Pierre-Auguste DUPONT
1827 - 1890
1827 - 1890
Pianiste, compositeur et pédagogue, Pierre-Auguste Dupont est né le 9 février 1827 à Ensival (commune de Verviers en Belgique) et mort le 17 décembre 1890 à Bruxelles. Il est le frère du violoniste, chef d’orchestre et compositeur Joseph Dupont. Leur père était organiste de l'église d'Ensival, violoncelliste et directeur d'une société d'harmonie.
Education musicale
Le père de Pierre-Auguste Dupont fut son premier professeur.
Il entre au Conservatoire royal de Liège en 1840. Il étudie le piano dans la classe de Jules Jalheau (élève de Jacques Herz et Kalkbrenner). En 1844 obtient un Premier Prix de piano et l'année suivante, la médaille d'or lors d'un Concours entre les lauréats du Conservatoire.
Soliste
"Son vrai début dans le monde artistique date de 1850 quand il fait une représentation au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles. Il obtint un succès éclatant" (Anonyme, p. 5). Grâce à un impresario, il fait plusieurs concerts en Angleterre puis il se rend à Berlin où il est présenté à Giacomo Meyerbeer (compositeur allemand) qui le parraine et lui permis de jouer plusieurs fois devant la cour et la famille royale. Après avoir obtenu beaucoup de succès dans plusieurs villes de Prusse et de Saxe, Dupont revient en Belgique avec Meyerbeer qui voulu lui présenter Fétis, alors directeur du Conservatoire royal de musique de Bruxelles.
Professeur de piano au Conservatoire royal de Bruxelles (1852-1890)
Par la place laissée vacante par le décès de Jean-Baptiste-Aimé Michelot, Dupont devient professeur de piano au Conservatoire royal de Bruxelles en 1852.
Gevaert disait de lui lors de son discours aux funérailles d'Auguste Dupont qu'il était "poussé par une vocation irrésistible, il renonça aux applaudissements de la foule, aux succès bruyants, pour se confiner dans le domaine plus ingrat, mais non moins vaste et fécond, de l'enseignement."
"L'enseignement du piano n'était pas pour lui une profession, une fonction qu'il suffit de remplir avec conscience, capacité, intelligence ; à ses yeux c'était un art spécial, bien plus, une mission, un véritable apostolat."
En effet, depuis longtemps, Dupont avait l'idée de fonder en Belgique une grande école de piano. Ce qu'il fit et chaque année son école comptait entre quatre-vingt et nonante élèves.
A partir de 1872, il succède à Marie-Félicité Pleyel comme professeur du cours de jeunes filles, à sa demande.
En 1886, on lui confie le cours de musique de chambre.
Il forma des pianistes internationalement reconnus comme les frères Koelitz, Henri Logé, Fernando de Aranda (devenu directeur du Conservatoire à Madrid), Camille Gurickx, Adolphe Wouters, Paul d'Hooghe, Emile Mathieu (directeur de l'académie de musique à Louvain), Peter Benoît (compositeur flamand et chef de fil dans un mouvement nationaliste pour la musique flamande), ect.
Les concours de sa classe étaient une préoccupation constante pour Dupont.
Compositeur
Il compose plusieurs œuvres symphoniques, des concertos pour piano, de nombreux chœurs, une vingtaine d'œuvres inédites (dont un opéra inachevé).
Dupont est aussi l'éditeur de la série École de piano du Conservatoire de Bruxelles, quarante fascicules de chefs-d'œuvre de musique classique.
"Son édition de chefs-d’œuvre classiques des grands pianistes et clavecinistes, nous montre le développement complet de ses puissantes facultés pédagogiques." (Gevaert) Ce sont quarante fascicules organisés chronologiquement de Byrd à Chopin pour lesquels il propose des doigtés originaux.
"Les derniers concours du Conservatoire l'avaient fatigué outre mesure. Il avait voulu y faire entendre et diriger lui-même l'une de ses œuvres de prédilection, une page de circonstance, une Marche nuptiale, inspirée et dictée par son cœur de père en un jour de bonheur familial".
Compositeur fécond, Auguste Dupont a laissé d'innombrables morceaux pour piano.
"Lorsque Bruxelles s'impose dans la seconde moitié du XIXe siècle, comme un centre européen important de création de musique 'contemporaine', c'est en partie au réseau de relations tissées par Joseph et Auguste Dupont qu'elle le doit." (Pirenne, 2001, p. 294)