dynamiques et nous avons ouvert un cabinet de sage-femme dans un environnement naturel avec beaucoup de plantes, de légumes et de fruits. 

L'environnement est sain pour la maman et bébé. 

On est une équipe très compétente, souriante et attentionnée. 

Nous proposons aux mamans de la nourriture saine pour elles et leurs futurs bébés. 

Notre jardin est à votre disposition pour venir choisir des légumes frais. 

La première visite ça va vous rassurer. 

Merci et bienvenu. 

Stella et Florentina

Consigne : écrire un texte publicitaire pour un service (une société, une association) fictif

Texte écrit dans le cadre d'un cours de FLE (français langue étrangère) de Bruxelles Formation

Je les aime bien, Cyana et son robot. Ils font la paire comme on dit. Quand ils arrivent chez moi, ça me fait toujours quelque chose. Pourtant, cette histoire de robots assistants, je n'y croyais pas du tout. Je les comprenais moi, ceux qui protestaient et qui mettaient le feu aux usines à robots, y a 30 ans. Moi aussi, je pensais que c'était le début de la fin, qu'ils allaient nous prendre nos boulots et qu'on allait finir sans emploi, à crever la dalle et dans la rue, en faisant la manche, j'imaginais déjà la scène : un robot qui s'arrêterait à ma hauteur pour me donner une petite pièce avant de repartir sur ses deux roues motorisées. Mais entre ma vision futuriste cauchemardesque et ce matin de mai 2122, il s'est passé ma hanche qui m'a lâché puis les articulations du genou droit et du genou gauche. 60 ans, travailleur kaput. C'est marrant parce que Cyana, elle les aura bientôt aussi, ses 60 piges. Bien conservée pour son âge. Quelque chose dans le regard de vif, tellement vif qu'on ne saurait pas le dater. Elle arrive chez moi, c'est toujours pareil : elle pose les questions et mes réponses paramètrent le robot. Vous vous sentez comment, Félix - Pas terrible aujourd'hui, ma hanche m'a cassé les couilles toute la nuit. Et le robot qui répète : hanche pas terrible. Couilles cassées. Et Cyana ; non, non retire couilles cassées. Les couilles vont bien. Merci. Bon, bah on va commencer. Et c'est magnifique : le robot s'approche, ses bras m'entourent et le voilà qui me soulève, il me plie gentiment dans tous les sens, délicatesse innée, ça craque de partout, je suis aux anges et à la moindre plainte, la voix de maestro de Cyana : moins fort sur le devant. Merci. Et il se reparamètre. Elle dit toujours merci à son robot Cyana. Je la comprends en même temps parce qu'après 40 ans comme infirmière, des vieux gros comme moi, elle en a tellement soulevé que ses vertèbres lui ont dit merde, elles aussi. Le robot, c'est devenu son extension et notre salut à tous les deux. On n'y aurait pas pensé à ça, y a un siècle, hein ? Prochaine fois, je vous parlerai du robot qui fait les courses avec moi. L'est bien lui aussi. 

Jennifer

40 minutes d'écriture

Comme chaque jour, elle s’était levée, avait rangé le lit escamotable de son minuscule studio écrasé par des tonnes de béton, au 358 ème étage  sous le sol. Elle avait gagné le jet d’eau, escamotable lui aussi, puis s’était habillée rapidement avec les vêtements biodégradables, livrés chaque jour à tous les habitants de sa tour.

L’assistante androïde, l’avait saluée de son petit sourire figé et lui avait souhaité une bonne journée.

Elle avait gagné le couloir pour prendre l’ascenseur qui l’avait propulsée au niveau zéro où elle avait jailli dans une salle immense, où déambulaient d’autres comme elle, milliers de fourmis agitées.

Un dôme recouvrait la gigantesque structure, et des nuages étincelants défilaient dans un ciel bleu, celui des bandes dessinées qu’elle lisait à longueur de journée.

C’étaient les seules lectures permises par le Grand Conseil, le seul « travail », absolument inutile.

Les livres, elle en avait lu: c’était il y a si longtemps, et elle se souvenait de la bibliothèque garnie de rangées innombrables de bouquins.

Des milliers de bancs s’alignaient tout au long de la salle.

Les gens erraient sans but, les yeux dans le vague, et s’adressaient à peine la parole, écrasés d’un ennui profond.

Soudain, un coup de gong retentit. Toutes et tous s’étaient dirigés vers les bancs, s’étaient assis, tandis que surgis des parois en apparence lisses, des centaines de robots aux allures maniérées, avaient commencé de leur distribuer des boissons bleutées et sucrées, et sans doute droguées, puis leur avait laissé choisir les bandes dessinées pour la journée.

Elle avait 60 ans aujourd’hui, et se souvenait vaguement qu’elle prenait des métros bondés pour aller travailler… travailler, un mot qui sonnait aujourd’hui à ses oreilles comme un printemps fleuri.

Puis sans que personne n’y prenne garde, l’I.A. avait pris le relais.

Au début, c’était amusant et pratique de ne plus devoir faire les besognes ennuyeuses, c’était un soulagement de s’asseoir dans une voiture sans devoir en être au volant, guidée qu’elle était par les rails magnétiques incrustés partout dans les moindres routes et les rares chemins qui subsistaient.

Mais la pollution avait partout fait son oeuvre et les grandes villes vivaient désormais sous cloches, les grandes usines aussi oeuvraient en milieu à air recyclé, mais, c’était trop tard.

Les robots cultivaient les légumes sous les serres, insensibles aux pesticides vaporisés, les animaux d’abattoirs n’existaient plus, et les protéines provenaient des insectes et des légumineuses.

Le travail, pour les humains n’existait plus; il fallait cependant bien les nourrir en attendant que ne survivent plus qu’une poignée par pays et continent, destinée à repeupler une terre qui serait, peut-être, redevenue respirable.

Un Grand Conseil avait été nommé au niveau mondial, les hommes, les femmes et les rares enfants, nés dans cette semi-captivité, avaient été relégués dans des cases minuscules, tapissées d’écrans, où ils passaient leurs soirées. La journée, ils gagnaient ces salles où, assis et désoeuvrés, ils attendaient ce jour où devenus inutiles, on les emmènerait vers une mort souhaitée.

Le travail, presque personne ne se souvenait plus de ce que c’était, sauf quelques vieux et vieilles comme elle, personne ne savait le bonheur de râler contre le métro en retard, le patron énervé, et la paye réduite, mais aujourd’hui, elle regrettait ces Lundis où elle se plaignait de devoir se lever pour aller au boulot, aujourd’hui, elle se répétait sans cesse des poésies apprises par coeur, pour ne pas devenir totalement abrutie par ces cases de bande dessinée, aujourd’hui, elle transmettait, en secret, ces textes à quelques-unes et quelques-uns, rebelles, et comptait sur eux pour transmettre à leur tour leur savoir ancestral.

Si un jour les dômes se brisaient, si un jour l’air pur enflait leurs poumons, ils seraient, au moins, un petit nombre à crier « au loup » avant qu’il ne soit trop tard.

Elle avait fait semblant, devant l’air courroucé de l’I.A. qui avait vu son regard se perdre au-delà de l’album, de s’absorber dans celui-ci.

Au fond d’elle, invisible et secret, il y avait un petit sourire narquois et elle s’était murmuré:  « vous ne gagnerez pas. »

Mona

20' d'écriture - thème imposé

Olive, veux-tu bien aller faire tes devoirs ? Cela fait au moins une heure que tu joues avec les escargots dehors sous la pluie !

1- les escargots ça sert à rien!  2- la pluie ça mouille tous tes vêtements! Alors, ou bien tu viens maintenant ou tu demandes aux escargots mouillés de faire tes devoirs à ta place !  C'est compris ?

J’avais pas le choix, moi Olive, j’ai fait mes devoirs parce que je ne savais pas parler l'"escargot". Plus tard je serais prof d’"escargot" dans un lycée, je veux ! 

Ce métier sera mon travail, et pouet la galette !

Aujourd’hui, je m’appelle toujours Olive, une Olive bien mûre, vous savez les violettes, j’ai 45 ans à ce jour.

Mon noyau, mes balises, ma force c’est mon travail, oui je suis mon propre patron(ne) que dis-je?!  Marre de ces mecs patrons à la cravate serrée et au col si souvent sale et bien caché.

Moi je suis patronne, oui!  Patronne de mes tâches quotidiennes et en plus je gagne mon pain et bien!

C’est tout un art de gagner son pain avec le métier qu’on aime ! Prof je suis à transmettre la magie des langues et aussi de l'"escargot" à mes heures d'étoiles d'enfances si douces.

Tout cela grâce au plaisir de jouer dans la nature avec vers de terre, cailloux, feuilles dans les arbres, rêveries d’étoile en étoile et escargots à antennes mouillées de pluie de gouttes qui mouillent mes vêtements comme disait ma maman.

J’ai pu connaître grâce à cette nature, mon amie, que le jeu est un vrai travail. 

Confucius avait raison et la raison vivante je lui donne à « Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie »

Vive parler l’"escargot", vive la transmettre !

Frédérique de son deuxième prénom Olive

10 minutes d'écriture - thème imposé

Dans le futur, en 2121, le travail de tous... de ceux qui restent du moins... parce que vous le devinez bien, on n'a pas écouté la petite Greta évidemment...

Enfin, le travail du futur, les émis, c'est éboueur. Ben oui, vous croyez quoi ? Qu'en 2121 on est devenu éclairé ? Sage ? Non, non et non les petits copains, on est encore plus dans la merde !

Après un siècle à se disputer sur l'éducation des filles (et seulement dans les régions qui arrangent certains) ou sur l'islamisation de la société, le changement identitaire en Europe, le grand remplacement et j'en passe, eh ben on a finalement convenu de tous se foutre sur la gueule. Et l'industrie de la guerre, c'est la "bestie" du capitalisme et de la société de consommation mais pas trop de la planète, eh non ! 

Du coup, ben au final, après toute cette course pour faire une nouvelle guerre mondiale à coups de drones, bombes biologiques et attaques informatiques, eh ben on a tout bien niqué ! Et tiens la planète, viens pas trop l'ouvrir sinon drone dans ta gueule à toi aussi. 

Alors aujourd'hui, en 2121, Bruxelles Propreté est le premier employeur du pays (oui Bruxelles Propreté parce que tu verrais la gueule de la Belgique en 2121, on est tous Bruxellois maintenant parce que le reste y a plus).

Donc voilà, entre les centres de tri radioactifs et le reboisement on est bien occupé.

 On peut donc voir des gars et des femmes bien sûr(il n'y a plus de choix maintenant, on peut pas être dur au recrutement vu qu'on n'est plus beaucoup), tous habillés en jaune qui montent très tôt dans des camions nettoyer le bordel qu'on leur a laissé à tous nous regarder le bide pendant que la maison brûlait. 

Taïno

20 minutes d'écriture - thème imposé

COMPREHENSIBILITATEUR-COMPREHENSIBILITATRICE

 

Le compréhensibilitateur a pour tâche de rendre compréhensible un discours oral ou un texte écrit dont le niveau de vocabulaire et de style peut ne pas être accessible à tous. Le compréhensibilitateur n’est pas un traducteur mais peut par contre travailler en binôme avec ce dernier. Il a pour devoir de clarifier, simplifier, vulgariser un texte ou un discours obscur pour ceux qui le lisent ou qui l’écoutent. 

Certains compréhensibilitateurs, après avoir suivi la formation adéquate, travaillent également à rendre intelligibles des comportements qui ne le sont pas a priori. Leur travail peut alors s’apparenter à celui du thérapeute (de couple par exemple), ou à celui des analystes économico-politiques. 

Ce métier, apparu récemment, connaît une forte expansion notamment dans les milieux politiques. Depuis l’apparition des compréhensibilitateurs dans les cabinets gouvernementaux, la langue de bois est de moins en moins utilisée.   

Anne

Métiers inédits - 10 minutes d'écriture

La colonie humaine sur cette lune inhospitalière de Saturne n'avait au fond qu'une seule religion : ne pas frayer avec les créatures locales. A côté de cela, l’apartheid ou le racisme colonial faisaient figures de brouillons candides. La politesse passait par le port d'un masque filtrant et des gants étanches pour éviter tout contact avec les créatures les plus microscopiques. Les animaux de plus grande taille étaient parqués dans des zoos sous cloche de verre où ils dépérissaient. Mais le danger le plus craint étaient les lignes, des êtres sans épaisseur, mais remarquablement vifs, qui s’immisçaient entre les gens comme des hologrammes ou des lasers. L'étiquette de la colonie requérait un dégoût et un mépris pour les lignes. Les humains n'avaient pas encore trouvé comment les exploiter, mais ils y travaillaient dur.

Les lignes formaient entre elles des dessins complexes, à la signification sociale très probable, mais étudier leur comportement aurait discrédité le premier colon qui s'y serait risqué.

Douglas Jones était affecté à l'extraction de minerais. Comme une bonne partie des colons, d'ailleurs, le cobalt et le tungstène étant jusque là les seules ressources de cette lune dont la Terre pouvait avoir l'usage. Douglas travaillait en sous-sol, avec une excavatrice intelligente qui dirigeait elle-même ses pinces et ses burins vers les parois prometteuses. Dans l' obscurité de la galerie, Douglas étai coutumier des apparitions furtives des lignes. Douglas était un solitaire, qui était venu sans famille ni compagne. Las d'être muté d'un bureau de poste qui fermait à un autre, il avait accepté la formation au pilotage de l'excavatrice et s'était embarqué pour l'autre bout du système solaire. C'était un homme taiseux et renfermé qui préférait les crépuscules saturniens aux barbecues sur Terre, où il s'était toujours ennuyé ferme. Avec les autres ouvriers, il parlait volontiers de "ces saloperies de lignes", mais quand il se retrouvait seul avec elles, il se contentait de hausser les épaules. Après tout, elles ne le dérangeaient pas plus que cela. Les motifs qu'elles dessinaient parfois devant son pare-brise lui rappelaient ceux du kaléidoscope de son enfance sur Terre.

Percevant peut-être l'absence de réelle animosité de Douglas, les lignes lui apparaissaient d'ailleurs de plus en plus souvent. Douglas se mit, contre toutes les règles de la colonie, à reproduire sur son carnet digital certains de leurs motifs les plus remarquables.

Dans les espaces publics de la colonie, par contre, le racisme anti-lignes atteignait des sommets. On racontait des histoires de morts suspectes, de colons retrouvés vidés de leur sang ou au contraire en état d'hibernation. Douglas restait un peu sceptique. Il avait plutôt l'impression que c'étaient ses collègues et ses voisins qui le vidaient de son énergie. Les choses évoluèrent encore le jour de son anniversaire. Ce jour-là, devant l'excavatrice, les lignes formèrent un motif de fleurs. Douglas en resta pétrifié, ne pouvant croire au hasard. Persuadé désormais que ces créatures lisaient en lui et cherchaient à communiquer, il se constitua deux opinions, l'une de façade avec les autres colons, l'autre dans l'intimité, avec les lignes. Douglas fut alors l'objet d'attentions constantes de la part des lignes, et s’intéressa de moins en moins au rendement de son excavatrice. Paradoxalement, il devient aussi le plus féroce ennemi des lignes en société, comme pour protéger son secret.

Le jour où les lignes reprirent le pouvoir sur la 3e lune de Saturne, embrochant les humains de droites colorées, transformant leurs têtes en pelotes d'épingles, et décimant la colonie, Douglas apparut, nimbé de lignes, aux commandes de l'excavatrice, et l'Histoire retint qu'il mit lui -même à néant la base des Terriens, broyant la seule navette qui aurait permis aux plus chanceux de s'enfuir. Seules les caméras de surveillance témoignèrent, sous les yeux horrifiés de la NASA, de ce que Douglas Jones était devenu le chef de la révolte des lignes.

Il n'est pas bon de laisser un homme solitaire trop longtemps seul dans des galeries sombres. Son destin de taupe et de chef de la guérilla, pas plus que la vie extraordinaire qu'il mena ensuite, seul avec son peuple, personne n'aurait pu les prévoir, pas même ses collègues.

Chantal

Chute imposée - 40 minutes d'écriture

Dégaineur-euse

Le métier de dégaineur consiste à avoir toujours sur soi un objet dont quelqu'un d'autre aura besoin. Le dégaineur a dans sa gaine des objets multifonctionnels qui lui permettent d'aider quiconque a besoin de quelque chose qu'il ou elle n'a pas sur lui. Ainsi, le dégaineur débutant aura toujours dans sa gaine un paquet de mouchoir, un briquet et un bic. En acquérant de l'expérience, il enrichira sa panoplie d'outils disponibles. Le dégaineur aguerri peut dégainer plus de cent fois par jour, et gagner un salaire d'autant de "mercis". 

Anne

Métier inédit

Rayonneur : n.m.

Virginie

Métier inédit

Teneur, teneuse : n. anc. : personne dont le métier est d’assurer le maintien, voire le recul, de la société. Du latin : tener em place => tenir en place.

=> expr : « ton père a laissé traîner ses chaussettes, quel teneur ! »

Delphine

Métier inédit

Mélèzeur 

Une personne qui travaille exclusivement dans les montagnes. Ce travail est très présent dans les Alpes et en Europe centrale. 

Touria

Métier inédit

Vétéraniste : n. personne chargée de rendre hommage à tous les travailleurs pensionnés, à tous les métiers disparus afin de garder intacte l'immense mémoire collective du monde du travail. 

Exemple de travaux dirigés par le vétéraniste : musée des caissières à Auderghem, obélisque des nettoyeuses titres services d'Ixelles. 

Jennifer

Métier inédit

Je ne peux vous parler du métier de ferryboatière que j’exerce depuis vingt ans sans sentir l’émotion m’envahir ! je me sens tellement utile à chaque fois que j’aide les personnes à traverser… traverser quoi et où me demanderez-vous ? mais tout et partout voyons ! on peut traverser les émotions, les conflits, les problèmes, et, traversée ultime, la vie. Mais la plupart le font tout seul me direz-vous ? Bien sûr mais si vous me choisissez comme ferryboatière, ce sera tellement plus doux, tellement plus simple. Je serai là pour vous tendre la main, pour vous donner un mouchoir, pour vous porter lorsque vous n’arriverez plus à traverser tout seul. Je vous chanterai une chanson quand c’est la nuit que vous n’arriverez pas à traverser. Je vous tracerai un chemin sans ronces lorsque vous déciderez de traverser la forêt. Je soufflerai les jours sans vent quand vous traverserez l’océan. Dès que vous aurez à vos côtés une ferryboatière, vous ne traverserez plus jamais seul, vous ne vous sentirez plus jamais perdu : je serai le pont qui vous mènera de vous à vous !

Maryvonne

10 minutes d'écriture - métier inédit

Rationnalisatrice

 

Vous êtes en reconversion professionnelle ?

Avez-vous déjà pensé à embrasser une carrière de rationnalisateur/trice ?

Soyez assuré que ce métier d’avenir est attendu et deviendra très vite indispensable dans de nombreux secteurs.

Notre formation débutera au mois d’avril par une semaine de découverte intensive qui se déroulera sur 5 jours de 11h à 12h.

Elle se poursuivra ensuite par des cours en soirée sur 3 mois : Le 5ième samedi de chaque mois entre 18h et 18h30.

Comme vous l’aurez compris, l’un des premiers apprentissages sera de vous aider à diminuer le temps qui est utilisé en général dans votre vie et celle des autres.

FINI les formations, les réunions, les journées de travail qui n’en finissent pas.

Vous apprendrez également à revoir vos consommations diverses.

FINI les repas interminables et les longues soirées au cinéma.

Cette technique est applicable tant dans la vie professionnelle que dans la vie privée.

 

Nous vous promettons une carrière rémunératrice dès l’obtention de votre diplôme.

Un gain de temps et d’énergie pour tous …

Une promesse de vie un peu terne certe mais qui vous offrira beaucoup de temps pour mieux le perdre.

Isabelle

20 minutes d'écriture - métier inédit