40-1977 Vandeputte

La Filature de laine peignée d'Erstein est officiellement reprise par le groupe Vandeputte.

Émile Van de Putte est un patron bien connu des milieux textiles du nord de la France et même du groupe Schlumpf puisqu'il dispose de 33% des actions de la filature Gluck de Mulhouse.

Ami personnel de Fritz Schlumpf, il jouit d'un certain prestige dans les usines Alsaciennes.

A lui seul il contrôle l'ensemble d'un groupe de 1600 personnes qui a fait un chiffre d'affaire consolidé de 338 millions de Francs en 1975.

La fermeture de la teinture était programmée fin février 77, mais des "faits imprévisibles" ont amené la direction à maintenir l'activité de cette section jusqu’à fin mai 1977.

Une équipe travaillant uniquement de nuit est mise en place aux continus à filer.

Branche textile : Vandeputte, Flandres, Cateau, Thiérache, Bernier, UTT, UTE, LDM, Macknit et maintenant Erstein.

Branche électronique : Coditam, Sogélec, et Desmet.

Branche pharmacie : Maco-Pharma et Vamaco.

En pièce jointe, un résumé historique du groupe Vandeputte daté de 1979.

Occupation du musée Schlumpf par les travailleurs du groupe.

Des délégués et des salariés de l'usine d'Erstein y participent. Voir : Musée Schlumpf

Maitre Raeis, syndic, remet les actions de la Filature d'Erstein à la société Vandeputte et fils & Cie.

La charge de travail est assurée pour deux mois, mais les livraisons doivent être effectuées dans des délais plus courts, l'équipe de nuit est étendue aux autres sections de l'usine.

Les maisons ouvrières font l'objet d’estimations par les services des Domaines, avant d’être cédées en priorité aux locataires.

Bilan des licenciements du 6 décembre 1976, voir : 39-1976 Faillite Schlumpf

9 licenciements ont été annulés et 3 personnes réembauchées en raison de la poursuite d'activité de la teinture et de la mise en place d'une équipe de nuit.

Il y a donc eu 68 suppressions de poste comprenant 26 personnes âgées de 58 ans et plus, 4 personnes en invalidité et 38 autres personnes.

En mai 1977, 26 licenciés sur 38 n'avaient pas encore retrouvé d'emploi.

Lettre ouverte aux travailleurs de la Filature

M. Émile Van de Putte leur demande :

"Êtes-vous prêts à travailler avec nous" ?

Voir en pièces jointes, ou cliquez ICI

La nouvelle direction établit un plan d'investissements s'étendant sur plusieurs années. Un montant global de 6 millions de francs sera consacré à la rénovation des bâtiments, des installations et des machines :

• Renouvellement des toitures

• Remplacement des chaudières

• Modernisation de la circulation des matières premières

• Réimplantation des sections repeignage, mélange et préparation

• Remplacement progressif des mélangeuses, ainsi que des intersectings rapides du craquage par des recraqueuses NSC

La teinturerie est maintenue et modernisée par l'adjonction d'une installation de teinture sur fil de marque Bellini.

Après l'annonce du 4 novembre d'un plan de restructuration prévoyant le licenciement de 60 personnes (22 préretraites, 13 "malades professionnels", et 25 autres,

le personnel de l'usine se met en grève le lundi 7 novembre.

Au cours de l'après-midi, une partie des salariés se rend à Strasbourg pour manifester devant la préfecture.

Les représentants du personnel, le maire d'Erstein et deux de ses adjoints sont reçus par le directeur du cabinet du préfet.

Manifestation place de la mairie. En présence du maire d'Erstein, les délégués rencontrent le président du C.E.S.A. (Conseil Économique et Social d'Alsace)

La direction modifie le projet de licenciements : il y aura seulement 22 préretraites et 4 "longue maladie".

Les 35 autres cas prévus sont ajournés, ils feront l'objet d'examen au cas par cas.

Le concordat a été accepté par les créanciers de la Filature.

Les 20 millions de francs de dettes Schlumpf devront être remboursées par l'usine d'Erstein en 15 annuitées.

Un concordat est un contrat par lequel une entreprise en état de cessation de paiements s'engage à payer tout ou partie de ses dettes dans un délai déterminé, à condition d'être ainsi définitivement libérée envers ses créanciers (dans le cadre de l'ancienne procédure de règlement judiciaire).

Émile Van de Putte se retire de la présidence de la société pour des raisons d'âge, mais reste administrateur.

Jean-Éloi Marchant devient P-DG, et Hugues Marchant, chef de l'export.