C'est d'abord un calcul de RDM avec quelques particularités qui sont exposées ci-dessous et dont il est tenu compte dans le classeur fournit:
Un développement - un cour à des projeteurs en fait - est également disponible :
La rentabilité
Le problème de base du calcul d'un coffrage est que l'on peut s'en passer ! Il suffit pour cela de faire "comme on en a l'habitude", en général les chefs de chantiers et compagnons ont suffisamment d'expérience pour ce faire. Comme le calcul coûte il faut qu'il génère une économie supérieure à la dépense.
Petit exemple :
Un coffrage de 100m2 réutilisé 3 fois
=> 350m de poutrelles H20 louées sur 1,5 mois et mises en œuvre
=> soit un coût d'environ 1400€ de location + main d'œuvre
Coût d'une journée de calcul méthodes ~500€ (salaire, charges, café, ordinateur...)
=> Pour économiser 10% des poutrelles il faut le faire en moins de 2h, sinon coût du calcul > économie !
D'autre part le coût des éléments utilisés pour coffrer n'est pas lié directement à leur section mais surtout à leur disponibilité sur le chantier ou sur le marché, à la possibilité de les réemployer, à leur poids individuel... facteurs qui prennent beaucoup plus d'importance qu'en calcul d'ouvrages définitifs.
La maîtrise de l'exécution
Il ne suffit pas de calculer, encore faut-il que ceci corresponde bien à ce qui est mis en place. Or le coffrage pouvant être démonté et remonté plusieurs fois de suite dans des configurations légèrement différentes - largeur des pièces, trémies... - il faut tenir compte du fait que
Toutes les phases de coffrages ne seront pas dessinées individuellement.
Le matériel est mis en place sans gabarits et donc avec des côtes "chantier"
La production est soumise à des aléas : intempéries, indisponibilité d'un matériel, retards de livraisons, "initiatives", changements du projet...
Petit quiz pour bien cerner le propos :
Qui de l'ingénieur ou du coffreur est responsable d'un problème sur le coffrage si
L'étai à été déplacé de 10cm parce-que son pied tombait dans une trémie.
La continuité était prise en compte sur des poutrelles H20 de longueur 490 alors que celles-ci, non disponibles ont été remplacées par des 360.
Le bétonnage à été commencé par le centre de la travées et que le moment équilibrant sur le porte à faux n'était pas présent.
Une benne s'est ouverte un peu vite et 40cm de béton ont été versés pour une dalle prévue d'épaisseur 20cm.
...
En méthodes ce qu'il faut respecter ce n'est pas tant des règlements que DES EQUIPES et leur travail.
Les charges et leurs coefficients
Cas classique de combinaison à l'ELU : 1,35G + 1,5Q
MAIS : dans le cas d'un coffrage le poids du béton est une charge d'exploitation variable. Par exemple pour un plancher d'épaisseur 20cm :
G poids propre du coffrage ~ 0.5kN/m2
Q = 25 x 0,20 + 2 (circulation) = 7 kN/m2 = 14 x G
De plus un coffrage mélange souvent des éléments justifiés selon des méthodes - et des pondérations - différentes (contreplaqué avec CB71, poutrelles H20 avec valeurs limites constructeurs, primaires doubles U avec CM66).
Pour cette raison il est préférable de n'utiliser qu'un seul coefficient global de 1,5 qui sera plus facile à manier et ne pénalise pas le calcul.
D'autre part certaines charges sont difficilement calculables - pression du béton dans le cas d'un coffrage vertical par exemple - et devront donc être enveloppées.
CONCLUSION
Il faut des outils pour calculer vite et pour faire évoluer le calcul.
Il faut être en contact direct avec le chantier pour calculer ce qui lui sert vraiment.
Il ne faut tenir compte de certain paramètres que dans le cas défavorable: continuités...
Il faut connaître les matériels et leur utilisation.