Mark Braet
( 07/07/1925 - 06/02/2003)
poète-traducteur engagé, essayiste, pacifiste, activiste
( 07/07/1925 - 06/02/2003)
poète-traducteur engagé, essayiste, pacifiste, activiste
« Tout bien considéré dans sa lecture, ses recherches, un apprentissage basé sur des essais et des erreurs, également suite à une longue discussion détaillée avec un représentant du mouvement environnemental qu'il avait rencontré lors de son séjour à Jérusalem, les Chrétiens et les Marxistes, pensait Marc, venaient de faire la même erreur d’avoir mis l'homme au centre de toutes les priorités. Les deux tendances, apparemment opposées, mais contenant beaucoup de similitudes et des conceptions fondamentales communes, ne semblaient pas réaliser que la donnée primaire est non l' Homme, mais la Nature, où l'homme, à travers une longue évolution, entièrement dans son propre intérêt, doit assumer la responsabilité de garder l'environnement naturel original en équilibre. "
(extrait du texte inédit autobiographique de Mark Braet : « La douce odeur de soufre », écrit sous le pseudonyme de « Robrecht van Vlaenderen », 1990)Mark Braet (1925-2003) est considéré comme l'un des poètes les plus engagés de Flandre. Son œuvre, qui comprend dix-sept recueils de poésie, se caractérise par un style très personnel où les symboles et les métaphores occupent une place centrale. Il s'affranchit progressivement des conventions littéraires et développe une poésie de plus en plus universelle, mais dont la lutte contre l'injustice et les inégalités sociales reste le thème central. Braet ne s'associe à aucun courant littéraire ; il suit systématiquement sa propre voie. Son œuvre paraît dans de nombreux magazines et est traduite notamment à Moscou, Leningrad, Berlin-Est, en France, en Hongrie, en Grèce et en Bulgarie. En 1967, il publie l'essai Ik leg mijn hand op Spanje (Je pose ma main sur l'Espagne), un recueil de poésie espagnole mettant l'accent sur la période de la guerre civile (1936-1939). Son œuvre littéraire lui vaut plusieurs prix et distinctions.
Il n'est pas seulement poète, mais aussi organisateur et inspirateur. Profondément impliqué dans les questions sociales, sa vie est consacrée à l'engagement politique et socioculturel transfrontalier et à la littérature. En 1971, il cofonde le Masereelfonds, puis en 1978, la maison d'édition Masereelfonds Uitgeverij, qui publie pour la première fois le Canto General de Pablo Neruda dans la région néerlandophone. En 1985, il crée le Pablo Neruda Fonds. Il participe également à la création de divers magazines littéraires, dont Kruispunt, et prend une part active à des événements culturels nationaux et internationaux. Il rédige régulièrement des introductions pour des expositions et des publications, et donne des conférences sur Federico García Lorca, Pablo Neruda, Bertolt Brecht, Antonio Machado et la guerre civile espagnole. Conteur né, il laisse une impression durable à beaucoup.
En tant que traducteur, Mark Braet traduit de la poésie de l'allemand, de l'espagnol et du français vers le néerlandais. Sa fascination pour Pablo Neruda le conduit à traduire des extraits du Canto General et à rédiger un essai détaillé en 1974. Peu avant sa mort, il organise une grande commémoration en l'honneur du lauréat chilien du prix Nobel.
Sa personnalité se caractérise par des valeurs humaines exceptionnelles et une attitude ouverte et positive. Mark Braet est un bâtisseur de valeurs doté d'un sens des responsabilités et se considère comme un pragmatique. C'est un penseur avec un sens éthique profond qui utilise son intelligence et sa sensibilité comme des outils pour dénoncer l'injustice, rechercher la beauté et questionner le langage. Avec une détermination intérieure tranquille, il reste fidèle à ce qui est vrai et précieux à ses yeux. Son esprit clair et cultivé ne se laisse pas enfermer dans une case.
La perte de sa mère à l'âge de douze ans le marque à jamais. Pendant la Seconde Guerre mondiale, après l'arrestation de son frère, il rejoint la résistance communiste alors qu'il est encore adolescent. Après la mort de Staline, il se retourne résolument contre la rigidité et le dogmatisme, et aspire à un esprit critique et ouvert. Ce faisant, il reste fidèle aux valeurs idéalistes et humaines que le marxisme lui a transmises.