Mark Braet

( 07/07/1925 - 06/02/2003)

poète-traducteur engagé, essayiste, pacifiste, activiste

biographie

« Tout bien considéré dans sa lecture, ses recherches, un apprentissage basé sur des essais et des erreurs, également suite à une longue discussion détaillée avec un représentant du mouvement environnemental qu'il avait rencontré lors de son séjour à Jérusalem, les Chrétiens et les Marxistes, pensait Marc, venaient de faire la même erreur d’avoir mis l'homme au centre de toutes les priorités. Les deux tendances, apparemment opposées, mais contenant beaucoup de similitudes et des conceptions fondamentales communes, ne semblaient pas réaliser que la donnée primaire est non l' Homme, mais la Nature, où l'homme, à travers une longue évolution, entièrement dans son propre intérêt, doit assumer la responsabilité de garder l'environnement naturel original en équilibre. "

(extrait du texte inédit autobiographique de Mark Braet : « La douce odeur de soufre », écrit sous le pseudonyme de « Robrecht van Vlaenderen », 1990)



La personnalité de Mark Braet se caractérise par des valeurs humaines exceptionnelles, un esprit positif et ouvert, et son engagement face à de nombreux problèmes mondiaux. Il consacre sa vie à la littérature et à un engagement politique et socio-culturel sans frontières.

Mark Braet est profondément marqué par la perte de sa mère à l'âge de 12 ans, en 1937, et par le choc douloureux subi au cours de la Seconde Guerre mondiale. Son frère est arrêté, et cet incident fait de lui un combattant de la résistance communiste.

Après la guerre, il lutte pour l'interdiction des armes chimiques et nucléaires. Mark s'inscrit à plusieurs reprises sur la liste électorale du Parti communiste de Belgique.

Son oeuvre de poésie composée de 16 recueils est caractérisée par une sensibilité humaine profonde et une forte résistance à toute forme d'injustice. Dans les poèmes de Mark se ressent l'amour de la femme lié à l'amour de la paix et de la justice, ainsi que de son pays et de l'Espagne. On y retrouve la Grèce des colonels, la petite fille d'Hiroshima, les trains qui roulent vers Auschwitz, la lutte pour la liberté de l'Algérie et l'égalité de l' Algérien. Sentiments exprimés avec des mots simples et expressifs. Tout communique, tout se tient, se pénètre, tant privé que public, tous les éléments, les règnes divers, minéral, végétal, animal, humain.

Il publie dans plusieurs revues nationales et internationales.

En 1967 il publie un essai sur L'Espagne, ce pays qui deviendra pour lui un deuxième chez-soi.

Fasciné par la poésie du poète chilien Pablo Neruda, il traduit des extraits de son célèbre Canto General et lui consacre un essai en 1974.

En plus de l'espagnol, il fait des traductions de l'allemand (Bertolt Brecht, Heinrich Heine) et du français.

Il donne régulièrement des conférences (entre autres sur le poète Federico García Lorca et la guerre civile espagnole, sur Pablo Neruda, Bertolt Brecht,...)

Il inaugure des expositions, présente des publications, et participe activement à de nombreux événements culturels nationaux et internationaux.

Mark Braet est co-fondateur de plusieurs organisations culturelles, de magazines et de maisons d'édition,

Il voyage fréquemment et traverse une quarantaine de pays, entre autres les anciennes républiques socialistes soviétiques, et l'Espagne où il partage une seconde résidence avec son ami poète Jan van der Hoeven.

Mark Braet est lauréat de plusieurs prix littéraires. Ainsi, en 1951, il gagne le prix de poésie du « Festival mondial de la jeunesse et des étudiants » à Berlin. En 1953, il remporte le prix de poésie du « Festival mondial de la jeunesse démocratique » à Bucarest.

Son œuvre littéraire a été traduite en URSS, en RDA, en France, en Hongrie, en Grèce et en Bulgarie.



Mark Braet naît à Nieuport, le 7 juillet 1925 à 14,00 h., sous le nom de Marcel Maurice Braet.

Sa mère Bertha Loobuyck, provient d'une famille très catholique d'agriculteurs. Son père Léon-Jozef Braet, issu de la bonne bourgeoisie flamande, est entrepreneur, libéral progressiste, libre-penseur et espérantiste.

Mark, âgé de 12 ans, est profondément traumatisé par le décès de sa mère en 1937.

En 1939 il écrit son premier poème.

Le 27 mai 1940, la maison familiale est bombardée par un Messerschmitt allemand qui la rase entièrement. Comme par miracle, toute la famille en sort saine et sauve et trouve refuge à Bruges.

A partir de septembre 1940, Mark va à l'école à Bruges. Sa créativité dans le domaine de l'écriture est encouragée par son professeur, Jan Schepens, critique et écrivain renommé.

En mai 1942, le frère aîné de Mark est arrêté. Ce second événement traumatisant dans la vie de Mark l'incite à rejoindre la résistance. Il se fait membre du Front de l'Indépendance (F.I.) et est actif dans l'armée belge des Partisans. Il devient membre du Parti communiste de Belgique (KPB) et travaille aussi pour le Service de Renseignements Alliés.

Après la libération de Bruges le 12 Septembre 1944, Mark travaille dans l'entreprise de son père. Le travail consiste principalement à réparer et reconstruire des ponts dans les environs de Bruges. Il changera plusieurs fois de métier au cours de sa vie.

Le 16 juin 1948, la reconnaissance de sa qualité de résistant lui est accordée.

Le 23 décembre 1949, Mark épouse Chris Delrue. Leur séparation légale aura lieu 17 ans plus tard.

Le 3 et 4 avril 1954, il participe à une grande réunion pacifiste internationale d'écrivains de l'Europe orientale et occidentale à Knokke, avec entre autres Elsa Triolet, JP Sartre et Vercors (France), Anna Seghers et Bertold Brecht (R.D.A.), Carlo Levi (Italie), Constantin Fedin (URSS), J. Iwaskievicz (Pologne), Mme Kaminova et Mr. Karaslavov (Bulgarie), ainsi que les auteurs belges Norge, Robert Vivier, Français Hellènes, Alois Gerlo. Cette réunion est organisée par le baron Antoine Allard.

En Août 1957, Mark participe au « Sixième Festival mondial de la jeunesse et des étudiants » à Moscou. Il y rencontre, entre autres, le poète turc Nazim Hikmet et le compositeur grec Mikis Theodorakis.

Le 15 Avril 1958, il est co-fondateur de l'association Belgique-RDA (République Démocratique Allemande) , avec le prof. William Pee.

Mark Braet forme en 1958 l'association « Ars et Cultura » dans le but d'organiser certaines activités : l'importation et la vente de disques phonographiques de la RDA, l’organisation de concerts, des traductions littéraires. Ces activités se poursuivront jusqu'en décembre 1962.

Il fonde la revue littéraire "Kruispunt" avec Georges Van Acker en 1959.

De 1963 à 1973, il est membre du Comité central du PCB (Parti Communiste de Belgique). Il occupe le poste de secrétaire politique du PCB pour la Fédération de Flandre Occidentale.

Il fonde en associé la revue "Vlaams Marxistisch Tijdschrift" en 1966.

En 1967 il achète, ensemble avec le poète Jan van der Hoeven, une demeure dans le hameau Masarbonés en Catalogne.

En décembre 1969, Mark Braet rencontre Frans Masereel à Avignon dans la perspective de créer le Fond Culturel Frans Masereel.

En 1970, Mark Braet devient Secrétaire général national de l'association culturelle Belgique-URSS. Il prend à sa charge les échanges culturels entre la Flandre et les 15 républiques soviétiques.

Mark Braet est l'initiateur et le co-fondateur de l'association socio-culturelle « Frans Masereel Fonds ». Dans ce but, Mark a rendu visite à Frans Masereel, artiste de renom international et progressiste intègre. Celui-ci accepta de prêter son nom à l'organisation qui fut officiellement établie en 1971 suivant l‘accord signé de Frans Masereel.

Le 23 Février 1971, Mark Braet est nommé « Chevalier de l'Ordre de Léopold II. »

En 1973, Mark Braet organise une maison d'édition dans le cadre du F. Masereelfonds.

Le 27 octobre de la même année, la "Liga für Völkerfreundschaft der Deutschen Demokratischen Republik" (Berlin) lui décerne le "Ehrennadel für Verdienste um die Freundschaft der Völker".

Mark Braet rejoint le Comité de soutien pour le respect des droits de l'homme en Turquie à l'occasion d'une conférence internationale à Cologne, le 30-31 Octobre 1982, avec entre autres Albert de Smaele (ancien ministre), T. Dhanis (Aumônier National du MOC, Mouvement ouvrier Chrétien), Pierre Galand (président national de OXFAM), et plusieurs membres du Parlement européen.

Mark fonde les éditions "Pablo-Neruda Fonds" en 1985, ensemble avec A.-M. Braet et Bart Vonck.

En janvier 1986, il prend sa retraite en tant que secrétaire-général national de l'association amicale Belgique-URSS. Il restera membre de la présidence nationale.

Il contribue à la commémoration des 50 ans du début de de la guerre civile espagnole.

Le 20 Janvier 1987, l' Armée Rouge (URSS) lui attribue une distinction pour avoir aidé les prisonniers de guerre soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale.

le 19 septembre 1997, il épouse Nèle Ghyssaert.

En 2001, Mark Braet fonde l'organisation sans but lucratif "2004 Pablo Neruda 100" en vue d'une commémoration internationale du poète chilien Pablo Neruda.

Mark Braet s’éteint à Bruges, le 6 février 2003. Il est alors âgé de 77 ans.