Les cadrans solaires

Le cadran solaire est l'un des premiers objets utilisé par l'homme pour mesurer l'écoulement du temps. Il indique le temps solaire par le déplacement de l'ombre d'une aiguille appelée  le style sur une surface plane appelée la table du cadran.

                Le style indique l'heure du soleil, qui n'est pas la même que l'heure légale, par la direction ou la longueur de son ombre. C'est un axe incliné parallèlement à l'axe de rotation de la terre et l'inclinaison dépend de la latitude du lieu. Le cadran solaire est donc unique car le tracé des lignes horaires dépend de son emplacement. Sur la table sont dessinées un ensemble de graduations : les lignes horaires qui permettent de lire l'heure directement tout au long de l'année. Bien qu'étant un ancien outil de mesure du temps, il est fiable et durable. Il ne retarde pas ou n'avance pas, inutile de le remonter ou de changer une pile. Au 19ème siècle, les techniques d'horlogerie sont déjà bien maîtrisées et l'utilisation de la montre déjà bien développée. Paradoxalement, c'est à ce moment que de nombreux cadrans solaires sont peints sur les façades de maisons queyrassines.

Les cadraniers et leurs supports.

      Giovanni Francesco Zarbula est un cadranier piémontais. Entre 1833 et 1872, il a créé de nombreux cadrans solaires dans le Queyras. Il maîtrisait la technique de la fresque et utilisait des pigments naturels sur un enduit de chaux. Il devait aussi connaître la gnomotique, science qui permet de tracer les lignes graduées. Sa technique de tracé était simple mais uniquement valable à la latitude 45°. Il n'aurait pas pu utiliser cette technique ailleurs. Ainsi le cadran solaire double de l'église de Molines réalisé en 1849 est attribué à Zarbula. Cependant sa signature ne figure pas sur ce cadran qui a sans doute été restauré plusieurs fois.

Au Coin de Molines, on peut voir aussi des cadrans réalisés sur un support en bois.

      Rémi Potey est un autre cadranier du Queyras. Depuis les années 1980, il a restauré des cadrans créés par Zarbula au 19ème siècle et il a peint de nombreux cadrans très colorés sur les façades des maisons queyrassines. Il utilise aussi la technique de la fresque qui demande une grande habileté. Il a fait ses études au Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM) à Rome.

  Joseph  Auvray de l'Atelier Acacia à Montdauphin est aussi un cadranier local. Ses cadrans sont réalisés sur de la lave émaillée puis fixés sur une façade à un endroit précis. La lave émaillée est un support imputrescible, ses couleurs sont stables à la lumière, elle ne se raye pas, ne se tache pas et se nettoie facilement. On en trouve beaucoup au Coin de Molines. Ils sont plus petits que les cadrans où la technique de la fresque a été utilisée.

Le décor

Outre sa fonction de mesure du temps, le cadran solaire est une œuvre particulièrement décorative qui embellit une façade. Si les cadrans de Zarbula sont souvent ornés d'oiseaux exotiques, ceux de Rémi Potey représentent la montagne, sa faune, sa flore.

La devise

Chaque cadran comporte une devise ou une sentence choisie par le propriétaire. Certaines parlent du temps qui passe ou ont un rapport avec le soleil. D'autres ont une connotation religieuse ou nous rappellent des règles morales. Les plus récentes invitent plus à profiter de la vie. Toutes sont à méditer.

Heure du soleil et heure légale

Un cadran solaire indique l'heure du soleil. Pour trouver l'heure de la montre il faut tenir compte du décalage existant avec le méridien de Grenwich et de l'heure administrative (été, hiver). Le calcul n'est pas très facile mais on estime qu'à Molines, en été, il faut ajouter environ 1h35mn à l'heure du cadran pour trouver l'heure de la montre.

Prenez le temps de visiter les hameaux de Molines, vous y trouverez de très belles réalisations.

Visite des cadrans solaire de la vallée de Molines en Queyras, sur le site de Michel Lalos décédé en juin 2023. Son site toujours actif est maintenu par la CCS association spécialisée dans l'étude des cadrans solaire