Le temps des cultures (J.Tivolier – Molines)
C’est en avril, alors que la neige a disparu dans la vallée, que le travail de la terre commence ; quelquefois, pour activer la fonte, on répand de la terre sur la neige qui recouvre les champs peu exposés au soleil (Une photo de Doisneau en atteste). On procède ensuite au labour pour l’ensemencement de l’orge et de l’avoine ; on plante ensuite les pommes de terre et on s’occupe du jardinage assez restreint. Les prés sont préparés par l’émiettement du fumier au moyen des fourches et par l’épierrement. En juin se fait la provision annuelle de bois de chauffage et, vers la fin de ce mois, les champs en jachères sont labourés (l’assolement est triennal : Jachère – seigle – orge ou avoine).
En juillet, vers le 10, commence la coupe des foins longs et, successivement pendant la fin de ce mois et le mois d’août, celle des foins courts et de montagne.
La moisson du seigle et celle du froment commencent ordinairement dans les premiers jours du mois d’août et celle de l’orge et de l’avoine en septembre. A la Saint-Barthélemy se fait l’ensemencement en seigle des champs en jachère dont la récolte n’aura lieu qu’un an après. Le regain se fauche vers la Saint-Mathieu et on récolte les pommes de terre vers les premiers jours d’octobre.
Les travaux se terminent par le charriage du fumier dans les propriétés. Le transport s’en fait à dos de bête de somme au moyen de paniers, dits banastes
Banaste
Charrue
Le terrain ne permet guère aux véhicules de circuler ; cependant l’emploi des tombereaux et jardinières s’est généralisé depuis quelques années et cela facilite le charroi dans beaucoup de cas.
Le transport du foin se fait au moyen de grands filets, dit cordiers.
Pour le transport du bois et autres fardeaux, on emploie généralement des cacolets en bois dits cancels, à charnière, pouvant à vide se replier contre le bât.
Renfort de main d’œuvre Piémontaise
La population ne suffit pas aux besoins de la culture, d’autant plus que le travail ne se répartit que sur six mois de l’année et d’une façon tout à fait intense sur quatre. Chaque année, cinq à six cents Piémontais, des deux sexes, viennent en bandes, surtout par le col Agnel, le samedi qui suit le lundi de Pâques, se louer pour les six mois de travaux agricoles, c’est-à-dire jusqu’à la Saint-Luc et au plus tard à la Toussaint.
Passeport saisonnier
Les domestiques sont logés et nourris dans la maison où ils servent