Le 1er janvier 1905, Frédéric Kellermann remplace Charles-Maximilien Reichard démissionnaire (voir en bas de page).
La société s'intitule alors :
"Albert-Kellermann et Cie"
Plan de situation de la société Albert-Kellermann et Cie en 1906
Sur ce plan figure au stylo rouge l'esquisse du projet de déplacement du lit du canal du moulin nécessaire à l'extension du bâtiment de la chaufferie (hachuré en rouge). Ces travaux n'ont cependant été réalisés qu'en 1922. (Fonds Pierre Drach)
Légende : 1) Magasin laine brute 2) Triage 3) Bureaux 4) Écurie et remise 5) Salle à manger et cuisine 6) Magasin 7) Magasin 8) Encaissage et cave 9) 1er bâtiment Nifenecker 10) WC 11) Filature Shed et voutée 12) Préparation 13) Serrurerie 14) Magasin 15) Carderie et peignage 16) Bascule 17) Putzwolf 18) Lavage 19) Cheminée 20) Chaufferie du lavage 21) Machine à vapeur 22) Remise 23) Préparation et filature 24) Retordage et dévidage 25) Quillier 26) Magasin 27) Chaudière et pré-chauffeur 28) Cheminée 29) Machine à vapeur 30) Dynamos 31) Remise 32) Magasin de teinture 33) Teinture et impression 34) Bains du personnel 35) Cheminée 36) Chaufferie de teinture.
Il est à voir en grand format ICI
Frédéric Kellermann (Photo Archives de la Ville d'Erstein)
Il est embauché en 1881, à l'échantillonnage.
En 1882, il devient cadre commercial chargé de la clientèle d'Autriche, du Rheinland et de Saxe.
Il est nommé associé-gérant le 1er janvier 1905, en remplacement de Charles-Maximilien Reichard qui a démissionné pour des raisons de santé.
A la suite des mouvements de grève du mois d'aout 1906 (voir au bas de la page), les relations entre les deux associés se sont peu à peu dégradées.
Rémy Albert trouvait que Frédéric Kellermann n'était pas assez sévère avec le personnel.
Il rappelait les dires de son associé précédent qui déclarait qu'il fallait avoir une main de fer à Erstein pour conduire les ouvriers !
Le conseil de surveillance de la société a été sollicité pour servir de médiateur, sans réel succès.
Il est décédé le 31 décembre 1910.
Évolution du genre de fabrication
La Filature de laine peignée d'Erstein s'est spécialisée dès sa création dans la fabrication de fil de laine peignée en couleur.
Elle approvisionne pendant presque un siècle des tissages pour la Haute Couture et la draperie mais fabrique également de la laine à tricoter jusqu'en 1918.
Elle était à l'époque l'une des plus importantes filatures de l'Allemagne d'alors, avec un effectif maximal de 1421 personnes le 16 décembre 1911.
La copie du recueil "nombre d'ouvriers par paye" est en pièce jointe (Fonds Pierre Drach). (Remarquez le nombre d'artisans : 27 serruriers et 19 menuisiers !)
Elle exporte alors ses fils en Suède, Angleterre, Russie et même au Japon.
En 1880, elle obtient la médaille d'argent à l'exposition de l'industrie lainière Allemande de Leipzig pour la beauté de ses mélanges et la qualité de ses produits.
Salaires et horaires
Les salaires en 1907 (en Marks)
Les gérants avaient un fixe annuel de 20 000 marks et 10 % de tantièmes + logement.
Les directeurs Vogel et Allonas émargeaient à 9 000 marks et 5 % de tantièmes + logement.
Les horaires de travail
De 1906 à 1912
10 heures par jour sur 6 jours
50 heures par semaine
300 jours par an (pas de congés payés)
Vue d'Erstein en 1906
Du haut d'une montgolfière. (Photo prêtée par Monique Gangloff) Elle est en grand format ICI
La Filature d'Erstein en 1906
Vue prise du haut de l'église protestante.
(Reproduction de carte postale prêtée par Christian Weissbraun-Lergenmuller).
La première grève à la Filature d'Erstein
Elle éclate le 27 août 1906, quelques 300 ouvriers sur les 1400 y participent.
Après 15 jours de chômage, les grévistes reprennent le travail sans avoir pu obtenir d'avantages notables.
Au préalable un comité de 6 ouvriers s'était formé en vue de présenter les revendications du personnel à la direction.
Lorsqu'elle en eu connaissance, elle congédia ces ouvriers en leur donnant, outre le salaire leur revenant, la paye d'une quinzaine.
Quelques-uns furent embauchés en 1909 par l'ancien directeur Mauss pour travailler à l'usine de Bietigheim en Allemagne, du côté de Stuttgart, où il était devenu entre-temps directeur de filature.
Aux archives de cette ville on retrouve des natifs d'Erstein : les Rieffel, Rohmann, Spielmann, Metz Othon, Groshans, Ignace Drach, etc.
Les bâtiments de cette usine existent toujours et sont classés aux monuments historiques, mais le travail de la laine a cédé la place à une fabrique d'outillage.
Une vue aérienne de cette usine est en pièces jointes.
Le 21 février 1912, l'établissement Albert-Kellermann, société en commandite par actions est transformée en société anonyme et s'intitule alors :
Kammgarnspinnerei-Erstein A.G.
Le conseil d'administration en 1912
Président : Léon Scheidecker de Lutzelhouse (67)
Vice-président : Louis Schwartz de Mulhouse (68)
Secrétaire : Robert Schlumberger de Guebwiller (68)
Membre : Albert Koenig de Saintes Maries aux Mines (68)
Membre : Jacques Schlumberger de Guebwiller (68)
La direction en 1912
Directeur-gérant : Rémy Albert
Directeur-adjoint : René Allonas
Directeur-adjoint : Édouard Vogel
Charles-Maximilien Reichard
Le 29 février 1904 celui-ci a remis sa démission d'associé-gérant pour raisons de santé.
Le jour de son départ les cadres de la société lui ont offert une photographie rassemblant tous ses anciens collègues de travail. (Photo prêtée par André Fischbach)
Pour la voir en format plus grand, cliquez ICI
Voici leurs noms :
Mauss direktor Reibel, Jaegy, Kostanzer, Kayser Jos., Vogt, Drexel, Blanché, Hoetzel, Huard, Antoine, Gallfus, Kayser senior, G. Woehrel, Moeckelt direktor, Karrer, Andrès, A. Reibel, Groshans, Berger, Obrecht.
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Pièces jointes