Toutes les vagues de l'océan

Toutes les vagues de l’océan

Ce mardi 11 décembre, notre réunion a été plutôt rapide. Nous avons toutes et tous beaucoup aimé ce roman long mais facile à lire.

Facile pour le style ; L’auteur nous présente des personnages complexes aux parcours complexes sur un ton neutre, coulant, facile ; C’est un peu plus ardu pour le repérage des lieux et du temps puisque les chapitres nous emmènent en alternance de Barcelone en 2002 puis 1936, 1938, 1967 à Moscou puis en Sibérie en 1933 et 1934 en passant par Argelès en 1939, la Pologne en 1941, Berlin en 1945. Ces coupures dans la chronologies étaient les bienvenues, elles nous ont permis de souffler, de se poser après la lecture de chaque chapitre.

En effet ce roman était facile à lire mais bien plus difficile à supporter était l’histoire !

Même si ce roman a reçu le grand prix de littérature policière en 2015, nous ne l’avons pas considéré comme un policier. C’était bien plus une fresque historique et politique sur le communisme, le Goulag, le franquisme, la guerre civile en Espagne, la deuxième guerre mondiale… .enfin sur toutes les horreurs du XXième siècle. C’est une construction littéraire et historique extraordinaire .

Nous avons été horrifiés de voir comment un jeune être idéaliste, plein de bonne volonté peut devenir un monstre qui ne peut plus échapper à l’horreur. Il est pris dans un engrenage et reste toute sa vie sur la voie de la violence même dans sa famille . Tous les personnages du roman sont des êtres malfaisants, traîtres, manipulateurs . Ils ont eu une enfance horrible qui peut expliquer cela et ils sont embarqués dans un contexte historique tout aussi horrible . Comment être bon dans ces conditions ? Il y a dans ce roman de quoi s’inquiéter sur la nature humaine : la part noire de l’être humain est-elle la plus forte? Surtout quand il est pris dans une foule ? Y-a-t-il une rédemption possible?

Seules lumières dans ce roman: un médaillon , fil rouge de l’histoire et l’amitié née de l’enfance qui perdure entre deux personnages que tout oppose à l’âge adulte (Ramon et Elias)

C’était assurément un roman bien noir mais très riche en histoire, politique , psychologie et donc véritablement passionnant.