Le baiser de la femme-araignée de Manuel Puig
Mardi 10 mars 2020
Nous étions vraiment peu nombreuses ce mardi à la médiathèque, 8 seulement . Occupations diverses, voyage ou raison de santé tenaient les autres loin de cette réunion . Espérons les revoir le mois prochain!! C’est pourquoi nous nous sommes séparées dès 15 heures.
Deux ou trois lectrices n’ont pas beaucoup aimé ce livre : mélange gênant des dialogues des deux héros aux récits des films ; invraisemblance car le monde de la prison n’est pas habituellement ressenti comme tel avec amitié et entraide entre codétenus, fatigue à la lecture des notes en très petits caractères au bas des pages …
D’autres ont beaucoup aimé ces récits de films - films anciens que Molina raconte à Valentin pour lui faire passer le temps et se sont plus attachés à cela qu’à l’intrigue .
D’autres enfin ont bien aimé ce livre , voici pourquoi:
C’est un « tour de force littéraire « car tout le roman ou presque est un dialogue;
Dans ces dialogues s’exprime un grand amour de ces hommes pour leur mère et surtout de Molina pour Valentin -la réciprocité a été mise en doute par certaines, affirmée par une autre. Cet amour commence par les soins que Molina prodigue à Valentin souvent malade et finit par une relation charnelle .
Les co-detenus sont doublement prisonniers, de la prison matérielle bien sûr mais aussi Valentin de ses idées politiques qui font qu’il passe son temps à étudier , et Molina de son homosexualité qui fait qu’il se prend pour une femme, agit comme une femme à l’égard de son compagnon , parle de lui au féminin .
La fin du roman est étonnante :Molina enfin libéré est tué par les amis de Valentin alors qu’il l’a toujours aidé en prison et qu’il n’a pas cherché à connaître ses intentions alors qu’il était en quelque sorte « payé » (poulets confiture etc ) pour le faire. Il a refusé la trahison et il est mort en martyr.
Donc un roman sur lequel , comme toujours , il y avait beaucoup à dire .
Les commentaires sur ce roman nous ont entraînées à échanger sur l’homosexualité et à nous amuser de l’innocence de notre jeunes année !!
Nous avons aussi évoqué le problème juif en citant le roman de Stefan Sweig » le monde d’hier » et » le dernier des justes » de André Schwarz-bart
Et comment se réunir sans évoquer le coronavirus et les violences faites aux migrants ?