Ce mardi 8 avril, nous nous sommes rencontrés à la médiathèque, comme tous les deuxièmes mardis du mois , de 14h à 16h pour échanger sur nos lectures
Le livre d’aujourd’hui était : Quand reviennent les âmes errantes »de François Cheng.
François Cheng est né en Chine mais vit en France depuis 1949. Il est le premier Asiatique élu à l’Académie Française. Universitaire, poète, romancier, essayiste calligraphe, traducteur (Baudelaire, Rimbaud….),il a reçu en 1998 le prix Fémina pour son roman Le dit de Tianyi Sa dernière parution est Cinq méditations sur la mort : autrement dit sur la vie (Pour beaucoup, c’était une découverte de cet auteur)
Nous étions 12 autour de ce livre Certains peu nombreux ne l’ont pas apprécié. L’un éprouvant peu d’attrait pour la: civilisation asiatique, l’autre ayant l’impression de lire la traduction d’un conte chinois loin de la pensée occidentale. Ce qui a surtout déplu est l’absence d’une intrigue , d’une action bien visible .
La majorité d’entre nous a pourtant aimé ce livre .Il est à noter que plusieurs, déroutés à une première lecture, l’ont lu deux fois avant de l’apprécier.
Il est vrai que cette œuvre n’est ni un roman, ni un poème. C’est une méditation sur l’amour, l’amitié, la mort, avec en toile de fond la Chine au 3ème siècle avant notre ère. A cette époque Zheng devient le premier Empereur (Empereur Inaugural) au prix d’une répression féroce (pages 109, 110 111), férocité qui peut déranger le lecteur. Mais les atrocités ne sont pas exposées ouvertement , elle sont comme voilées par le style de l’auteur , sa poésie, la qualité de son écriture , le choix subtil du vocabulaire ; A l’extrême violence du monde et de la réalité ,s’oppose la poésie de l’écriture. A l’horreur s’oppose l’amour et l’amitié entre les trois personnages :Chun-niang, la jeune fille , Gao Jian-li, le musicien et Jing Ko le chevalier, un amour et une amitié tels qu’ils sont sûrs de se retrouver au-delà de la mort et le texte se termine par le « Chant des âmes retrouvées »
L’âme.........
Ce je-ne-sais-quoi qui appelle et répond tout à la fois
Qui répond en résonnant, que plus rien ne délimite
……….
Une vie tendue, par-dessus l’abîme, vers une plus grande jouissance
Ame indivisible
Ame inséparable
D’âme à âme, résonance sans fin