Autun - Tour des Ursulines
Situation
Arrondissement = Autun
Canton = Autun (sud)
Carte au l/25000e = 2825 Est, Autun
Coordonnées Lambert = 749,30/40 - 217 59/65 alt.380
Cadastre 1822 = C2 n° 1336.1337.1338
Cadastre rénové AM 228 à 231
Diocèse = Autun
Paroisse = il semblerait que le Château ait relevé de la paroisse St. Jean-de-la-Grotte, du moins était sur son territoire. La citadelle ou château de Riveau occupait l'extrémité sud de la cité et du castrum, enclavée dans les remparts gallo-romains, constamment restaurés et réaménagés au cours des âges. Au point le plus élevé de la ville, cette extrémité formait une sorte de triangle dont la base (côté nord) mesurait une centaine de mètres et dont les deux autres côtés mesuraient chacun environ 75 mètres. La pointe sud était occupée par le donjon. La surface enclavée était d'environ 2500 m2. De cette pointe sud une bande de terre, formant col, se rattachait aux premières pentes du Mont Jeu dominant la ville. A l'est comme à l'ouest du col, une dépression, occupée par un ruisseau, entourait les remparts jusqu'à la rivière d'Arroux.
Toponymie
Riveau ou Rivault, se trouve aux XIIe et XIIIe. siècles, sous les formes Rebellum, Ribellum ou Rivellum dans les nombreuses chartes de l'époque. Ce terme vient de rivus, rivicellus, ruisseau. Il qualifie admirablement les pentes voisines du château où les sources sont nombreuses. Le quartier porte toujours le nom de Rivault.
Vestiges
Les vestiges encore visibles se limitent à la tour-donjon, bâtie au XIIe siècle, de section octogonale, sur les bases de la tour circulaire gallo-romaine la plus méridionale du rempart. La base circulaire représente à peu près le sixième de la hauteur totale. Le donjon médiéval a été construit avec des pierres de remploi. Il est percé de meurtrières et d'élégantes ouvertures géminées, encadrées d'arcades plein cintre. Au XIXe siècle, le sommet a été garni d'une rambarde en pierre et d’un piédestal en maçonnerie sur lequel une Vierge en pierre a été érigée en 1862. Mis à part le donjon un rempart demeure sur le côté sud-ouest, avec les tours rondes. Seules les bases laissent voir quelques petites surfaces de parements gallo-romains. Les élévations réparées tant bien que mal au cours des siècles, n'ont plus beaucoup de caractères antiques, gallo-romains ou médiévaux. Les autres éléments du château médiéval, tour carrée, rempart nord et rempart sud-est ont totalement disparu.
Datation
La famille de Riveau apparaît clans les textes dès le début au Xlle siècle. Elle tire son nom du lieu de son origine et de son premier fief. Le plus ancien membre connu est, Ponce de Riveau, chanoine de l'Église d'Autun en 1112. On trouve un Barthélémy de Riveau, chevalier, en 1178. C'est l'époque à laquelle fut construit le château, comme le montrent les caractères architecturaux des vestiges du donjon. Au milieu du XIIIe siècle, les Riveau devenaient seigneurs de Montjeu et ce n'est qu'en 1307 que Perrin de Montjeu (un Riveau) acheta de Perreaul de Varennes (d’Igornay), Le fief du Petit Montjeu en Autun et le tiers du château de Riveau (la maison seigneuriale de Montjeu-en-Autun se trouvait devant les fossés intérieurs du château de Riveau). Quelques années plus tard, dans un dénombrement donné au duc de Bourgogne en 1327, Perrin de Mont jeu reconnaissait posséder les deux tiers du château de Riveau. Cette situation ne devait pas durer, car dès la fin du XIVe siècle, Riveau était une citadelle ducale dans laquelle résidait son bailli ou capitaine, puis devint une citadelle royale régie par un gouverneur. Dans les dernières années de son existence, la citadelle de Riveau voyait sa juridiction partagée entre le. Chapitre cathédral, le représentant du Roi et le vierg d'Autun. Au XVe siècle, le château de Riveau servait à la fois de forteresse et de prison. Sa base décrivait au nord un demi-cercle du côté de la ville. C'est là que se trouvait la porte d'entrée, défendue par plusieurs ouvrages extérieurs. Au sommet opposé, côté sud, le donjon dit "Tour des Prisonniers" ou de "François 1er" formait la défense principale. Une petite tour carrée lui était adossée. Le sommet Est était protégé par une grosse tour carrée, dite "la Tournelle". Les deux côtés principaux du triangle - les remparts à l'origine romains - étaient entourés d'une quintuple enceinte : haies d'épines et de pieux, fossés doubles et talus et nouvelle palissade de "pieds de chèvre aiguisés". Ensuite, les remparts proprement dits étaient couronnés d'ouvrages en bois, réunis par des allées protégées, sur les courtines garnies de meurtrières. Cette forteresse fut assiégée en 1591 par le maréchal d'Aumont, avec 8000 hommes durant cinq semaines. Autun était alors une place forte de la Ligue, rebelle à Henri IV. Une brèche fut faite dans le rempart par les canons et couleuvrines des assaillants, mais ceux-ci ne purent pénétrer dans la place. Ils levèrent le siège ayant perdu cinquante morts et soixante blessés. Les défenseurs furent persuadés d'avoir bénéficié de l'aide miraculeuse de saint Léger, premier restaurateur des remparts. La paix revenue, les Autunois demandèrent et obtinrent d'Henri IV la permission de détruire la citadelle dont l'existence ne pouvait que favoriser de nouvelles batailles. Commencée à partir de 1595, la destruction ne fut achevée qu'en 1602. Seule, la grande tour du donjon fut épargnée. Un arrêt du 9 janvier 1647 en concéda l'emplacement aux Ursulines qui le conservèrent jusqu'à la Révolution. Leur couvent fut vendu en 1793 comme bien national, passa entre les mains de plusieurs propriétaires et fut acquis en 1835 par les religieuses de la Visitation, qui le conservèrent jusqu'au départ d'Autun de leur communauté en 1964.
Bibliographie
H. Abord, Histoire de la Réforme et de la Ligue, 1855, I p. 345 II p.63 à 67 et p.223 à 240
A. de Charmasse : Cartulaire de l'Eglise d'Autun, I-II, 1865 p. 6, 21, 109 ; III, 1900, p. 54, 64, 112.
E. Picard, Le Château de Riveau... au XVe siècle, M.S.E., VIII, 1879, p. 235-256.
H. de Fontenay, Autun et ses monuments, 1889, p. 31, 287-291.
Autun-Augustodunum, Catalogue, 1985 (Ch. Sapin, Le Castrum, p. 351-352)
Cadastres
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© Roland Niaux, 2008