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Héritière des régiments étrangers au service de la France, la Légion étrangère est créée le 10 mars 1831 par ordonnance du roi Louis-Philippe qui spécifiait sa vocation à servir hors du territoire du Royaume (cette exclusive a été levée). Elle rassemble depuis les différents corps étrangers de l'armée française, dont les Gardes Suisses, issus de la Paix perpétuelle signée après la bataille de Marignan, le régiment Hohenlohe.
Au commencement, la Légion constitue un moyen très efficace pour retirer les éléments les plus « indésirables » de la société française du XIXe siècle. Ses rangs sont remplis de meurtriers, d'évadés, de mendiants, de criminels de droit commun et d'immigrés non désirés. Elle commença sa formation à partir de soldats de métiers, qui étant au chômage n'avaient qu'à foncer vers cette opportunité ainsi que de révolutionnaire venus de toute l'Europe (Immigrés etc.). Mais souvent les étrangers qui avaient quitté leur pays n'avaient plus de pièces d'identité.
Ainsi pour faciliter l'engagement de ces étrangers, le législateur autorisa l'engagement sur simple déclaration d'identité. C'est un peu une sorte de deuxième chance que la Légion offrait à ses étrangers (révolutionnaires, immigrés, etc.). Une grande partie du mythe de la Légion, et du mystère qui entoure le légionnaire, vient de cette "deuxième chance" que la Légion offre à ceux qui acceptent ses règles. La loi du 9 mars 1831 (entérinée par décret d'application le 10 mars) pose ainsi les deux principes essentiels qui fondent, encore aujourd'hui, la particularité de la Légion : le service à titre étranger et la possibilité de servir sous identité déclarée.
Elle conquiert un de ses plus beaux titres de gloire au Mexique le 30 avril 1863 lors du combat de l’hacienda de Camerone. Ce combat dont le nom est inscrit sur tous les drapeaux de la Légion, reste le symbole de l’exécution intégrale de la mission jusqu’au sacrifice total. Depuis 1831, ce sont plus de 35 000 légionnaires qui sont tombés aux champs d'honneur
"Étrangers devenus fils de France, non par le sang reçu, mais par le sang versé".
La légion a traversé le temps en s'adaptant et améliorant son armement ainsi qu'aux nouvelles techniques et missions.
TRADITION ET SYMBOLIQUE :
Depuis 1863, la Légion étrangère conserve un prestige qui ne se dément pas. Le secret de cette longévité ? Des traditions solidement ancrées et des symboles transmis de génération en génération : du « vert et rouge », au pas lent de ses unités en passant par les pionniers et « Le Boudin » (chant de marche de la Légion).
Les Tenues
Le Képi Blanc
Le képi blanc est le symbole du légionnaire dans le monde entier. A l'origine, il s'agissait en fait d'un couvre képi de couleur kaki, comme en portaient toutes les unités qui participaient à la pacification du Maroc. A la Légion, sous la double action du soleil et des lavages répétés, il prit vite un aspect immaculé et devint l'objet de fierté des anciens.
La Cravate Verte
Les cravates venaient à point nommé pour équiper les formations de la Légion au sein desquelles cet effet d'habillement faisait cruellement défaut. Elle devint réglementaire en 1946.
Le Béret Vert
Initialement, cette coiffure fut adoptée par les légionnaires des bataillons étrangers de parachutistes du corps expéditionnaire d'Indochine en 1948, tandis que les autres formations de Légion avaient conservé leur képi blanc.
A partir de la Guerre d'Algérie, l'usage du béret vert fut généralisé à l'ensemble de la Légion.
Les Epaulettes de Tradition
Les épaulettes portées sur la tenue de parade ont pris leur allure définitive, à corps vert et coutures tournantes rouges, dès 1868.
Ces couleurs vert et rouge ont été héritées des Suisses de la 2ème Légion de 1835. On les retrouve également sur les fanions des unités élémentaires.
Les Plis Légion
Les légionnaires portent sur leurs chemises et chemisettes de tenue de sortie une série de plis à l'ordonnancement parfaitement codifié qui donnent à ces effets réglementaires une élégance particulière. Les plis de leurs chemises est un moyen simple, concret et très efficace de leur expliquer ce que "travail bien fait" signifie.
La Ceinture Bleue
A l'origine, c'était un accessoire destiné à protéger le personnel servant outre mer des affections intestinales. Elle se portait alors sous les vêtements. Peu à peu, elle prend place sur la veste ou sur la capote, par coquetterie.
La tenue des Pionniers
Les pionniers portent la barbe et le tablier de buffle et défilent la hache sur l'épaule. Ils rappellent la vocation de soldat bâtisseur du légionnaire.
Selon une tradition reprise de la Grande Armée, ils sont placés en tête des défilés, et ouvrent la route.
Les Fêtes
Deux fêtes ont un éclat particulier à la Légion : Camerone, fête de la tradition militaire légionnaire, et Noël, fête de la famille légionnaire.
Camerone 1863 :Ils furent ici moins de 60, opposés à toute une L'anniversaire du combat du 30 avril 1863 est célébré de manière solennelle partout où se trouvent des légionnaires. La cérémonie a lieu à Aubagne. Il y a une prise d’arme qui traditionnellement et suivie d’une journée porte ouverte a laquelle sont invité les ancien et les habitants d’Aubagne Mais elle date seulement du début du siècle. La main en bois du Capitaine Danjou récupérée deux ans après la bataille est la plus précieuse relique de la Légion étrangère.
Ils furent ici moins de 60, opposés à toute une armée. Sa masse les écrasa. La vie plutôt que le courage abandonna ces soldats français, le 30 avril 1863 ".
Noël : fête de la famille légionnaire ; pour la plupart des légionnaires, la légion, c’est leur famille et leur patrie. « Legio Patria Nostra ». C’est pour cela que tous les hommes de la Légion, officiers, sous-officiers et hommes du rang se retrouvent la nuit de Noël autour de crèches, de cadeaux et de chants.
Chants et musique :
La Musique de la Légion étrangère compte une soixantaine d'exécutants. Sa réputation dépasse largement les frontières et elle se produit en moyenne quatre à cinq fois par an dans des tournées à l'étranger. En formation de défilé, elle se distingue des autres musiques de l'armée française par ses fifres, son chapeau chinois, par un port du tambour particulier (cercle inférieur au niveau du genou) et par une cadence puissante et majestueuse, de 88 pas à la minute (contre 120 pas à la minute pour les autres unités).
Elle a donc des musiques de « marche » spéciales dont la plus connue est sûrement Le Boudin.
Il s'agirait du rouleau parfait de la toile de tente fixée sur le sac et que l'on appelait volontiers « boudin ».
RECRUTEMENT :
Quelles que soient votre origine, votre religion, votre nationalité, quels que soient vos diplômes et niveau scolaire, quelles que soient votre situation familiale ou professionnelle, la Légion étrangère vous offre une nouvelle chance pour une nouvelle vie.
Compte tenu du fort taux de sélection à l'engagement (environ 1 engagé sur 6 candidats en 2006), celle-ci ne recrute, comme légionnaire, que des hommes.
Même en ayant une moyenne d’âge de 23 ans, la Légion recrute de 17 (avec autorisation parentale pour les mineurs) à 40 ans, et quelle soit la situation familiale (marié, célibataire…) du candidat, l’engagement se fera automatiquement sous statut de célibataire.
Après avoir été certifié apte physiquement et en tous lieux à l’engagement, sous présentation d’une pièce d’identité, la sélection se fera essentiellement sur tests psychotechniques et physiques.
FAITS D'ARMES :
Camerone (Mexique), le 30 avril 1863 : bien qu'il s'agisse pour la Légion d'une défaite, elle est commémorée par les légionnaires avec autant de ferveur que par les Mexicains, qui reconnaissent sans réserve le courage des Légionnaires (ceux-ci ne se rendirent que lorsqu'il ne resta que trois combattants !). Histoire
Tuyen Quang (Tonkin) en 1885 : six cents légionnaires sont encerclés et assaillis par vingt mille Chinois et leur résistance dure pendant trente-six jours avant l'arrivée de renforts.
Elhri le 13 novembre 1914 : plus de six cents légionnaires sont anéantis à Khénifra.
Kolwezi (Zaïre) en 1978 : les parachutistes de la Légion étrangère, à plusieurs milliers de kilomètres de leurs bases, interviennent à Kolwezi, au Zaïre, pour délivrer des Européens retenus en otage par des rebelles.
Djibouti, 3 février 1976 : soutien au GIGN lors de la libération d'enfants français pris en otage par des membres du FLNC dans un bus scolaire à Loyada.
Première Guerre du Golfe : la Légion Etrangère participe aux opérations terrestres au cours de l'opération Daguet.
Avec quelques interventions et opérations extérieures :
1969-1971 : intervention au Tchad
Liban : durant la première guerre du Liban (début des années 1980), le 2e régiment étranger de parachutistes est chargé d'extraire Yasser Arafat, pris dans une souricière à Beyrouth. Cette opération est lancée après que Paris eut arraché un accord avec Israël afin de préserver la pérennité politique de l'OLP.
1991 : Pendant la guerre du Golfe en 1991 la Légion étrangère participe aux opérations terrestres au cours de l'opération Daguet.
1992 : Cambodge et Somalie
1993 : Sarajevo ex-Yougoslavie
1995 : Rwanda
1996 : Centrafrique
1997 : Congo-Brazzaville
2002-2003 : opération Licorne en Côte d’Ivoire