Compte-rendu de notre réunion du mardi 14 décembre 2021
Akira Mizubayashi Âme brisée
Nous n’étions que 10 ce mardi..... heureusement car nous n’avons pas pu nous installer dans
notre salle habituelle, occupée par des ateliers. La médiathèque n’avait pas prévu notre venue, un
malentendu sur les dates. Peu importe, nos échanges ont été comme toujours sympathiques et
constructifs.
Parmi ceux qui avaient lu ce roman, une seule voix un peu discordante: une écriture trop
froide a-t-on reproché. Mais la lectrice a avoué avoir lu dans une ambiance peu propice à une
profonde attention (télé , bavardages..) et se promet de le relire.
Tous les autres ont été enchantés par ce roman même si la fin a parfois paru trop « conte de
fée» On s’est dit envoûté par ce concentré d’amour, d’émotions, de musique, de délicatesse, de
poésie. Derrière ce langage poétique se cachait aussi des descriptions précises comme celle de
l’atelier de lutherie. On a trouvé aussi des indications culturelles sur la cuisine, les repas, la
cérémonie du thé. Et surtout une approche politique des luttes sino-japonaises de 1938.
Le plus important du roman est sans doute la force des personnages qui dans leur résistance,
dans leurs relations restent dignes, raisonnables, sensés, laissant espérer en l’Homme. Ils montrent
que chacun est libre de son choix, de ses appartenances et, même déraciné, peut rester fidèle à lui-
même. On voit aussi combien l’oubli d’événements graves est impossible : Rei – devenu Jacques-
n’oubliera jamais le moment où son père a été emmené par les soldats chinois et le violon écrasé
sous des pieds ennemis.
Le titre est éloquent : brisée est l’âme du violon , brisée aussi est l’âme du petit garçon.
Lorsque, des années plus tard, le violon sera réparé, le garçon devenu adulte sera-t-il lui aussi
« réparé »?
Et tout ça accompagné de la musique de Schubert !!
Une des lectrice a eu le bonheur de rencontrer l’auteur Akira Mizubayashi au salon du livre
de Brive. Il est tel que son roman le laisse apparaître : calme, serein, ouvert à tous .
Une autre lectrice a fait référence aux romans de notre adolescence de Pearl Buck qui
traitaient des problèmes sino-japonais . Et nous voilà à évoquer nos lectures de jeunesse....
Jonathan Coe Numéro 11
Nous avons ensuite un peu rapidement étudié le roman de Jonathan Coe : Numéro 11
Tout le monde a bien aimé cette violente critique de la société, britannique certes mais pas
seulement ! Les jeux télévisés, la solitude de certaines personnes, les aléas de la gloire...tout est vrai
et inquiétant. On a souligné l’originalité de la construction où les personnages disparaissent et
réapparaissent selon les chapitres qui, au début, paraissent indépendants.
Mais on a déploré le coté trop caricatural, trop stéréotypé des personnages , les outrances et
le fantastique final.
On s’est diverti à cette lecture bien que le sujet soit une violente banalisation de la perte de
toute morale affectant toutes les classes sociales (cf fin du livre: aveu de Livia)