The Heritage Project

Albert Schweitzer a dit que ‘’Le bonheur est la seule chose qui se double si on le partage.’’ Les élèves de 6e année ont compris que, pour être heureux, il faut veiller à ce que les autres le soient aussi. C’est ce don de soi, qu’ils ont offert aux résidents de la RPA, qui aura changé le quotidien de nos aînés pour le meilleur. 

Informations supplémentaires auprès de Madame Marie-Line Cloutier, accompagnatrice du projet : marie-line.cloutier@cssdd.gouv.qc.ca

Nature du projet 

Les élèves de 6e année de l’école Sainte-Geneviève ont le cœur sur la main et souhaitent toujours s’investir dans le bien-être des autres. Malgré leur jeune âge, ils ont compris que tous peuvent jouer un rôle actif dans la communauté et que certaines personnes ont moins de chance dans la vie ou sont plus laissées de côté. Après s’être interrogés collectivement sur le thème du bonheur et du confort, les élèves ont conclu que pour être heureux, il faut notamment aider les autres et partager notre bonheur. Ils ont aussi déterminé que le bonheur est dans la famille et les amis. Les élèves ont toutefois rapidement mentionné que certaines personnes n’avaient peut-être pas d’amis ou de familles et qu’ils pouvaient avoir besoin d’aide. Ainsi est né le désir d’aider une partie de leur communauté, se retrouvant en nombre, pourtant souvent oubliée : les aînés. La classe de 6e de Marie-Line Cloutier a établi dans les dernières années un partenariat avec une Résidence Privée pour Aînés (RPA) du quartier. Les élèves ont donc décidé de leur partager un peu de bonheur pendant le temps des fêtes. Ils ont fabriqué des pots de bonheur. Ils ont décoré des vials de médicaments vides, les ont remplis de pensées positives en anglais et en français et les ont remis en personne à la résidence avant Noël. Ils ont aussi eu le désir de communiquer directement avec les aînés et s’intéresser à leur vie. Ils ont donc préparé des questions à poser et ont eu la chance de discuter virtuellement avec eux via Google Meet. Ces belles actions venues du cœur ont permis aux aînés d’être vus et surtout entendus. Elles ont contribué à briser leur isolement et leur donner quelque chose d’essentiel : de la joie. 

Démarche

En premier lieu les élèves ont, en équipe, participé à un cercle littéraire sur le bonheur. Un livre était assigné à chaque équipe et ils devaient collaborer afin de trouver le thème principal de chaque histoire. Les équipes ont rapidement conclu que les livres évoquaient les façons d’être heureux dans la vie : être avec les gens qu’on aime, aider les autres, partager et accorder de l’importance à la valeur sentimentale et non monétaire des choses. Pour donner suite à cette réalisation, les élèves ont fait des nuages d’idées sur ce qui les rendait personnellement heureux. Nul besoin de mentionner que ce sont de grandes réflexions que les élèves ont faites ! Ils ont aussi interviewé leurs parents et leurs grands-parents. En comparant les réponses des trois générations différentes, les élèves ont clairement identifié un élément récurrent : l’entraide, qu’elle soit reçue ou bien donnée. Nos jeunes entrepreneurs ont donc décidé qu’ils souhaitaient apporter du bonheur à des gens de la communauté. 

Puisque les 6e année en anglais font annuellement la fabrication de décorations de Noël, les élèves ont eu l’idée de transformer les vials de médicaments vides que nous avions reçu d’une pharmacie en petits pots de bonheur. Comme nous avons un partenariat d’établi avec une RPA locale, les élèves ont écrit une lettre à la responsable des loisirs pour lui expliquer leur offre de service. Ils ont écrit qu’ils souhaitaient remettre un petit pot de bonheur à chaque résident et échanger avec eux. Bref, ils désiraient leur donner du temps et de l’écoute. La résidence a rapidement démontré son intérêt envers le projet, mais a dit aux élèves qu’en raison des règles sanitaires, ils ne pouvaient pas rencontrer les résidents en personne. Les élèves ont donc pensé à un plan B : Faire des Google Meet, comme lors de l’école à la maison ! Une fois le plan de match établi, les élèves ont pensé à quels rôles ils devraient assumer lors des différentes étapes du projet et ont dressé une liste de six comités essentiels à la réalisation des travaux. Selon leurs intérêts, ils se sont inscrits dans le comité de leur choix. Ainsi sont nés les comités suivants : product quality & wrapping, correction, inventory, cleaning, human resources et promotions. Ce qui est génial est que les élèves, avec leurs comités, ont piloté toutes les étapes du projet, allant de la création à la gestion de matériel et de la vérification à l’emballage. Aussi, afin de faire rayonner leur projet dans l’école, le comité des promotions a fabriqué des affiches expliquant le projet et les ont installées dans l’école. Le comité des ressources humaines a aussi écrit une lettre à la direction d’école afin de l’inviter à venir observer leur travail. En plus de s’acquitter des responsabilités de leur comité, les 49 élèves ont chacun fabriqué au moins deux pots de bonheur. Il a été convenu par vote démocratique, à la suite d'un nuage d’idées, que chaque pot contiendrait des pensées positives bilingues, à la manière d’un biscuit chinois. Lors de cette étape, tous ont dû penser attentivement à leur public afin de choisir des pensées qui feraient du bien. Le comité de correction s’est assuré qu’il n’y avait pas d’erreurs dans les pensées et le comité de qualité du produit s’est assuré que les bouteilles étaient en bon état avant de les emballer.

Le 16 décembre, 4 élèves, accompagnés de leurs parents, sont allés à la résidence remettre les 100 pots de bonheur. Le lendemain, les élèves ont échangé en Google Meet avec des résidents sur leur jeunesse et leurs traditions des fêtes grâce à des questions qu’ils avaient auparavant préparées en équipe. Il va sans dire que la collaboration fût de mise du début à la fin du projet ! Finalement, nous avons fait un grand retour pour savoir comment ce projet et les échanges avec les aînés avaient pu changer notre conception du bonheur. Un indice ? Cela a eu une grande incidence ! 

Retombées

Les élèves avaient pour but d’aider des gens parfois oubliés et de leur partager du bonheur. En collaborant, les élèves ont déduit que pour être heureux, on doit veiller au bonheur collectif. Ils ont compris qu’ils font partie d’une communauté plus grande que la classe. Le projet a aussi eu un grand effet sur les aînés, qui ont senti qu’on s’occupait d’eux. Ils se sont sentis valorisés alors qu’on les écoutait pendant les rencontres Google Meet et qu’on leur remettait un cadeau. Nos aînés ont eu une tribune pour parler de leur jeunesse et donner des conseils sur la vie. Ils ont souligné l’importance des cadeaux faits à la main, ceux qui viennent du cœur. Lors des rencontres, plusieurs ont pleuré, car cela leur a fait du bien de se sentir écoutés. Les élèves ont donné le cadeau de leur temps. Le projet a touché le cœur de tous ! Nous l’avons senti quand les parents ont fait une haie d’honneur à leurs enfants à leur sortie de la RPA pour remettre les cadeaux. Le projet a reçu une presse positive, car il a été partagé sur les pages Facebook suivantes : CSS des Découvreurs, SPEAQ et Métro-Québec Hebdo. À la suite de l’immense succès du projet, la responsable de la résidence désire continuer notre partenariat, car nous apprenons les uns des autres. Elle a d’ailleurs remis un cadeau préparé par les résidents à chaque enfant. À travers les étapes du projet, les élèves ont développé plusieurs qualités entrepreneuriales. Ils ont usé de créativité dans la réalisation de leurs pots de bonheur. Ils ont fait preuve de réflexion en choisissant des citations positives qui tenaient compte de leur public. En comités, tous ont fait preuve d’autonomie et d’entraide. Nos entrepreneurs ont usé de persévérance, de sens des responsabilités et d’organisation, car les pots de bonheur devaient être réalisés dans un temps limité. Ils ont été empathiques pendant les Google Meet : certains résidents étaient un peu nerveux en raison de la technologie et les élèves ont su les mettre à l’aise. 

Envergure du projet

Notre collaboration avec la RPA Chanoine-Scott en est à sa 2e année. Cette année, les cadeaux étaient nouveaux et plus personnalisés. De plus, nous n’avions jamais fait de Google Meet avec les résidents. Quelle belle addition cela a été ! Cela n’a fait que tisser encore plus les liens qui unissent notre partenariat, car nous avons réellement appris à nous connaître en prenant le temps de nous parler. Les élèves ont pu mettre de la vie et de la joie dans le quotidien des résidents et les enfants ont bénéficié de la sagesse d’une génération qui a tant vécu. Nous sommes réellement dans l’essence d’un partenariat école-communauté. Ce partenariat ne cessera de grandir, car nous nous sommes attachés les uns aux autres. La résidence nous a d’ailleurs récemment offert de nous aider avec des dons de collations ou de vêtements, car nous évoluons dans un milieu avec un indice de défavorisation de 8/10. Il ne fait aucun doute que nos échanges continueront cette année. Ce projet d’envergure ne s’est pas réalisé sans défi. Les élèves ont dû travailler très fort au niveau pédagogique pour traduire les citations sur le bonheur en français et en anglais. Nous avons aussi dû redoubler de débrouillardise pour faire fonctionner les rencontres Meet du côté de l’école et de la RPA en simultané, car les élèves comme les aînés ont eu besoin de support technique. Heureusement, tous se sont entraidés ! Chaque élève faisait également partie d’un comité veillant au bon fonctionnement de diverses facettes du projet. Les tâches que les élèves devaient effectuer n’étaient pas évidentes et les sortaient parfois de leur zone de confort, comme écrire une lettre à la direction de la RPA ou à la direction d’école. Lors des Google Meet, les résidents sont venus toucher notre corde sensible, car nous avons vraiment pu constater à quel point ils peuvent souffrir de solitude. Grâce à la bonté des élèves et leur ouverture aux autres, nous avons vraiment vécu des moments magiques en compagnie des résidents. 

Innovation

Jamais des Google Meet entre les élèves et des personnes âgées n’avaient eu lieu dans notre école ! Cette nouvelle expérience nous a vraiment donné le goût de donner au suivant et de penser à partager le bonheur qui nous habite. Nous croyons que notre partenariat école-communauté est unique, car il répond au besoin des résidents de se sentir écoutés et valorisés. Il permet aussi aux élèves de recevoir des conseils de personnes d’expérience. Nous avons d'ailleurs entrepris des démarches afin que les élèves puissent continuer de discuter avec les résidents de façon hebdomadaire et ce, jusqu'à la fin de l'année. En effet, nous regardons la possibilité de tenir des petites rencontres virtuelles d'environ 15 minutes une fois par semaine avec un résident différent.

La partie du projet portant sur la fabrication des pots de bonheur a permis aux élèves de laisser aller leur créativité tant dans la décoration des vials que dans le choix des pensées positives. Leur créativité et personnalités ont aussi été mises en valeur lors des échanges avec les résidents, car les élèves avaient la possibilité de poser des questions qui leur passaient par la tête. Notre projet venait aussi travailler sur les compétences en anglais et en français, car les élèves devaient s’assurer d’écrire de belles pensées en anglais et en français sans faire de fautes. À travers les différentes tâches du projet, l’élève a utilisé des stratégies et des ressources non seulement pour communiquer à l’oral et à l’écrit en anglais, mais aussi pour mener à terme une tâche originale qui vient lui demander une implication complète. Il va sans dire que l’engagement des élèves était très élevé lors du projet. Leur motivation intrinsèque était donc à son meilleur. Ce projet a définitivement permis aux élèves de développer des compétences très poussées pour leur âge et leur a demandé de réfléchir et agir sur un sujet très complexe : le bonheur.