Le Peinture de Cassandre ou la Zugunruhe

Jean-François Millet, Bird's-Nesters, 1874

 Je me souviens des souvenirs des autres gens les braves gens qui me viennent en rêvasserie je me souviens bien la poudre le tabac à priser l’eau alpine l’eau sacramentale les mains du prêtre la sein d’une sainte les seins discordantes servies à un plat fait du travail au pinceau les yeux des nonnes le déluge la ramassage des bonnes grâces les circonflexes ajoutés au front les chansons les gens naïfs qui les entendaient le blancheur de la rivière les chaînes et les rochers Prométhée au-dessous des grosses pierres et l’aigle de Cassandre.


Dans un rêve me fût le monde donné. 

Dans mon éveil fut-il perdu. 


Voilà mon rêve le plus actuel, les temps changeaient, mes souvenirs d’antan sont vagues, mes yeux sont devenus des mers ou ils meurent, comme il faut je les regarde. Je ne fais aucune plainte. 

Dis-moi Prométhée, que voyez-vous actuellement ?

Emmailloté dans sa propre chorée immobilisé par le gin un piège véritablement méchant, voilà-là, comment les ailes sont blessées ! Pourquoi ai-je tenté ce piège-là ? Dis-moi Cassandre, pourquoi es-tu maudite à prononcer des mensonges pour ma consommation ? Es-tu malade, chère amie, est-ce que tu vas se pâlir dans mes bras- bien, je ne suis pas roi faux roi de violence roi de la mer je vais te laisser tomber, si tu te pâlissais j’allais te laisser tomber basse menteuse j'espère que les serpentes respirent dans tes oreilles encores et te donnent plus de mensonges pour moi, ce que je voudrais, c’est ça. Est-ce que Papa trouva une autre femme après que tu ais coupé sa tête ? Est-ce qu’il trouva une femme qui se met dans une robe rouge qui gaspille de son cou voilà la belle image ah à quel point sera-t-il content à la regarder tomber devant lui je suppose que tu ais été contente à le voir tomber va-t-elle tomber ou va-t-il tomber encore ? Je ne peux te croire, alors que tu sois cultivée je tiens l'humanité dans ma main droite et dans ma main gauche reste- bah je suis fatigué voici une autre conte qui n’est donc pas la mienne, je vole le feu, tu me vole, son aigle venait de me manger encore, le soleil est lugubre et je déteste les nuages imaginez étant manger et froid au même temps l’horreur j’ai essayé une fois à avoir un combat aux mains nues avec l’ombre mais les dieux m’ont donné un flambeau et maintenant je suis la nourriture d’un gros aigle, un vrai cadeau !


Tu ne peux parler des cadeaux, j'étais cadeau au roi de Mycène, ce dont je parle c’est la donation de la tristesse dans mon cœur brûlant au corps du roi mort si j’avais pu tuer le roi, si j’avais pu- vous les héros de Grèce craignent et détestent les rois mais la vestige du monde doit les tuer. Corrigez le monde, il est le défi donné des dieux sur notre monde malheureux- je voudrais faire faillite le monde. Je me demande de mon sort, qui est le mari qui est la mariée et qui est l’amour triste. Je ne suis pas la triste je serai la reine d’Asie Mineure et la reine n’a pas le temps d'être triste elle doit servir et doit être empoisonnée. Troie ne connaît aucune tristesse. Est-ce que vous les deux me connaissez sans mes larmes et mes nattes sauvages ? Dans les collines de la Grèce, devenais-je la sauvage- j’avais été princesse, fais attention, toi, ou je vais avoir vos têtes se balancant par les cheveux dans mes mains- j’ai peint mon corps en taches de l’argile comme est peint la sauvage ou le fauve et puis, je pouvais me courber de devenir l’esclave mariée au roi de Mycène, j’avais été princesse et je suis devenu pute ! Ah la chance, les chants des sorcières et des cartomanciennes sont devenues de vraies charivaris en tête et elles me disent que je suis pythonisse mais les pythons me vinrent et vinrent une nuit de désespoir inutile. Les pythons me vinrent le long de la nuit et me dirent que ma naïveté était délicieuse. Ils ont mangé ma naïveté et m’ont donné les vrais secrets de la nature de l’univers mais personne ne veut savoir la vérité et ils m'appelaient coquine et m’envoyaient dormir pas aux temples mais maintenant aux cochons. J’ai su que Dieu me trompe et je découvre jour après jour que le monde est trompé par moi. J'étais trop jeune pour être veuve noire mais maintenant quiconque peut me trouver vaurienne et vaurienne-altesse. Les pythons me vinrent et maintenant les serpents me disent que ma religion est immonde, mais est-ce que parce que ma religion meurent sur le bûcher funéraire de ses praticiens ? Qui que ce soit qui pratique ses mystères les pratique sans croissance de sa mort et de la mort de Dieu. Mon Sieur m’a tué a crainte de la mort. Les femmes de Troie avaient voulu me détruire à cause de ma beauté complète mais il a été moi-même qui m’a détruit ! J’ai laissé mon corps tomber aux bras d’un sieur puissant et puis je me trouve sans tête et le monde en flammes et une volière comme cerveau et la sciure comme juge.  

Laisse que tout le monde n’ait pas confiance en son voisin. Le Diable presse ses lèvres sur l’embouchure. Le son des trompettes fait trembler les montures des dieux.  J’ai quitté mes soucis et n’y ai pas trouvé âme qui vive. Le bézoard est l’ennui. 


Je passe les magasins fermés et les gens qui s’allongent dans la rue ne mangeant mie. “Levez-vous” je voudrais leur dire mais il n’y a pas de voix dans ma gorge. Le silence du monde me réduit au silence. Je me tais. Je continue. Le silence continue toujours plus jusqu'à ce que la nuit devienne verte et je ne peux plus me sentir malade. Le silence continue de même que la rue. J’entends parfois le bruit des oiseaux malignes mais seulement comme une vibration du téléavertisseur comme d’antan. L’antan fut quand je ne pouvais vivre. Maintenant quelqu’un m’a attrapé dans une fugue des mouvements étroits et des bruits forts, Les oiseaux à la volière bougeaient comme s’ils essayaient d'être mort le plus rapidement qu’ils pouvaient. Je ris d’eux. Je meurs. Je cache mes respirations et souffle légèrement à la poussière qui croît sur mes doigts. Je suis agité et je meurs. Je continue. Les rues qui me viennent en rêvasserie s'étalent de moi et le monde devient plus large que j’ai voulu. Les ombres m'éclairent davantage que le soleil. Je suis mon propre ombre. Mon ombre devient la rue et le chemin que je suis prend éventuellement la cours droite. Je tourne un coin. Mon ombre ne change pas. Ma perception brûle. 

À vingt ans, un trouble nouveau,

 Sous le nom d’amoureuses flammes, 

M’a fait trouver belles les femmes : 

 Elles ne m’ont pas trouvé beau. 

Je suis mon ombre je ferme les yeux je cours je m'arrête combien de pas suis-je venu. Je ne suis venu nulle part. On ne sait pas comment la tristesse coupe le cœur jusqu'à ce qu’on se soit fendu. Le soleil brille pour tout le monde. Mon cœur brille pour seulement les plus grands. Les cœurs des grands gens brûlent sans cesse jusqu'à ce qu’il n’y ait pas de cœur qui demeure.  Le cœur n’avait pas été fait à brûler mais à saigner. Les yeux avaient été faits pour la cécité, la langue pour la sécheresse de la parole. Mes artères ne cessent de couler. Je ne peux cesser de penser. Le saint patron de l’ennui est l’un qui ne pouvait pas comprendre ce dont le reste du monde avait besoin. 

Je compte mes vœux. Un devient deux, deux deviennent trois, et du troisième naît l'un comme quatrième. Le quatrième devient les coins du monde et zéro me devient. Ex nihilo aliquid fit. L’un qui expulse les anges du jardin me prend pour son dîner, seul. Quelqu’un essayait de lui prier une fois mais comment peut-on savoir s’il lui a répondu. Le saint patron n’a pas encore répondu aussi. Je crains que tout le monde soit seul. Quiconque qui voit sa propre noyade dans une peinture des histoires d’une époque dont les villages et les moelles médullaires étaient secs est destiné pour une guerre de cent ans des dimanches. Quiconque porte la peinture de Cassandre est destiné pour l'entrepôt des cafés. 

Bien que sans patrie et sans toi 

Et très brave ne l’étant guère, 

J’ai voulu mourir à la guerre : 

La mort n’a pas voulu de moi.

Souvenez-vous le porteur d’eau et à quel point les talons de l’aigle de son maître serraient fort ses fesses ? Jamais fut l’eau si claire. J’ai laissé l’aiguière de l’eau à table à moisir. Ne plus me donner des rêves, laisser-moi me mettre en place, je voudrais prendre l’ambroisie et je voudrais m’endormir. 

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Les portes-clés du monde se sont assemblées pour prononcer les discours sur l'oppression. 

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Les artistes les plus connus du monde étaient ramassés dans une chambre pour peindre le tableau célèbre. Au meilleur point de ma connaissance, aucun ne peut peindre actuellement. 

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La terre est couverte de plumes. La pince à levier sur la terre est tordue. Les chevaliers aux flambeaux, quand j'étais parti, sont venus et ont quitté. Je suis leurs empreintes. Bien sûr elles me mènent d'où j'ai commencé. Et bien sûr, je suis perdu. 

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La tranquillité d’antan est oubliée. Je marche et marche et marche et ne trouve aucune auberge. Faut-il avoir un âne pour la trouver ? Si seulement je savais comment cesser, je pourrais en commercer. Si seulement la vie ne me rendait plus perdu, la vie serait amusante. Si seulement je me souvenais comment être amusant, celle-ci serait amusante. Mais voilà. 

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Les essoufflés gardent fort au contraire les pas du chien. Je garde mes paroles contre ce qui est plein de sens. La prison garde au contraire des clés. Les clés sont gardées contre des crocheteurs. Au moment où les cloches sont gelées, ça va être le plus proche que nous avancerons à l'enfer ou au ciel. Quand les cloches marchent, c’est le plus proche que nous avançons à l'ennui. Ne doute jamais de la puissance de l’ennui- pour l’ennui fut Cassandre née et fut-elle tuée. La cage de Cassandre est le passe partout et pâturage pour le chambrière de la cruauté. Le cage est la prison pour ceux qui s'échappent d'eux-mêmes. La cage est un endroit vide pour ceux qui savent quelque chose de l’amour. Ceux qui ont mal au cœur feraient se marier à un roi. Si seulement quelqu’un se souvenait de Cassandre, cheveux en main, regardant la mer, regardant le feu, regardant le noyage des espoirs déjà annoncés, peut-être je ne passerais pas cinquante jours enveloppe au désert de l’ennui avec une gorge sèche et peut-être je deviendrais mieux. Mais on ne pouvait rien espérer. Bien qu’on cherche le bézoard au milieu de la gorge, pourquoi pas dans la poitrine ? Ah, que la poitrine ne soit pas creuse. Le fruit de l’univers peut me tenter demain. Mes jambes sont fatiguées. Je rêve du port mais la nuit ne se terminera jamais. On ne pouvait rien espérer sauf pour les falaises.      

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Les bras dorés du colosse sont croisés, donc j’y retourne pour devenir sec. Envoie-moi d'où je suis venu. Comment c’est astucieux. Le garde-chiourme, le garde-chiourme ! un vestige du gel qui ne fondra jamais. Ni givrer. La loi, l’homme et le Ciel sont toujours à la lutte. La loi est toujours plus grande que l’homme mais ils ne sont beaux ni l’un ni l’autre. Qui peut vaincre le Ciel ? Les chiffres de l’homme sont loin de la foudre. Le pas de l’homme n’est que la taille des mains des puces du Ciel. Mes pas sont coincés de mon ombre. Le monde s'éloigne de soi-même. Les points sont sans nombres et comment puis-je les brancher ? Le monde s’abaisse aux points qui étaient énumérés il y a longtemps. Les faits sans nombres sont souvent des mensonges. Les faits qui ont trop des nombres sont des pièges pour ceux qui ne peuvent pas courir vite. Quand la nuit se terminera, je retournerai d'où je suis venu. Si je pouvais me souvenir est où, je ne faisais pas les cent pas tout à travers des pages. Le bruit des oiseaux grossit à mes oreilles, je le suis et trouve une volière vide. Aucun corps n’y demeure. Je me souviens des gens sans mie qui s'allongeaient au trottoir sur lesquels j’enjambais ils sont bien allaités pauvres enfants petits enfants qui ne connaissent aucune table ont trouvé la cause de la guerre et de la famine et l’ont mangé. Quelqu’un se trouve sans tête et le monde lisse ses cheveux et passe à autre chose. L’image de Cassandre, entourée par tous les regards haineux du monde, est l’une de la désolation. Cassandre, enchainée; Cassandre, stuporeuse; Cassandre, brûlée par le cadeau de Ciel. La lune brille mincement au visage de Cassandre et tout à coup le visage mort vit. Les yeux qui restent paralysés sont devenus le centre du cercle circonscrit par des Moires. Prométhée fournit le feu et le monde fournit le doleur et puis ils se jettent au visage de Cassandre et le mouvement perpétuel s’y dévoile.