OMAHA BEACH : Les Américains

1st Infantry Division

" Big red one "

29th Infantry Division

" Blue and gray "

La portion de côte codée sous le nom d'Omaha est une plage située entre Vierville sur Mer à l'Ouest et Colleville sur Mer à l'Est. Cette plage, de six kilomètres de long, est bordée de chaque côté par des falaises allant jusqu'à une soixantaine de mètres de haut s'enfonçant directement dans la mer. La plage elle-même est dominée par un talus herbeux d'une quarantaine de mètres de haut avec une pente présentant une forte déclivité.

Encastrée entre des falaises, cette plage ne possède que cinq issues de qualité variable.

Quelques cinq kilomètres à l'Ouest de la plage se trouve la Pointe du Hoc, falaise rocheuse d'un peu plus de trente mètres de hauteur.

La défense de ce secteur côtier est confiée à la 716 ID et à la 352 ID. L'épine dorsale de ce système de défense repose sur les points d'appui WN installés en bordure de plage et qui interdisent l'accès aux vallées de sortie; aucun ouvrage betonné ne se situe à l'intérieur des terres. De plus les régiments d'artillerie de la 352 ID installés quelques kilomètres à l'intérieur, entre la Cambe et Formigny, tiennent sous le feu d'environ 24 pièces de 105mm à 150mm les six kilomètres de plage.

Secteur Omaha Beach

Parmi les moyens passifs de défense on trouvera les murs et fossés anti-chars présents le long de la plage ainsi que les différents obstacles de plage : pieux, tétraèdres, éléments "C" et porte belge.

Les Objectifs :

Le but du débarquement dans ce secteur est d'établir une tête de pont allant de Port en Bessin à la Vire et de pousser ensuite vers Caumont et Saint-Lô en même temps que la seconde armée britannique. Une fois les plages passées, les unités devront s'enfoncer vers l'intérieur pour atteindre une ligne allant de Isigny à Tour en Bessin. De plus les troupes devront faire la jonction avec les Rangers débarqués à la Pointe du Hoc à l'Ouest et le 47th Royal Marine Commando Britannique à Port en Bessin à l'Est.

L'invasion :

Les conditions météorologiques, le courant de marée et la mauvaise visibilité vont complétement désorganiser les plans prévus pour les compagnies d'assaut de la première vague. Les bombardements péliminaires effectués par l'aviation ont manqué les WN car les bombardiers, sans visibilité, ont allongé très légèrement leur largage, dispersant leurs bombes dans l'arrière pays. Ce sont des défenses allemandes intactes que les huit compagnies de la première vague vont devoir affronter.

Les blindés prévus pour supporter l'assaut des premières compagnies sont également manquants. Les chars DD du 741st Tank Bton mis à l'eau au large ont coulé sous l'effet de la mer démontée; Seuls deux chars sur 29 des compagnies B et C atteindront le rivage.

A 06 h 30 les LCA et LCVP approchent de la plage et le feu allemand se déchaine. Les rampes s'abaissent et c'est l'enfer. Les GI's découvrent une plage lisse, sans aucun endroit ou s'abriter et constamment balayée par les mitrailleuses, canons et mortiers allemands. De plus la plupart des barges ont dérivé vers l'Est à cause du fort courant de marée et les hommes se retrouvent en des endroits qui ne sont pas les leurs, mélangés à d'autres groupes d'autres compagnies.

Elements du 1/16 Inf Rgt

( Robert F. Sargent - USASC )

La compagnie A/116 perd pratiquement tous ses officiers dans le premier quart d'heure, les hommes sont prostrés en bordure de l'eau ou derrière les obstacles et refusent d'avancer, paralysés par la terreur. A part en quelques endroits le scénario est partout le même: des hommes abrités derrière la levée de galets, les véhicules détruits, les obstacles ou bien allongés en bordure de l'eau et progressant en même temps que la marée montante.

Les renforts de la deuxième vague qui commencent à débarquer à partir de 07 h 00 subissent le même sort et les pertes humaines et en matériel s'accumulent avec le temps qui passe.

Néanmoins à partir de 08 h 00 et sous l'impulsion d'officiers débarqués, de petits groupes vont s'organiser et partir à l'assaut des premiers points d'appui. En dépit des nombreux morts, des pertes d'équipements et de la désorganisation, les troupes d'assaut ne restèrent pas clouées au sol mais furent encouragées, portées et inspirées par quelques officiers et sous-officiers qui, bien souvent, en prirent la tête. Ces premières pénétrations influencèrent le reste de l'action du jour J sur Omaha Beach.

La première condition d'amélioration de la situation sur la plage était de faire avancer les véhicules vers l'intérieur des terres. Cela fut possible après que les destroyers et l'avance du 18th Infantry Regiment eurent balayé la resistance allemande à la sortie E-1.

Le LCI 553 accoste à Fox Green

( USA Signal Corps )

Dès le début d'après midi l'avance des véhicules put commencer dans la vallée du Ruquet. Pour les autres vallées de sortie, les efforts effectués pour les rendre praticables ne furent couronnés de succès qu'en fin d'après midi.

La fin de la journée :

L'attaque sur Omaha Beach avait réussi mais cela avait été beaucoup plus difficile que prévu. En général, seul un commencement de nettoyage et d'organisation sur les plages avait été effectué. Les pénétrations effectuées le matin par des groupes relativement faibles avaient manqué de puissance pour pouvoir s'enfoncer à l'intérieur des terres. Une resistance ennemie acharnée avait réduit l'avance à une bande de terre n'ayant pas plus de 2400 mètres dans la région de Colleville. Derrière les positions US avancées, des groupes ennemis continuaient à résister.

Bien sûr aucun des objectifs assignés à la 1st Infantry Division pour le 6 juin ne put être atteint; ni la pénétration vers la nationale 13, ni la jonction avec les troupes britanniques à Port en Bessin ou bien celle avec les Rangers de la Pointe du Hoc.

Alors que la nuit tombe et que le premier bilan peut être fait, il faut s'accorder que ce débarquement est passé tout près du desastre. Seulement 100 tonnes de matériel ont pu être débarquées sur les 2400 prévues mais surtout les pertes humaines furent énormes. Sur les 34.000 hommes débarqués les Américains enregistraient environ 4.720 pertes sur cette bande de plage dont le nom allait devenir " Bloody Omaha ".