La Boulaye : La Roche Bazot
Par Roland Niaux
LA BOULAYE - La Roche Bazot
71.30.046
Situation
Arrondissement = Autun
Canton = Mesvres
Carte IGN au 1/25000e = 2826 Ouest-Luzy
Coordonnées Lambert = 737.44/50 - 192.33/41 alt 262
Cadastre 1831 = B4 n°344
Cadastre édition 1985 = AL n°48 "Pré du Gourmandou"
Diocèse = Autun
Ancien archiprêtré = Luzy
Paroisse = Dettey (La Boulaye en 1708)
Le site est en bordure de l'Arroux, rive gauche, à 150m au nord du "Pont du Gourmandoux" et à 2km250 au sud de l'ancienne église de La Boulaye.
Toponymie
Un dénombrement du XVIe siècle désigne "la tour et fief de la Roche aux Bazots, autrement la tour de Gourmandou". Les Bazots sont les possesseurs qui ont donné leur nom à la roche sur laquelle est bâti le château. "Bazot" est une francisation de "Besort", sobriquet médiéval désignant un individu "bistortu", c'est-à-dire infirme. On connaît plusieurs seigneurs portant le nom de "Besort" au XIIIe siècle : en 1263, Guy Besort, chevalier, est seigneur de Villarnout (Bulliot, St Martin, II, p. 114 charte n°74). Geoffroy Besort (peut-être son frère ?) voit ses héritiers qualifiés d' "hommes du seigneur de Glenne" dans un dénombrement des fiefs mouvant de Glenne en 1262 (A. de Charmasse, Cartulaire de l'Evèché d'Autun, p. 207). Ce dernier est sans doute l'ancêtre des seigneurs de la tour de Gourmandoux.
"Gourmandoux" évoque un gour, c'est-à-dire un trou profond de la rivière (Pégorier, Glossaire des termes dialectaux, p. 201. 204)
Vestiges
On voit encore parfaitement la masse rocheuse, support du château. Elle borde la rivière d'Arroux sur 80 mètres de longueur. La partie la plus large mesure 35 mètres. Elle était entourée de fossés de 130 mètres de longueur, détournant l'eau de la rivière. Ils sont encore bien visibles quoiqu'à peu près comblés. La partie la plus élevée, au centre, surplombe le niveau de l'eau de 5 à 6 mètres. On y voit la base d'une tour circulaire d'environ 7 mètres de diamètre.
A l'extrémité nord du site, au bord de la rivière, les roches naturelles sont taillées à la verticale formant un mur impressionnant. Grâce aux animaux fouisseurs, la prospection a permis de découvrir sur le site des tessons d'amphores, de tuiles romaines et de céramique plate à pâte noire (carreaux?) très rustique, peut-être médiévale.
Datation
L'importance quantitative des témoignages céramiques atteste une occupation du site remontant certainement au début de l'époque gallo-romaine. Toutefois, la simple prospection ne permet pas de déterminer s'il y a eu une interruption dans l'occupation et de quelle durée, avant que ne soit attestée par les textes la présence médiévale.
Celle-ci apparaît avec certitude au XIVe siècle, avec l'existence d'une maison forte : le 10 mai 1371, Henry de Longvy reprend de fief du duc de Bourgogne; seigneur de Glenne, la maison forte de Chazeu et, en arrière-fief "la terre de Gourmandet... que messire Girard de Bourbon, seigneur de Montperroux, notre niepz, teint en fié de nous".
Girard de Bourbon épousa entre 1360 et 1417 Beatrix de Trainel. Leur fille Claude porta la Roche au Besort à son mari Guyard de Pontailler.
Dans un dénombrement donné le 20 mai 1549, Claude Rolin, petit-fils du cardinal Rolin, reprend de fief Chazeu et indique, entre autres, la "tour et fief de la Roche aux Bazots, autrement la tour de Gourmandoux qui fut à fié à messire Girard de Borbon". On ignore quand fut abandonnée la Roche aux Bazots, probablement dès la fin du XVIe siècle.
Bibliographie
Courtépée, III, p.156
Annuaire départemental de Saône et Loire, 1839, p.133
Bulliot, Essai sur le Système défensif..., 1856, p.103
Fyot, Chazeu, MSE, XXXVI, 1908, p.13 et 48
J. Richard, les Bourbons de la région de l'Arroux, MSE, LI, fasc.2, 1967, p.104 et s et note 31
Histoire et monuments Canton de Mesvres, p. 40
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