Banzo , mémoires de la favela de Conceiçao Evaristo
Ce que nous avons lu n’est pas vraiment un roman ; c’est plutôt un témoignage de la vie dans les favelas, vie vue par des yeux d’enfant. C’est une petite négrillonne , Tite’Maria, qui rapporte tout ce qu’elle a appris dans son enfance à travers la vie de différents personnages : Onc’Toto, le nègre Alirio, Ditinha, Mémé Rita etc. personnages tous plus savoureux les uns que les autres aux aventures pas vraiment gaies . Tite-Maria enregistre tout dans sa tête en se promettant bien de le raconter un jour quand elle pourra écrire (car elle est la seule à aller à l’école et à montrer une grande curiosité pour tout ce qui l’entoure )
Ces témoignages ne sont pas plaqués les uns à la suites autres , les personnages réapparaissent de temps à autres ce qui a parfois pu perturber la lecture .
L’absence de référence à une époque précise, à un cadre spatial défini, à un contexte historique a gêné certains lecteurs . On peut voir ce texte comme une évocation de la misère universelle, misère hélas pas encore éradiquée de nos jours .
Il y a de la misère , beaucoup de misère : les femmes travaillent à laver le linge des Dames en utilisant un des trois robinets de la favela pendant que les hommes boivent et bavardent. Mais il y a aussi beaucoup d’amour , de l’entr’aide du moins tant que la menace de destruction de la favela n’est pas trop précise . On constate qu’à cette époque, il n’y avait pas de violence, plutôt une sorte d’acceptation de la vie telle qu’elle était et peut-être peut-on voir poindre une lueur d’espoir de changement quand la favela est détruite et qu’il faut s’installer ailleurs. Espoir malheureusement vite déçu !
Ce livre présentait donc un grand intérêt ethnographique , le style en était fluide . Donc beaucoup l’ont aimé .
Une lectrice a ensuite présenté
Les mains du miracle de Kessel
L’aube à Birkenau de Simone Veil
Retour à Birkenau de Ginette Kolinka
Rappel : Pour mardi 10 mars on a choisi
Le baiser de la femme araignée de Manuel Puig
ou La guerre de la fin du monde de Vargas Llosa