DRISS CHRAÏBI L’inspecteur ALI
C’est sur ce roman que nous devions échanger, mais avant d’en arriver là nous avons débattu de bien d’autres sujets.
D’abord nous avons décidé de modifier nos horaires en fonction des heures d’ouverture de la médiathèque : désormais nos rencontres débuteront à 14h 15. Notons bien que le mois prochain, nous nous retrouverons le mercredi 9 mai, la mardi 8 étant un jour férié.
Nous avons partagé des nouvelles de deux anciennes lectrices: Anne-Marie et Marie-Ange que nous aimerions bien revoir parmi nous .(Je viens d’appeler cette dernière, elle vous envoie son « bonjour »)
Nous avons décidé d’aborder la littérature de Madagascar. Quelqu’un s’est alors souvenu d’avoir lu dans sa jeunesse un roman intitulé « Monique à Madagascar » dans le bibliothèque verte que tous les lecteurs de notre âge ont connue; Et là , grande diversion: La bibliothèque verte? Un bien ou un mal? Un bien car cela nous a donné le goût de la lecture et des aperçus sur de grandes œuvres . Un mal car ces aperçus étaient réducteurs de l’oeuvre et ont peut-être faussé notre connaissance. Connaissance réduite vaut mieux que pas de connaissance du tout , certes, mais on a souligné la malhonnêteté des éditeurs qui ne précisaient pas que nous avions sous les yeux un abrégé ou une adaptation . Mais étions-nous capable dans notre jeune âge de lire par exemple « Les Misérables » en intégralité ? Nous avons savouré l’histoire de Gavroche, de Cosette mais nous étions loin de l’oeuvre totale. Mais il y a pire: les abrégés de notre époque sont encore abrégés pour les jeunes lecteurs de maintenant !!! alors, la bibliothèque verte , ce n’était pas si mal !!
Nous avions choisi de lire pour le mois de mai « Tropique de la violence » de Natacha Appanah mais un lecteur vient de me signaler que ce roman ne paraîtra en livre de poche que le 17 mai. Donc , si vous le voulez bien , on va garder Natacha pour le mois de juin et pour le 9 mai, on va lire NOUR 1947 de Raharimanano Jean-Luc. ; Désolée pour ce contre-temps .
Nous avons ensuite évoqué la saison 2018-2019 . Plusieurs choix s’offrent à nous :
1 Continuer notre tour du monde en lisant la littérature des ou sur d’autres pays ou continents
2 Choisir parmi les livres de poche venant de sortir
3 Proposer individuellement un livre aimé à la lecture de tous
4 Choisir un auteur et le garder pour une période
5 Choisir un thème et lire trois ou quatre livres sur ce thème.
Nous prendrons la décision en juin … et si nous la prenions autour d’une table de restaurant ?
Il a été aussi débattu du contenu des livres choisis : sérieux ou divertissants? On était plutôt pour des livres sérieux, même un peu difficiles qu’on ne lirait pas spontanément au coin de la cheminée ou sur la plage. On a gardé le souvenir de « La Montagne Magique » qui nous a donné du mal mais que nous étions tous heureux d’avoir lu. Sérieux ne voulant pas dire triste ou violent.
Après tous ces préambules, nous en sommes venus au roman du jour.
Deux lectrices n’ont pas du tout aimé , mais pas du tout!
Certaines ont été déroutées par la construction faisant alterner paroles du narrateur lui-même et paroles de son personnage intérieur (Ali). Et surtout par le langage ordurier des enfants !
Plusieurs ont été décu-e-s car, se fiant au titre , ils -elles (l’écriture inclusive a été abordée dans nos discussions pour être rejetée, donc je ne l’utiliserai plus, ouffff) attendaient un policier avec meurtre et énigme, or rien de tout ça!
Ce n’était pas un policier mais ce n’était pas non plus une confrontation de deux civilisations comme la 4ième de couverture le laissait entendre . Déception pour d’autres!
Mais ce roman a été lu avec plaisir par beaucoup d’entre nous car si certains passages (à l’université par exemple) étaient un peu longs d’autres étaient drôles, amusants, légers.( l’épicier par exemple, le ministre, l’histoire du compte en banque, de l’âne) . Ceux qui n’ont pas aimé ont trouvé ces passages excessifs , caricaturaux et se sont sentis mal à l’aise de lire de tels propos sur les marocains de la part d’un auteur justement marocain.
On laissera le mot de la fin à quelqu’un qui a vécu là-bas et qui est plus apte à juger ce roman: Roman difficile à analyser, roman plaisant où on reconnaît l’ambiance, les plaisanteries du Maghreb, roman courageux car l’auteur ose se moquer des ministres, du Coran … Pourrait-il être écrit et publié maintenant?
Pour terminer notre rencontre nous avons pris note des livres à lire:
- L’art de perdre de Alice Zeniter
- Le dernier lapon , la montagne rouge, le Détroit du loup de Olivier Truc
- Le collier rouge e Jean-Christophe Ruffin
- Plus jamais seul de Caryl Ferey
- Notre Dame du Nil de Scholastique Mukasonga
et pour finir nous nous sommes posé les questions toujours sans réponse sûre : qui est Héléna Ferrante ? Pourquoi autant de succès alors que le troisième et quatrième livre de sa saga sont un peu décevants ?
Ainsi finit notre rencontre littéraire de ce mardi 10 avril