Compte-rendu de la réunion de mardi 8 avril 2025
D’entre les pierres David Lelait-Helo
Il a été parfois difficile de rentrer dans l’histoire ; une maison qui parle c’est en effet étrange. Pour d’autres cela a été au contraire une raison d’aimer ce roman. Cette maison apportait stabilité, douceur, description et acceptation des faits même terribles (comme sa destruction) par opposition à la fougue de Soledad.
D’autre part, certains éléments ont paru un peu farfelus, ou simplistes par exemple la somme d’argent versée à l’héroïne pour qu’elle taise sa grossesse ou les retrouvailles de la grand-mère et de l’enfant. Il faut accepter cette part de fiction du roman.
Après ces petites remarques, tout le monde a été d’accord pour louer ce livre.
D’abord on a beaucoup apprécié le style, le vocabulaire, la poésie du texte. Un texte vraiment très agréable à lire.
Ensuite, on a aimé la façon de l’auteur de nous donner un « cours d’histoire » : on a appris comment s’est crée l’Argentine, de gens « descendants des bateaux » ; on a révisé l’histoire plus moderne du pays avec la personne d’Evita Péron, une allusion aux « mères de la Place de mai », le sort des enfants volés et placés, les lâchers de prisonniers dans le fleuve depuis un avion…
L’auteur raconte tout cela sans s’appesantir sur la cruauté des événements, avec calme et même un certain humour quand il évoque les premiers conquérants.
Attention donc, cette belle langue ne doit pas nous cacher la réalité et l’horreur des faits. L’auteur a-t-il desservi l’histoire du peuple argentin en l’enrobant de poésie et de bons sentiments chez certains personnages ? Ne nous laissons pas prendre… surtout que certaines des cruautés évoquées ne sont pas seulement du passé mais on retrouve des faits semblables dans l’ actualité. Alors restons vigilants ! Allions le plaisir de la lecture d’un beau texte à la conscience de la dureté du monde.