LES AIDES AU DÉBARQUEMET: LA DECEPTION

Le terme "déception" qui sera souvent rencontré signifie les actions destinées à décevoir l’adversaire c’est-à-dire à lui donner une idée inexacte de ses intentions, à induire en erreur ses sources de renseignements. En bref, la "déception" consiste à donner à l'adversaire l'idée la plus fausse possible de la réalité qui lui est opposée.

Au cours de l'année 1943 se sont progressivement intensifiés les bombardements aériens alliés sur le continent afin affaiblir le potentiel industriel allemand. Néanmoins, cette action est lointaine et n'agit pas au profit direct de l'assaut "Neptune". C'est donc dans ce but qu'un plan de déception est établi, lequel a pour objet de laisser Hitler et Rommel dans l'incertitude sur le lieu du futur débarquement : ce plan prévoit la destruction des voies ferrées, viaducs  et un encagement de la zone entre Seine et Loire par la destruction méthodique des ponts sur ces 2 fleuves : 3/4 des ouvrages franchissant la Seine sont détruits au 5 juin.

Les bombardements, par leur large répartition, contribuent également à entretenir l'incertitude sur la localisation des projets de débarquement ; ils rentrent en fait dans le plan de déception conçu et commencé depuis septembre 1943, appelé "Fortitude".

Le plan "Fortitude" a pour objet de créer auprès du commandement allemand l'élément de surprise nécessaire au succès allié, en lui dissimulant la vérité, et en lui faisant croire des informations inexactes.

La vérité est difficile à cacher, car la formidable concentration des forces terrestres, aériennes et navales dans et autour des îles Britanniques ne peut échapper à l'observation allemande, même entravée par la maîtrise de l'air alliée presque totale.

La dispersion des forces réunies sur la totalité du territoire britannique, rendue nécessaire par leur densité, ne permet guère d'identifier la direction de l'attaque à venir. Cependant, l'activité plus importante des mouvements portuaires du sud-ouest de l'Angleterre a du être camouflée par une activité factice à l'est ; Ce camouflage sera poursuivi jusqu'au débarquement, et même après, afin d'entretenir dans l'esprit du commandement allemand la menace d'un deuxième débarquement : l'imagination des services de renseignement alliés est débordante.