LE GARDIEN INVISIBLE DOLORES REDONDO
Nous étions 14, dont 2 nouvelles lectrices pour entrer dans la nouvelle année . Avant de partager la traditionnelle galette des rois (pardon , pour les puristes, la « couronne » ou pour d’autres , « le royaume » ) et de lever notre verre de cidre à la nouvelle année , en déplorant l’absence de certains habitués , avant donc ces agapes de début d’année, nous avons échangé sur ce roman.(sorti en film sur Netfix en 2017)
Quelques lectrices n’ont pas aimé ce roman : elles ont eu du mal à entrer dans cette atmosphère lourde de légendes ancestrales; Elles ont trouvé contradictoire que le « basajaun » protecteur de la nature soit le premier suspect, et que cette légende soit plaquée sur l’intrigue sans aucun lien . Les personnages ont paru trop caricaturaux et les problèmes de l’inspectrice ne les ont pas émues.
Rien à voir avec un vrai roman noir américain ! Simple sujet de série télévisuelle ! Des passages grand-guignolesques! Coupable vite repéré! Lu « par devoir » ; Voici quelques formules de lecteurs accros aux vrais polards .
Mais même les « contre » ont reconnu la sensibilité de l’auteur dans la description de la nature et la justesse de la documentation pour les recherches de la police scientifique .
La majorité de l’assistance, bien que choquée au début, par le nombre de crimes qui plus est de jeunes adolescentes, et par la présence du gâteau basque sur le victimes, a aimé ce roman. Quelqu’un s’est même dit « avoir été embarquée à fond » dans l’histoire.
L’intrigue policière a souvent paru secondaire, (même si tout le monde a salué la documentation scientifique comme je l’ai dit plus haut)
C’est la plongée dans un village du pays basque espagnol avec ses forêts envoûtantes , sous la pluie ou dans la brume qui a séduit; On est entré dans les mœurs , les traditions , les croyances populaires profondes d’un pays . On a connu des femmes étranges et ambiguës, les sœurs, la tante d’Amaia qui tire les cartes. Quel est leur place dans la vie de ce village?
Ce qui a peut-être le plus captivé c’est le mélange entre l’intrigue policière et la vie personnelle de l’inspectrice Amaia. Elle a fui ce village, celui de son enfance, et doit y revenir pour les besoins de l’enquête. Alors tout le passé qu’elle avait réussi à enfouir dans un équilibre fragile resurgit. Quel passé? Que veut-elle oublier? Quelle souffrance? Trop perturbée par sa propre histoire, elle a du mal à résoudre l’enquête . Il faut qu’elle fasse la lumière sur elle avant de faire la lumière sur les meurtres.
Ce roman n’est pas un vrai policier, c’est plutôt la recherche et la reconstruction d’un individu .
Ce roman n’est pas une grande œuvre littéraire , c’est un roman agréable à lire en cette période de fêtes (oui , malgré les meurtres et la brume))