Juliusz ZAREBSKI
1854 - 1885
Le compositeur et pianiste et chambriste polonais Juliusz Zarebski (ou Zarembski) est né le 3 mars 1854 et décédé prématurément de la tuberculose à 31 ans, le 15 septembre 1885 à Jitomir (aujourd'hui en Ukraine).
Education musicale
Il se produit en public pour la première fois à 11 ans en jouant des œuvres de sa composition.
Puis il quitte sa ville natale et part étudier le piano et la composition de 1870 à 1872 au conservatoire de Vienne. Il remportera d’ailleurs deux médailles d’or dans ces disciplines.
En 1873, il part étudier au Conservatoire de Saint Pétersbourg durant trois mois où il obtint le titre d'artiste libre. Il devient un grand élève de Liszt à Rome puis à Weimar de 1875 à 1877.
Concertiste
Zarebski va accompagner Liszt dans plusieurs de ses déplacements où il sera fort apprécié dans des soirées musicales. Liszt le qualifiait de “pianiste de premier rang” et Zarebski sera un des fervents propagateurs de sa musique en Belgique.
Zarebski effectue ensuite ses premières tournées de concert en Russie et en Ukraine.
Le piano à claviers renversés
En 1978, Zarebski se fait un nom à Paris en défendant avec enthousiasme un nouveau genre de piano : le “piano à claviers renversés” inventé par les frères Mangeot en France. Le clavier inférieur comprend sept octaves et le clavier supérieur, de même tessiture, est construit à rebours : les basses à droite et les aigus à gauche. Ce piano dispose de quatre pédales. Zarebski a composé pour ce piano le “Grande Fantaisie symphonique” et la jouera lors d’une séance publique le 10 mai 1878 dans les salons de l'Institut musical.
Il ne reste qu’un seul exemplaire de ce piano qui se trouve au MIM (Musée des Instruments de Musique) à Bruxelles.
En 1879, il épouse Jeanne Wenzel, également ancienne élève de Liszt, avec laquelle il formera un couple original dont les concerts étaient appréciés. Ils s’installent à Bruxelles et se produisent ensemble parfois jouant Schumann, Rubinstein, Beethoven, Chopin, Liszt, Saint Saëns… des œuvres nouvelles. Ils forment le public bruxellois, surtout aux œuvres de Liszt. En mai 1881, ils jouent le Concerto pathétique pour 2 pianos.
Le 4 mai 1882, Liszt assiste à une audition surprise de ses Danses galiciennes pas la classe d’ensemble et les professeurs du Conservatoire de Bruxelles, placés sous la direction de Jean-Baptiste Colyns.
Compositeur
Zarebski laisse derrière une cinquantaine d’opus pour piano inspirés de thèmes folkloriques polonais ou ukrainiens. Il écrit également pour la musique de chambre dont sa Quintette op. 3485, créée en avril 1885, dédiée à Liszt, qui influencera par “ses harmonies impressionnistes et sa composition libre” les compositeurs français du début du 20ème siècle comme Debussy, Fauré et Ravel.
Un des derniers travaux de Liszt est la transcription pour orchestre des danses galiciennes de Zarebski à la fin de l'année 1881. C'est la copie du manuscrit demandé par Liszt à son élève A.Friedheim, car selon le maître hongrois, l'original est un "ensemble de gribouillis" qui ne pouvait être envoyé.
Liszt a ajouté tout au long du manuscrit au crayon rouge et au crayon bleu des indications de tempi et de nuances. Il a également ajouté diverses instructions. La plupart sont rédigées en Allemand et seul quelques unes sont en Français.
Professeur au Conservatoire royal de Bruxelles (1880-1885)
Edouard Lassen (alors chef d'orchestre au Théâtre de Weimar) recommande à Zarebski d'écrire au directeur du Conservatoire Royal de Bruxelles, François-Auguste Gevaert (juin 1877).
Celui-ci propose à Zarebski de se produire sur le piano et le piano à claviers renversés où il et il fait très bonne impression grâce à deux de ses compositions notamment. Gevaert propose alors à Zarebski, qui n'a que 25 ans, de remplacer Brassin comme titulaire de la classe piano pour jeunes gens.
Ses débuts au Conservatoire seront malheureusement entravés par la maladie et il ne pourra donc que peu se consacrer à la formation de ses élèves. Néanmoins, ses élèves “admiraient en lui un maître expérimenté, un virtuose d’un rare talent”.
Il participe également à l’organisation de musique de chambre, pratique qui reste assez exceptionnelle en 1882. Il est reconnu virtuose par la presse.
Après le décès de Julius, Jeanne Wenzel (Janina Zarembska) est nommée professeure de musique de chambre (suite à Jacques Steveniers) en 1886 et ce, jusqu’en 1924.
