Compte-rendu de la rencontre du 8 novembre 2022 par Monique.
Nous étions 12 + 1 autour de la table et les avis sur le roman La nuit des béguines de Aline Kiner ont tous été chaleureux. Ce roman a été fort apprécié.
Certains connaissaient les béguinages pour en avoir visités, notamment à Bruges. On apprend qu'à Perpignan existe le Béguinage St François, un logement pour seniors (hommes et femmes) qui est aussi un lieu d'échanges.
Chacun reconnaît le caractère historique du roman, lequel est très documenté (coup de chapeau à l'auteure).
On y croise Philippe le Bel, le Pape, les Templiers. On assiste aux bûchers de l'Inquisition.
On se mêle à la foule grouillante des rues de Paris, les odeurs, les couleurs, les cris...
Et puis, on partage la vie de femmes cultivées (veuves ou célibataires) qui cohabitent : un état accepté et financé depuis Louis IX, (saint Louis).
Replaçons-nous dans le contexte : au Moyen-âge, une femme doit être protégée (et contrôlée) par un homme : son père, son mari, son frère...Or, derrière les murs du Béguinage, des femmes sont libres et indépendantes. Certaines gèrent même un commerce à l'extérieur du Béguinage.
Leur indépendance est cependant chapeautée par les Dominicains et l’Église imposera des contraintes, avant d'abolir leur statut.
Dans leur communauté, nos héroïnes ont des caractères bien marqués. On y retrouve défauts et qualités humaines intemporels. Elles feront preuve d'une belle sororité. Certaines useront de jalousie, de vengeance aussi. Une remarque nous montre que ces femmes qui vivent entre elles ressentent néanmoins du désir pour les hommes.
Une colère s'exprime au sujet de la religion. Comment accepter les abus de religieux qui usent du pouvoir que leur donne leur statut pour imposer, emprisonner, écarteler, brûler sur des bûchers ?
Notre réflexion sur la condition féminine se prolonge à partir de cette phrase tirée du roman :
Je ne pense pas qu'il soit bon que des femmes administrent seules leur destin. Ni qu 'elles prétendent à l'instruction. dit un Dominicain à sa cousine, en 1314.
Cinq siècles plus tard, Napoléon et son code affirme : la femme mariée est mineure au même titre que les enfants ....
De nos jours, des Talibans enferment les femmes dans des niqabs et leur refusent l'entrée à l'école.
On termine sur une note réconfortante : les mentalités évoluent...On en veut pour preuve nos grands fils qui aiment cuisiner...
La lecture proposée pour décembre : Le cœur glacé de Almudena Grandes.
La prochaine rencontre aura lieu le mardi 13 décembre.