Le Bébé qui brûle

Robert J. Southwells, The Burning Babe, 1595

traduite par Michael Samuel

Comme je, par nuit toute blanche d’hiver, dans la neige frissonnais,

Je subis un chaleur soudain et mon cœur rougeoyait ;

En levant un œil effrayé, sentant une flamme rayonner,

Je vis un bébé charmant qui aux flammes radieux noyait ;

Il, brûlé d'une chaleur excessive, pleura tels des larmes en fleuve

Comme si son torrent aurait éteint le brasier cette fois.

“Hélas !” fit-il, “mais fraîchement né, je brûle d’un feu, pour faire mes preuves

Pourtant, il n’y a qu’une âme qui s’échauffe de ma flamme— moi !

Mon sein naïf est le fourneau, nourrit des épines blessantes

L’amour le feu, les soupirs la fumée, les cendres consomment

L’huile, la justice amène, la pitié sur les charbons soufflant,

Les fers dans ce four feu-forgé, ce sont les âmes des hommes, 

Pour ces souillés, je, en flamme, dois les pétrir pour leur bonté,

Donc je fondrai en bain, leur baptisant en sang mortel.”

Juste comme ça il s’est évanoui et loin de moi s’est bondi

Et en ce moment j’ai remarqué que c’était Noël.