Mouvements de grève
1960
Grève totale pendant 36 heures, pour protester contre les bas salaires, et les systèmes de primes tellement complexes que les ouvriers étaient incapables de vérifier l'exactitude de leur fiche de paye. La direction répond par un chantage à la fermeture de l'usine, soutenue par la Sous-Préfecture et la Police Judiciaire. Après la promesse faite aux ouvriers de réviser les salaires et leur mode de calcul, le travail reprend. La promesse n'a jamais été tenue...
Une remarque importante : en 1965, lors des élections municipales, les ouvriers sont menacés d'une réduction des heures de travail et donc de chômage partiel. La liste d'opposition, conduite par des hommes de gauche (liste Riehl), exploite la situation et remplace la municipalité en place depuis des décennies (liste Bapst).
Mais l'avenir des ouvriers reste précaire, prévenus qu'ils sont, qu'en cas de grève, la direction fermera l'usine.
Mai 1968 voir : article de Wikipédia
Pour couper court aux menaces de grève, la direction accorde les avantages acquis au plan national par les accords de Grenelle, soit une augmentation du SMIG de 35% qui passe à 3 francs, et des augmentations de salaire de 10% (7% au 1er juin et 3% en octobre)
1970
Grève de la maîtrise : les contremaîtres, syndiqués à 95% à la CGT obtiennent satisfaction sur le maintien des droits acquis.
"Sucre amer et laine froide"
Tract distribué à la porte de l'usine le 8 novembre 1961 annonçant un article du journal "l'Humanité 7 jours".
Il y est question des plans de modernisation à la sucrerie et de la situation à la Filature.
L'article et la suite ont paru vendredi le 10 et 17 novembre 1961 mais n'ont pas été retrouvés.
Mai 1968
Le secrétaire de la Chambre Patronale M. Daniel Hoeffel donne par téléphone, le 20 mai 1968, les consignes du CNPF :
1) Ne pas refuser le dialogue, ne pas prendre d'engagements sur le plan local, sauf si les salaires ont du retard.
2) Ne pas compter sur la force publique.
3) Essayer de garder les cadres avec la direction.
4) Ne pas négocier sous la menace.
5) Se méfier des faux bruits.
6) Prendre des précautions de trésorerie en raison d'une grève des banques.
Salaires
Salaires moyens bruts annuels en 1960
Le salaire mensuel en 1968
En 1968, un fileur gagne 3,75 F de l'heure, soit 600 Francs par mois.
Le loyer moyen d'un logement des maisons ouvrières est de 45 Francs par mois soit l'équivalent de 12 heures de travail. A comparer aux loyers actuels.
Noël 1968 : le personnel obtient une gratification : cliquez ici
15 avril 1962
Mise à l’arrêt définitif des sections Triage, Lavage et Peignage de toutes les usines du groupe Schlumpf.
L'ensemble des machines a été vendu aux membres du Syndicat des Peigneurs du Nord pour 4 200 000 Francs.
L'achat de laine peignée revient (déjà) meilleur marché que sa production.
Voitures anciennes
Des mécaniciens de la Filature d'Erstein occupés, en 1964, à restaurer des voitures anciennes de la collection Schlumpf, et à s'amuser au risque de se faire licencier sur le champ ! L'atelier de réparation était bien isolé des autres salles et les ouvriers tenus au secret moyennant primes et promotions. (Photos prêtées par Hubert Scheeg)
24 juin 1971
Les frères Schlumpf rachètent la filature Gluck à Mulhouse.
Le groupe textile Schlumpf se compose alors de 4 usines, emploie 2000 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 150 millions de Francs hors taxes.
La Filature de Laine Peignée de Malmerspach S.A. créée en 1844 et rachetée en 1939
La Filature de Laine Peignée d'Erstein S.A., créée en 1855 et rachetée en 1956
Les Anciens Établissements Heilmann, Koechlin & Cie S.A. à Mulhouse créés en 1880 et rachetés en 1957
La Filature Alsacienne de Laine Peignée Gluck & Cie S.A. à Mulhouse créée en 1838 et rachetée en 1971
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